La philosophie et l’universel
  • Entretien avec Souleymane Bachir Diagne — professeur de philosophie — Columbia (Institute of African Studies)
Salim Abdelmadjid — maître de conférences en philosophie — Université Toulouse Jean-Jaurès (Erraphis)
Souleymane Bachir Diagne est professeur de philosophie à l’Université Columbia. Depuis près de quarante ans, il constitue une œuvre dans les domaines, notamment, de la logique, de la philosophie africaine et de la philosophie islamique, dont l’une des unités tient à la conciliation qu’elle exprime de l’universalité de l’humanité et de l’esprit, d’une part, et, d’autre part, de la diversité de leurs histoires et de leurs situations. Dans cet entretien, il introduit à cette œuvre en même temps qu’il présente sa trajectoire personnelle, du Sénégal où il est né et a longtemps enseigné, à la France où il a mené ses études supérieures, et aux États-Unis où il enseigne actuellement.       Cet entretien a été réalisé avec le concours du Centre Jacques-Berque de Rabat et de l'Institut des études avancées de Nantes.
Résumé
Une vie, un parcours de recherche
Interview published on 23-10-2019
Last modified on 08-03-2021
Langue originale : French
  • Biographie
  • Bibliographie de Souleymane Bachir Diagne
  • Bibliographie de l'entretien

Souleymane Bachir Diagne est professeur de philosophie à l’Université Columbia, dont il dirige l’Institut d’études africaines. Il est né en 1955 à Saint-Louis, au Sénégal, où il a vécu jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Il a ensuite étudié en France, en classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand, puis à l’École normale supérieure de Paris où il s’est orienté vers l’enseignement de la philosophie, passant l’agrégation en 1978.

 

Il a mené ses premières recherches dans le domaine de la logique sur l’œuvre de George Boole, d’abord à l’Université Paris I, puis à Dakar, où il est revenu en 1982 pour enseigner à l’Université Cheikh Anta Diop pendant vingt ans. Vice-doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de 1992 à 1996, il a aussi été conseiller pour l’éducation et la culture du président de la République, Abdou Diouf, de 1993 à 1999.

 

C’est au Sénégal qu’il a commencé de s’inscrire pleinement dans les champs de la philosophie africaine et de la philosophie islamique, s’intéressant en particulier aux œuvres de Léopold Sédar Senghor et de Mohammed Iqbal. Au début des années 2000, il poursuit ses recherches aux États-Unis, d’abord à l’Université Northwestern puis, en 2008, à l’Université Columbia. L’une des unités de son œuvre tient à la conciliation qu’elle exprime entre l’universalité de l’humanité et de l’esprit, d’une part, et, d’autre part, la diversité de leurs histoires et de leurs situations. C’est dans cet horizon qu’il développe actuellement des recherches sur le thème de la traduction.

Boole, 1815-1864 : l’oiseau de nuit en plein jour, Paris, Belin, 1989.

 

(Avec H. Ossébi) The cultural question in Africa, Dakar, Éditions CODESRIA, 1996.

 

Reconstruire le sens : textes et enjeux de prospectives africaines, Dakar, Éditions CODESRIA, 2001.

 

Islam et société ouverte : la fidélité et le mouvement dans la philosophie d’Iqbal, Paris, Éditions Maisonneuve et Larose, 2001.

 

100 mots pour dire l’Islam, Paris, Éditions Maisonneuve et Larose, 2002.

 

Léopold Sédar Senghor : l'art africain comme philosophie, Paris, Riveneuve, 2007.

 

Comment philosopher en islam ?, Paris, Philippe Rey, 2008.

 

Bergson postcolonial : l'élan vital dans la pensée de Léopold Sédar Senghor et de Mohamed Iqbal, Paris, CNRS Éditions, 2011.

 

L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique, Paris, Présence africaine, Éditions CODESRIA, 2013.

 

(Avec J.-L. Amselle) En quête d'Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale, Paris, Albin Michel, 2018.

Ouvrage collectif

S. B. Diagne (dir.), Gaston Berger. Introduction à une philosophie de l’avenir, Dakar, Nouvelles éditions africaines du Sénégal, 1997.

 

Traduction

G. Boole, Les lois de la pensée, trad. S. B. Diagne, Paris, Vrin, 1992.

 

Numéro de revue

« Philosopher en Afrique », Critique, no 771-772, 2011/8-9.

S. Abdelmadjid, Un concept d’Afrique, thèse de philosophie, Paris, Université Paris-Sorbonne, 2015.

G. Boole, Les lois de la pensée (1854), trad. S. B. Diagne, Paris, Vrin, 1992.

G. Deleuze et F. Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Paris, Minuit, 1991.

S. B. Diagne (dir.), Gaston Berger. Introduction à une philosophie de l’avenir, Dakar, Nouvelles éditions africaines du Sénégal, 1997.

P. J. Hountondji, Sur la « Philosophie africaine », Paris, Maspero, 1977.

E. Husserl, La crise de l’humanité européenne et la philosophie (1935), trad. N. Depraz, Paris, Hatier, Profil, 1992.

M. Merleau-Ponty, « De Mauss à Claude Lévi-Strauss », Signes, Paris, Gallimard, 1960.

F. Nietzsche, La généalogie de la morale (1887), trad. P. Wotling, Paris, Le livre de poche, 2000.

K. Popper, The Open Society and Its Enemies, Londres, Routledge, 1945.

J.-P. Sartre, Théâtre complet, Paris, Gallimard, Pléiade, 2005.

Épistémè : revue sénégalaise d’histoire, sociologie, philosophie des sciences et techniques, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1990.

Revue sénégalaise de philosophie, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1982.