À Bristol, le 7 juin 2020, des manifestants du mouvement Black Lives Matter jettent à l’eau la statue du commerçant esclavagiste Edward Colston.
De Robert Musil, à propos des monuments : « Entre autres particularités dont ils peuvent se targuer, la plus frappante est, paradoxalement, qu’on ne les remarque pas. Rien au monde de plus invisible. Nul doute pourtant qu’on ne les élève pour qu’ils soient vus – mieux, pour qu’ils forcent l’attention ; mais ils sont en même temps, pour ainsi dire, “imperméabilisés” et l’attention coule sur eux comme l’eau sur un vêtement imprégné, sans s’y attarder un instant.1 »
S’il est de l’ordre de l’évidence que les statues, formes particulières de monuments, occupent l’espace, l’expérience quotidienne confirme la justesse de l’observation rapportée par Musil. Enfant du 14e arrondissement de Paris, combien de fois suis-je passé, au coin du boulevard Arago et de la rue du faubourg Saint-Jacques, devant le socle vide où était érigée avant la Seconde Guerre mondiale la statue d’Arago, sans m’en apercevoir et a fortiori sans m’en émouvoir ? Cas non singulier : le site paris1900.lartnouveau recense, photos à l’appui, les nombreuses statues ayant disparu du paysage visuel des Parisiens de 1940 à 1944 – soit que, comme le monument au général Mangin, héros de la Première Guerre mondiale, elles aient été d’emblée détruites par l’occupant soit que, situation plus fréquente, leur disparition résulte de l’application d’une loi prise par le maréchal Pétain en octobre 1941, aux termes de laquelle il convenait de « procéd[er] à l’enlèvement des statues et monuments en alliage cuivreux sis dans les lieux publics et dans les lieux administratifs, qui ne présentent pas un intérêt artistique ou historique2 ».
Ce n'était pas la première occurrence, dans l’histoire nationale, de « statuoclastie3 » légale. La monarchie à peine abolie, l’Assemblée législative décida le 14 août 1792 « que les principes sacrés de la Liberté et de l’Égalité ne permett[a]nt point de laisser plus longtemps sous les yeux du peuple français les monuments élevés à l’orgueil, aux préjugés et à la tyrannie […] le bronze de ces monuments, converti en canons, servira utilement à la défense de la Patrie ». En conséquence de quoi « toutes les statues, bas-reliefs et autres monuments en bronze, élevés sur les places publiques, seront enlevés par les soins des représentants des communes qui veilleront à leur conservation provisoire ».
Les statues en pierre n’étaient pas en reste, toutes celles érigées sur les places parisiennes en l’honneur des rois Bourbon ayant été rapidement mises à terre4. La rigueur du dispositif fut atténuée un mois plus tard quand l’Assemblée estima que, « [tout] en livrant à la destruction les monuments propres à rappeler les souvenirs du despotisme, il import[ait] de préserver et de conserver honorablement les chefs-d’œuvre des arts, si dignes d’occuper les loisirs et d’embellir le territoire d’un peuple libre » ; elle installa en conséquence des commissions chargées de repérer les œuvres dignes d’être sauvées, première étape d’un processus de sauvegarde dont le héraut fut l’abbé Grégoire, qui déposa deux ans plus tard devant la Convention, le 14 fructidor an II (31 aout 1794), un « rapport sur les destructions opérées par le Vandalisme et les moyens de le réprimer5 ».
Le XIXe siècle, on le sait, fut le grand siècle de la statuaire publique. On ne saurait aujourd’hui travailler sérieusement le sujet sans se référer à l’opus magnum de l’historienne Jacqueline Lalouette, Un peuple de statues : la célébration sculptée des grands hommes, publié fin 2018 chez Mare & Martin. Il est significatif que ce panorama historique de la statutaire publique en France, bien qu’impressionnant d’érudition et de rigueur, soit alors passé quasiment inaperçu.
Deux ans plus tard, les choses avaient changé après la mise à mort de George Floyd par la police de Minneapolis, le 25 mai 2020 – événement quasi concomitant de la destruction, trois jours plus tôt, de deux statues de Victor Schœlcher érigées en Martinique. Ces événements, et tous ceux qui suivirent, donnèrent à Jacqueline Lalouette l’occasion d’actualiser son travail sous forme d’un autre livre, Les Statues de la discorde, publié en 2021 par les éditions Passés/Composés. La Disgrâce des statues, ouvrage cité plus haut, de Bertrand Tillier suivit à l’automne 2022. Alors que cette (relative) fièvre éditoriale semble témoigner de l’absolue actualité du sujet, l’historien a pour fonction de la resituer dans une perspective plus longue chronologiquement et plus vaste géographiquement.
Pour se limiter à l’Europe, la statue de Lénine flottant dans les airs, popularisée en 2003 par le film Goodbye Lenin, est ainsi devenue emblématique de la vague de destructions, en Europe centrale et orientale, des statues de l’époque communiste6– mouvement dont la déstalinisation de pierre des années post-XXe congrès du PCUS avait au demeurant donné un avant-goût, près d’un demi-siècle plus tôt. Pour autant, quelques témoins demeurent de cette statuaire monumentale, tel le Memento Park de Budapest, issu d’une initiative originale de la municipalité de la ville qui décida en 1991 de réunir, en un musée historique de plein air, les quarante-et-une statues érigées sur son territoire pendant les décennies durant lesquelles la Hongrie fut inféodée à l’URSS. Les bottes de Staline, seul vestige exposé d’une statue gigantesque du dictateur, font pendant à l’image, universellement diffusée à l’époque, de la tête du même tyran mise à bas lors de la révolte d’octobre 1956.
Staline des pieds à la tête.
Parce que le soulèvement de Budapest fut écrasé dans le sang, la chute de la statue fut chèrement payée, comme le furent plus tard pour les populations concernées la disparition des effigies de Saddam Hussein en Irak ou de Muammar Kadhafi en Lybie. Les déboulonnages d’aujourd'hui sont plus anodins, les querelles qu’ils occasionnent se limitant à des échanges par voie de presse, débordant parfois dans les enceintes parlementaires. Il n’en reste pas moins – et c’est tout l’objet du dossier que propose la présente livraison de Passés Futurs – que l’historien ne peut se désintéresser des jeux d’acteurs rythmant chacune des étapes de la vie d’une statue, depuis sa commande jusqu’à son éventuelle disparition. Nous les illustrerons par trois cas intervenus dans la France contemporaine – pays paradoxalement peu étudié dans le dossier.
Il s’agit d’abord de l’étonnante pérégrination du Sabre brisé, hommage au capitaine Dreyfus, statue de Tim imaginant Alfred Dreyfus en pied, tenant après la dégradation dont il fut victime son sabre brisé devant le visage. Commandée en 1985 par le ministère de la Culture, elle ne fut pas facile à installer : l’institution militaire – soutenue, semble-t-il, par le président de la République François Mitterrand7 – s’opposa vigoureusement à son installation dans la cour de l’École militaire, à l’endroit où le capitaine fut dégradé. L’institution judiciaire, bien que sortie victorieuse du combat, s’opposa à ce que l’œuvre soit érigée devant la Cour de cassation, de sorte que c’est finalement le jardin des Tuileries, domaine de l’État géré par le ministère de la Culture, qui abrita en 1988 le capitaine dont personne ne voulait8. Six ans plus tard, à l’occasion du centenaire du début de l’Affaire, Jacques Chirac, alors maire de Paris, proposa que la statue soit installée sur une place du VIe arrondissement, non loin du lieu où le capitaine avait été condamné le 22 décembre 18949.
Moins connue est, deuxième cas, la mésaventure subie au début des années 1990 par le sculpteur rémois Christian Lapie. L’école de Reims où le général allemand Jodl signa, le 7 mai 1945, la capitulation des armées allemandes était devenue le Musée de la reddition. Désireuse d’y faire entrer l’art contemporain, la ville commanda, après concours, une œuvre à Christian Lapie, ainsi présentée : « reconstruire à l’identique la table de réunion, y incruster une série de jouets guerriers et y laisser affleurer des fers à béton disposés comme les pièces d'un échiquier ; peint de couleurs vives, l’ensemble doit, dans l’esprit de l’artiste, “appeler à une certaine vigilance quant aux causes des conflits présents et à venir”10». En octobre 1993, La Süddeutsche Zeitung présenta, sous la plume louangeuse du célèbre critique d’art Günter Metken, le projet à ses lecteurs, sans savoir que parmi ceux-ci figurerait la veuve du général Jodl – qui consacrait sa vie à défendre la mémoire de son époux, pendu à Nüremberg en octobre 1946 après avoir été reconnu coupable de crimes de guerre, crimes contre la paix et crimes contre l’humanité. Estimant le projet « inconvenant », elle écrivit à la présidence de la République. Voici la suite :
L’Élysée réclame une information à la préfecture de la Marne, laquelle prend contact avec la mairie de Reims. Émotion municipale : le 13 janvier 1994, il est répondu qu’aucun projet n’a été, à ce jour, présenté à Jean Falala, maire de Reims. Selon Jean Musitelli, porte-parole de la présidence de la République, cette réponse est de nature à rassurer Mme Jodl. […] Ayant eu vent de rumeurs, Christian Lapie écrit au maire. Le 2 février, ce dernier lui répond ne pas comprendre son étonnement « car aucune décision remettant en cause la commande d'une sculpture pour la salle de reddition n’a été prise par la ville de Reims ».11
La ville de Reims, empêtrée dans ses mensonges, se désengagea et ce furent les tribunaux qui la condamnèrent à prendre possession de l’œuvre qu’elle avait commandée. Nul ne sait depuis lors où se trouve cette dernière, ni même si elle n’a pas été détruite12.
Le troisième cas est récent, contemporain des déboulonnages intervenus depuis le début de l’actuelle décennie en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Il concerne la statue équestre de Napoléon installée depuis 1865 devant l’hôtel de ville de Rouen. L’usure du monument ayant conduit, à l’été 2020, à sa dépose en vue d’une restauration, le maire de la ville récemment élu, le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, émit en septembre l’idée qu’un autre emplacement pourrait être trouvé dans la ville où trônerait l’Empereur afin qu’à la place de choix ainsi laissée vacante soit érigée la statue d’une femme. Il suggéra le nom de l’avocate Gisèle Halimi, tout juste disparue, qui plus encore que Simone Veil se battit en France pour que soit reconnue le droit des femmes à avorter, et annonça qu’en tout état de cause les Rouennaises et les Rouennais seraient appelés à participer à une « consultation citoyenne » sur le sujet. Il s’en expliqua sur son fil Twitter :
J’assume la dimension symbolique forte de cette proposition. Il serait formidable que Rouen soit la première ville de France à accueillir, place de la Mairie, une statue ou une œuvre d'art dédiée à Gisèle Halimi, figure de la lutte pour les droits des Femmes. Le débat est ouvert !
Bien mal lui en prit, comme le montre un échantillon des réactions publiées sur le même réseau social (nous avons respecté l’orthographe) :
- Mais pourquoi voir simplement Napoléon sous le prisme de son sexe (sic) ? Avant d’être un homme c’est l’une des plus grandes figures de l’histoire de France. D’où le fait que sa statue soit placée qqpart de visible...
- Je me demande pourquoi vous restez à l hôtel de ville vous pourriez le laisser à des sans foyer et trouver un autre lieux ailleurs à Rouen ...
- Au secours !!! Ces gens-là n’aiment pas la France !
- Il est question d’importance et de Symbole, Napoléon a plus d’importance qu’une avocate bientôt on va détruire les cathédrale parcque construite par des hommes? cette obsession a vouloir détruire l’histoire de France est fascinante , ça vient d’où ?
- C’est exacerbant (sic) de voir que nos représentants n’ont même plus la capacité intellectuelle de dire des choses censées et intelligentes…
- Et aussi une statue pour les transgenres les homos les chiens et les chats les culs de jatte les borgnes et les marxistes noirs de preference?
Haineuse et raciste comme elle l’est si souvent, la vox populi avait parlé, qui fut confortée par la frange la plus conservatrice de la profession historienne. Dénonçant une tentative de « destruction mémorielle », Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, en appela à la « mobilisation de la majorité silencieuse [faute de quoi] une poignée de militants décidera pour tout le monde » :
Cette statue de Napoléon […] marque les efforts consentis par son gouvernement pour moderniser la ville et relancer ses manufactures. Chacune des trois visites à Rouen du premier consul puis de l’Empereur (deux en 1802, une en 1810) a été suivie de décisions urbanistiques et économiques qui ont marqué la ville. […] Face à ce bilan, il serait facile de se demander en quoi Mesdames Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir ou Olympe de Gouges ont rendu service à Rouen et à la Normandie pour mériter que leur effigie (qu’on n’ose imaginer équestre) remplace celle d’un tel bienfaiteur de la ville. […] Quoi qu’en disent les autorités locales, il y a dans cette opération une volonté idéologique, entre le rejet de l’histoire nationale et la tentation d’une « culture de l’annulation » importée [du] monde anglo-saxon13.
Il fut entendu. Si elle n’attira pas les foules – moins de 4 % de la population prit part au vote – la consultation citoyenne organisée en décembre 2021 produisit un résultat non ambigu, 68 % des votants se déclarant favorables à la réinstallation de la statue de Napoléon à son emplacement individuel, ce qui fut fait en juillet suivant, en l’absence du maire ou d’un de ses adjoints.
Que disent ces trois exemples ? Qu’à chacun des stades de la vie d’un monument public, doivent être conciliés principes du droit – droit d’auteur de l’artiste mais aussi droit moral des ayants-droit du personnage représenté –, exigences de la demande sociale, réactions des institutions et groupes de pression, décisions plus ou moins éclairées du politique en général et des élus municipaux en particulier. Cocktail hétéroclite, parfois saupoudré d’une supposée expertise historienne qui, en France au moins, s’est le plus souvent installée du côté du parti de l’ordre, en reprenant, ton polémique en moins, les arguments de Thierry Lentz, au nom de la lutte contre les spectres du woke et de la cancel culture.
Une telle position n'allait pas de soi. Comme le souligne l’article d’Olof Bortz qui ouvre le dossier, aussi bien aux États-Unis qu’au Royaume-Uni la profession historienne a fait preuve de plus d’empathie par rapport aux revendications de groupes troublés par le maintien de statues et monuments célébrant des personnages douteux de l’histoire nationale.
Parce que la remise en cause du legs monumental a concerné simultanément des parties très différentes du globe, il est ensuite proposé, respectivement par Chantal Kesteloot, Ricardo Oriá et Raino Isto, d’étudier trois cas nationaux : la Belgique, le Brésil, l’Albanie – la focale passant, dans ce dernier exemple, d’une statue à un monument.
Par construction, Passés Futurs entend ne pas proposer aux seuls historiens d’analyser les usages publics de l’histoire. Chercheur en études cinématographiques, Damien Marguet analyse le lien entre présence des statues, animisme et réflexion historique qui parcourt le célèbre court-métrage de Chris Marker et Alain Resnais, Les statues meurent aussi.
Le dossier se clôt avec des interviews de deux historiennes et d’un historien britanniques ayant travaillé, à la demande d’autorités publiques, pour éclairer la prise de décisions relatives à des statues. Répondant à Clarisse Berthezène, Julie Gottlieb et Jacqui Turner ont ainsi précisé débats et enjeux nés, lors des cérémonies organisées en 2018 pour célébrer le centenaire du suffrage féminin, de la décision de commander et d’ériger la statue d’une suffragette14. S’agissant cette fois-ci non de l’implantation mais du retrait d’une statue, on lira, recueillis par Olof Bortz, les propos de Tim Cole qui a présidé la commission « We are Bristol » mise en place par le maire de la ville à la suite du déboulonnage de la statue d’Edward Colston en juin 2020.
Restons au Royaume-Uni. Cherchant quelques mots de conclusion à cette brève entrée en matière, je relisais les textes compilés, durant les deux années consacrées à la préparation de ce dossier, à partir d’articles parus dans Le Monde et le Guardian. Comme cela était prévisible, c’est dans le journal britannique qu’a été publié un texte, dû au journaliste et sociologue Gary Younge, qui me semble dire les choses de manière tellement juste que je ne vois pas la nécessité de le paraphraser. Je me permets donc de le citer, longuement15 :
In Britain, we seem to have a peculiar fixation with statues, as we seek to petrify historical discourse, lather it in cement, hoist it high and insist on it as a permanent statement of fact, culture, truth and tradition that can never be questioned, touched, removed or recast. This statue obsession mistakes adulation for history, history for heritage and heritage for memory. It attempts to detach the past from the present, the present from morality, and morality from responsibility. In short, it attempts to set our understanding of what has happened in stone, beyond interpretation, investigation or critique. […]
I think it is a good thing that so many of these statues of pillagers, plunderers, bigots and thieves have been taken down. I think they are offensive. But I don’t think they should be taken down because they are offensive. I think they should be taken down because I think all statues should be taken down. I think they are poor as works of public art and poor as efforts at memorialisation. Put more succinctly, they are lazy and ugly. […]
For me the issue starts with the very purpose of a statue. They are among the most fundamentally conservative – with a small c – expressions of public art possible. They are erected with eternity in mind – a fixed point on the landscape. Never to be moved, removed, adapted or engaged with beyond popular reverence. Whatever values they represent are the preserve of the establishment. To put up a statue you must own the land on which it stands and have the authority and means to do so. As such they represent the value system of the establishment at any given time that is then projected into the forever. That is unsustainable. It is also arrogant. Societies evolve; norms change; attitudes progress.
À cette solution radicale, Gary Younge propose néanmoins une exception. Celle des mémoriaux – sont cités dans le texte le mémorial des combattants du Vietnam à Washington, le Famine Memorial de Dublin et le mémorial aux Juifs assassinés d’Europe (Denkmal für die ermordeten Juden Europas) de Berlin – qui doivent rester partie intégrante du paysage urbain dans la mesure où « ils remplissent une fonction importante de commémoration publique, sans compter que nombre d’entre eux présentent en outre l’avantage d’être beaux ».
Timbre poste commémorant les 50 ans de l’agenouillement de Willy Brandt à Varsovie devant le Monument aux héros du ghetto.
Et, de fait, cinquante ans après que Willy Brandt, alors récemment élu chancelier d’Allemagne fédérale, s’est agenouillé devant le mémorial des morts du ghetto de Varsovie, le monde n’a pas oublié ce geste, si puissant politiquement et si profondément émouvant.
Notes
1
Œuvres pré-posthumes, Seuil, 1965, p. 78. Je remercie Sabina Loriga d'avoir attiré mon attention sur cette citation, particulièrement appropriée à notre sujet.
2
Article premier de la loi du 11 octobre 1941 relative à l'enlèvement des statues et monuments métalliques en vue de la refonte, Journal officiel du 15 octobre 1941.
3
Le terme est de Bertrand Tillier, auteur d'un récent ouvrage sur le sujet, La Disgrâce des statues ; essai sur les conflits de mémoire, de la Révolution française à Black Lives Matter, Paris, Payot, 2022.
4
Daniel Hermant, « Destructions et vandalisme pendant la Révolution française », Annales, 1978, 33(4), p. 703-719.
6
Il ne s'agit là, bien entendu, que d'une vision archétypale, la réalité étant plus complexe, tout spécialement au sein des pays issus de l'ancienne URSS – comme le souligne le compte rendu par Françoise Daucé de l'ouvrage récent de Dominique Colas, Poutine, l’Ukraine et les statues de Lénine, texte figurant dans la présente livraison de Passés futurs.
7
Qui, selon Le Figaro du 26 novembre 2018, aurait déclaré à cette occasion : « Il faut donner aux militaires un exemple, pas un remords ».
8
Il y fut au demeurant en bonne compagnie, aux côté de la statue de Léon Blum aujourd'hui installée sur la place du même nom mais que la ville de Paris, alors dirigée par un Jacques Chirac opposant farouche du pouvoir socialiste, refusa par principe sur la voie publique.
9
On se reportera, pour plus de détails, aux pages 27 à 33 de l'ouvrage cité de Bertrand Tillier, La Disgrâce des statues ; essai sur les conflits de mémoire, de la Révolution française à Black Lives Matter, Paris, Payot, 2022.
10
Harry Bellet, « Un projet controversé à Reims ; l'ombre d'un mémorial », Le Monde, 15 février 1994.
11
Harry Bellet, « Un projet controversé à Reims ; l'ombre d'un mémorial », Le Monde, 15 février 1994.
12
On se reportera au site de l'artiste www.christianlapie.net, ainsi qu'au texte rageur de Didier Daeninckx, « La veuve noire et le 8 mai 1945 », in La Mémoire longue ; textes et images 1986-2008, Paris, Le cherche-midi, 2008, p. 195-197.
13
Thierry Lentz, « C’est bien le respect de notre histoire qui est en jeu », Le Figaro, 26 septembre 2021.
14
Julie Gottlieb s'en est par ailleurs expliquée dans « Suffrage Statutes and Statues: Reflections on Commemorating Milestones in the History of Women’s Emancipation in Britain », Caliban ; French Journal of English Studies, n° 62, 2019, p. 159-180, https://doi.org/10.4000/caliban.7090.
15
Gary Younge, « Why every single statue should come down », Guardian, 1er juin 2021.
Bibliographie
Jacqueline Lalouette, Un peuple de statues : la célébration sculptée des grands hommes, Paris, Mare & Martin, 2018.
Jacqueline Lalouette, Les Statues de la discorde, Paris, Passés/Composés, 2021.
Bertrand Tillier, La Disgrâce des statues ; essai sur les conflits de mémoire, de la Révolution française à Black Lives Matter, Paris, Payot, 2022.
Pierre Vesperini, Que faire du passé ? réflexions sur la « cancel culture », Paris, Fayard, 2022.