L’Historiographie coloniale à Taiwan et en Corée du temps de l’empire japonais. 1890-1940 (Partie II)
Directeur de recherche

(CNRS - Institut d'Asie Orientale – IAO – UMR 5062)

Taiwan : une histoire des colonisations

Dans un effort de rattrapage sur la Corée, le Gouvernement-général de Taiwan lança un programme d’institutionnalisation des sciences humaines et sociales au début des années 1920. Celui-ci vit la mise en place en 1922 de la Commission du Gouvernement-général de Taiwan pour la compilation des matériaux historiques (Taiwan sōtokufu shiryō hensan iinkai 臺灣總督府史料編纂委員會 ; ci-après Commission)1, puis en 1928 la création de l’Université impériale de Taihoku (Taipei).

Vue du palais du gouverneur-général de Taïwan

Vue du palais du gouverneur-général de Taiwan.

La Commission du Gouvernement-général de Taiwan pour la compilation des matériaux historiques fut fondée par le gouverneur-général Den Kenjirō 田健治郎 (1855-1930, en poste de 1919 à 1923), par le décret no 101 du 1er avril 19222. Mochiji, déjà évoqué, fut nommé président de la Commission et des autres instances liées3. Il était dans les faits à la fois chargé de superviser les enquêtes documentaires ainsi que le travail de compilation historique. Son équipe était plus réduite que celle de Corée. Elle comprenait notamment Tahara Teijirō 田原禎次郎 (1868-1923), le spécialiste de chinois classique Ozaki Hotsuma尾崎秀眞 (1874-1952)4, Inō Kanori revenu à Taiwan pour l’occasion, le linguiste Ogawa Isayoshi 小川尚義 (1869-1947) qui avait été formé par Ueda Kazutoshi 上田萬年 (1867-1937) à l’Université impériale de Tōkyō5, ainsi que des collaborateurs taiwanais6. Son objectif initial consistait en la rédaction d’une Histoire du Taiwan Nouveau (Shin Taiwan shi 新臺灣史), qui devait servir de discours alternatif à opposer aux ouvrages produits notamment en Chine continentale – la figure du Taiwanais Lien Hweng 連橫  (1878-1936) et son Histoire complète de Taiwan paru en 19217 font ici écho au Coréen Pak Ŭnsik – en affirmant la spécificité de l’île vis-à-vis du continent ainsi que sa proximité au Japon. L’ouvrage de Lien, qui saisissait d’un bloc l’histoire de Taiwan depuis le temps des Sui (605) jusqu’à 1895, montre comment s’était répandue la notion d’histoire continuiste. Le titre de l’ouvrage prévu par la Commission peut être traduit par Nouvelle Histoire de Taiwan, mais comme on va le voir, l’accent fut mis sur la période ultérieure à 1895.

En juillet 1922, Mochiji expliqua lors d’une conférence les objectifs de la Commission. Ce texte édifiant fut publié en japonais et en chinois le mois suivant dans la revue Taiwan jihō 臺灣時報.

La mise en place de la présente commission a été motivée par le constat que les traces historiques de notre administration à Taiwan, depuis notre prise de possession il y a déjà vingt-sept années, soit plus d’un quart de siècle, n’ont jamais été correctement compilées. Abandonnées, les archives relatives [à l’administration coloniale] pourraient disparaître, au fur et à mesure que les personnels naguère en poste au sein du Gouvernement-général quittent celui-ci ou bien décèdent. Ces documents doivent être valorisés afin de pouvoir être présentés à la société et ne pas disparaître. Il est donc urgent de compiler une histoire complète du Gouvernement-général. Nous réaliserons et achèverons cette œuvre en trois ans, entre l’an 11 et l’an 13 de Taishō [1922 à 1924]. Les motivations, le contenu et l’orientation générale du présent projet historique doivent se limiter à ce que nous exposons ci-dessus […]8.

Sceau du bureau sur le monopole des boissons alcoolisées
Sceau du bureau sur le monopole des boissons alcoolisées

Sceaux du bureau sur le monopole des boissons alcoolisées utilisés entre 1929 et 1937.

Et de continuer en soulignant – comme les historiens japonais de Corée – que le Japon devait réaliser une révolution historienne dans le paradigme d’écriture de l’histoire de l’île, en rejetant les travaux bureaucratiques antérieurs produits par les Mandchous,

Jusqu’ici, les travaux “à la chinoise” à propos de l’histoire du gouvernement préfectoral se sont concentrés sur les actions de l’administration, ses échecs et ses succès, se désintéressant de la politique et de l’économie ou des joies et des malheurs de la population. Ces publications bureaucratiques ne peuvent pas être considérées comme pertinentes, à cause de leur approche méprisant la méthodologie contemporaine de l’écriture historique et de l’écriture en terme d’histoire de la civilisation dans le style occidental. La présente histoire cherchera donc un équilibre entre histoires préfectorales à la chinoise et la forme adoptée par les ouvrages historiques occidentaux, tout en se conformant aux objectifs et contenus qui ont été définis pour notre présent projet […] Les faits historiques sont tous reliés à une situation plus générale et ils sont ainsi tous liés entre eux : il n’existe pas de faits historiques qui seraient isolés les uns des autres. Pour cette raison, celui qui souhaite rédiger l’histoire de l’administration sur Taiwan devra connaître aussi bien les intentions de la bureaucratie que le sentiment populaire, mais aussi la situation politique et le sentiment populaire au sein de l’Empire du Japon à la même période ; par ailleurs, ces éléments devront aussi être replacés au sein de la situation mondiale et il faudra également connaître la position de l’Empire du Japon au sein des dynamiques mondiales pour la période concernée9.

Ce projet ambitieux comprenait cinq grandes parties. Si la première visait à présenter de façon synthétique l’histoire et la géographie de l’île, ainsi que les relations entre Japon et Taiwan, les parties suivantes portaient toutes sur la conquête puis sur l’histoire de l’administration japonaise depuis 1895. De façon parallèle, comme en Corée, de grandes bibliographies (Tosho sōmokuroku 圖書目錄 et Tosho kaidai 圖書解題) furent planifiées. Et pourtant, ce premier projet d’Histoire du Taiwan Nouveau n’aboutit pas. Plusieurs causes entravèrent sa bonne conduite : le fait que la direction du travail fut finalement partagée entre Mochiji, Tahara et Ozaki, car le premier résidait largement à Tōkyō depuis la fin de son mandat auprès du Gouvernement-général de Corée en 192110 ; et les décès de Mochiji et Tahara en 1923.

Cet échec initial eut pour effet – comme en Corée après l’échec de l’ouvrage Hantō-shi de 1911 – de faire passer le pilotage du projet des mains des fonctionnaires coloniaux à celles des spécialistes disciplinaires. Ainsi dans les deux cas, en Corée et à Taiwan, une période de tâtonnements institutionnels sous direction politique fut suivie par une seconde de reprise en main des travaux historiens autour d’une œuvre plus technicienne de compilation archivistique. Les projets coloniaux des Japonais ne furent jamais abandonnés. Mais ils ne furent pas sans être modifiés. Le nouveau projet taiwanais allait être porté par l’historien Murakami Naojirō, importante figure du monde historien de la capitale, qui participait dès 1923 aux travaux de la Commission avec pour responsabilité l’histoire ancienne de Taiwan c’est-à-dire la période européenne. En poste au Shiryō hensanjo, Murakami était spécialiste d’histoire des relations internationales, et d’histoire des Pays-Bas et de l’Espagne, les puissances coloniales européennes qui avaient colonisé Taiwan au 17e siècle.

La reprise en main par l’Université impériale de Taihoku

Interrompu en 1925, le projet fut relancé en 1929 par le nouveau gouverneur-général Kawamura Takeji 川村竹治 (1871-1955, en poste de juin 1928 à juillet 1929). La Commission (devenue Taiwan sōtokufu shiryō hensankai 臺灣總督府史料編纂會) passait sous le contrôle de l’historien Murakami, professeur à l’Université impériale de Taihoku en 1928 et président de la Faculté de Lettres et de Sciences Politiques en 1929. Celui-ci imposa définitivement la thématique de l’histoire des colonisations comme sujet principal de l’histoire de Taiwan. L’organisation ainsi refondée se situait maintenant sous l’égide de l’université impériale, au sein d’une dynamique où enseignants-chercheurs de la section Histoire et membres de la Commission se superposaient largement.

Murakami Naojirō

Murakami Naojirō

Il ne s’agissait plus maintenant de rédiger une histoire synthétique, mais de compiler des archives et des documents en suivant – comme en Corée – le modèle du Dai Nippon Shiryō publié par le Shiryō hensanjo11. La commission avait maintenant pour objectif la production de deux séries de matériaux historiques touchant à des sources récentes ou plus anciennes ou bien consistant en études spécifiques : 1) la série Taiwan Shiryō 臺灣史料 (Documents historiques sur Taiwan) dits kōhon 稿本 et kōbun 綱文, concernant spécifiquement l’administration japonaise depuis 1895, et qui comprendra finalement 51 fascicules ; 2) la série Taiwan Shiryō zassan 臺灣史料雜纂 (Documents historiques épars sur Taiwan) présentant les archives en possession du pouvoir colonial et qui comprendra 7 fascicules12. La première série, Taiwan shiryō, n’aurait été publiée qu’en 3 (trois) exemplaires et est dans sa version originale de la plus grande rareté13. Cependant, à la différence de la Corée, et perpétuant les biais développés dès la fin du 19e siècle, l’ensemble du projet historien se focalisait sur la période japonaise, ou au mieux sur l’histoire des colonisations européennes, moment(s) de la vraie « entrée » de l’île dans l’Histoire.

Université impériale de Taipei
Université impériale de Taipei

Université impériale de Taihoku quelques années après son inauguration.

En effet, le projet archivistique global de 1929 distinguait uniquement, parmi les corpus d’archives et documents à compiler, entre documents européens ou mandchous et documents japonais. Les dynamiques de la période précédant l’arrivée des Japonais étaient ainsi distinguées en fonction de la puissance ayant tenté de contrôler l’île. Il ne s’agissait pas de l’histoire en propre de l’île mais de celle de sa domination : l’étude des populations Han était méprisée, et celle des populations aborigènes était reléguée à une science anthropologique aussi chargée de l’étude de la préhistoire (comme à Hokkaidō avec les Aïnous) comme on le verra dans la partie suivante sur les universités. Cette vision colonialiste selon laquelle l’ensemble du temps précolonial était jugé relever de la « pré-Histoire » existait aussi en Afrique ou ailleurs dans le Pacifique tel en Nouvelle Calédonie.

Concrètement, les fascicules concernant le Japon, les Pays-Bas et l’Espagne étaient supervisés par Murakami, ceux sur la Chine par Kubo Tokuji 久保得二, professeur sur la chaire de Littérature Orientale de l’université. La composition de la 2ème série en particulier, rassemblant des sources et matériaux épars, permet de cerner les centres d’intérêt de Murakami et son équipe, et soulignent son tropisme ancien pour l’histoire hispanique et néerlandaise14. Par exemple, le fascicule 2 du Taiwan shiryō zassan correspond à une traduction partielle du Journal de la Forteresse de Batavia (Dagh register gehouden int Casteel Batavia, Shōyaku Batavia-jō nisshi 抄譯バタヴィア城日誌) du gouverneur-général de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales (VOC), à l’actuelle Jakarta, et dont le port d’Anping à Taiwan était l’un des comptoirs15. Les extraits traduits concernaient le Japon et Taiwan, dont la recherche tentait de (dé)montrer l’ancienne relation. Murakami présenta ce même sujet à Tōkyō en 1937 à la Société pour l’étude des archives des réseaux de circulation nippo-néerlandais (Tōkyō NichiRan kōtsū shiryō kenkyūkai 東京日蘭交通史料研究會)16. Si des sujets touchant davantage au Japon, telle l’histoire des comptoirs japonais, furent aussi étudiés, l’histoire européo-mandchoue restait centrale : le 3e fascicule présentait le journal du commandant néerlandais Cornelis Reijersz qui, en Asie en 1622-1624, débuta la construction de la forteresse de Zeelandia (port d’Anping, actuelle Tainan) ; le 4e, des sources relatives à l’administration mandchoue à Taiwan aux 18e et 19e siècles.

Forteresse de Zeelandia

Forteresse de Zeelandia (Taiwan), gravure française du XVIIe siècle. 

Alors que L’Histoire du Taiwan Nouveau était remplacée en 1929 par un projet archivistique, deux ouvrages généraux paraissaient quasi synchroniquement à propos de l’île. La grosse somme posthume d’Inō Chroniques sur la culture de Taiwan (Taiwan bunka shi 臺灣文化志), publiée en 1928, venait ultimement brouiller la frontière entre histoire et anthropologie, soulignant le caractère forcé de leur distinction au sein des savoirs coloniaux taiwanistes. Malgré l’amélioration constante de la technicité des rapports, cet ouvrage montre comment les questionnements scientifiques restaient les mêmes depuis 1900. Le même constat peut être fait pour l’ouvrage métropolitain de 1929 Teikokushugi ka no Taiwan 帝國主義下の臺灣 (Taiwan sous l’impérialisme) de 矢内原忠雄 (1893-1961)17, professeur sur la chaire de Politiques coloniales à l’Université impériale de Tōkyō18, qui se focalisait lui aussi sur le régime colonial japonais. Ainsi les contenus proposés à Taiwan comme en métropole montraient, après 35 ans de colonisation, un enfermement dans la question aborigène et un affaissement de l’intérêt pour l’histoire de l’île elle-même.

Venons-en maintenant aux deux universités impériales et à leurs chaires d’histoire.

3. Les chaires des universités impériales et les productions des sociétés savantes coloniales

Pourquoi des universités coloniales ? Malgré une apparente politique impériale unifiée, le contexte était en réalité fort différent à Taiwan et en Corée. Il nous faut ici élargir un peu la focale. À Taiwan, les sciences dures avaient toujours pesé plus lourd et les éléments qui concourrurent à la fondation de la faculté de Sciences et d’Agronomie de l’Université impériale de Taihoku suivaient une velléité ancienne de fusion des centres d’expérimentations existant depuis 1895 en agronomie, pharmacopée ou maladies tropicales. Ceux-ci furent rattachés au Centre de Recherches du Gouvernement-général de Taiwan après 1909, puis fondus dans la structure de l’Académie Centrale (Chūō kenkyūjo 中央研究所) en 1921 lorsque les sciences dures furent placées sous gestion centralisée. En un sens, il s’agissait à Taiwan d’une politique caractéristique de l’entre-deux-guerres, comparable à celle de l’URSS, de la République de Chine ou de la France19. Cette politique n’eut pas d’équivalent dans le Japon métropolitain ni en Corée, où la problématique guidant le régime était de répondre à la résistance.

Les deux universités impériales et l’historiographie coloniale

Légalement parlant, il devint possible en février 1922, dans le cadre de la révision du Décret sur l’éducation en Corée et de celui concernant Taiwan, d’ouvrir des universités dans la péninsule et dans l’île, ainsi que d’y accéder pour les Coréens et les Taiwanais20. Si le système éducatif en Corée et à Taiwan était théoriquement unifié avec celui de la métropole21, leur administration restait sous la coupe des deux gouvernement-généraux.

En Corée en particulier, cette réforme fut suivie de projets des colonisés : dès juin 1922, l’Association coréenne pour l’éducation (Chosŏn kyoyukhoe 朝鮮教育會), autour de Yi Sang-jae 李商在 (1881-1927), saisit l’occasion offerte par cet assouplissement juridique pour élaborer le projet d’une université nationale (c’est-à-dire coréenne) en quatre facultés de droit, lettres, économie et sciences22. Ce projet fut découragé par le pouvoir colonial, qui limita les possibilités d’appels publics de fonds, et il s’acheva avec la disparition « opportune » de certains de ses porteurs. Mais ces projets du mouvement indépendantiste motivèrent en Corée la fondation d’une université impériale.

Université impériale de Keijō

Université impériale de Keijō.

Une faculté préparatoire (Yoka daigaku 豫科大學) ouvrit ses portes dès avril 1924. Puis l’Université impériale de Keijō (Keijō teikoku daigaku 京城帝國大學) inaugura en 1926 sa faculté de Droit & Lettres (Hōbunka daigaku 法文科大學) ainsi que sa faculté de Médecine (Ika daigaku 醫科大學) et son hôpital.

 

La faculté de Médecine de l'Université impériale de Keijō

La faculté de Médecine de l'Université impériale de Keijō.

Plus tardivement, en 1941, elle accueillit sa faculté des Sciences (Rikōka daigaku 理工科大學). En 1929, l’université comptait 49 chaires pour la faculté de Droit & Lettres et 26 pour celle de Médecine, un corps enseignant de 70 professeurs et de 43 maîtres de conférences, ainsi que quelque 500 étudiants. Les enseignements et la recherche conduits dans cette université ou à Taiwan (cf. infra) portaient sur des thématiques « classiques » comme en métropole. Si les étudiants de la section Histoire de la faculté de Droit & Lettres pouvaient suivre des cours sur la Chine et la Corée, la majorité des enseignements relevait de thématiques générales tel que le droit administratif, le code pénal, l’histoire occidentale, les politiques économiques, l’histoire diplomatique, l’enseignement du russe ou du grec et latin classiques, parmi autres nombreux enseignements23. Autrement dit, il s’agissait en Corée et à Taiwan davantage d’universités « en situation coloniale » que d’universités proprement « coloniales ». Les étudiants coréens, environ un tiers de l’ensemble des effectifs au sein de cursus intégralement en japonais, étaient assez nombreux pour une institution coloniale en comparaison par exemple de l’université d’Alger durant la colonisation française24. Mais ils restèrent dans des positions subalternes25.

À Taiwan, la mise en place de l’Université impériale s’inscrivait dans la dynamique de centralisation des travaux en sciences dures déjà évoquée tout en suivant la dynamique d’institutionnalisation qui se déployait en Corée. Le Gouvernement-général de Taiwan décida lui aussi de créer une université générale sur le modèle métropolitain. Cependant, l’Université impériale de Taihoku (Taihoku teikoku daigaku 台北帝國大學), qui ouvrit ses portes en 1928, ne dépendait pas du ministère de l’Instruction publique mais elle aussi du pouvoir colonial26. Elle comptait initialement deux facultés : la faculté de Lettres et de Sciences Politiques (Bunsei gakubu 文政學部), et celle de Sciences et d’Agronomie (Ri.nō gakubu 理農學部). Les deux facultés comptaient chacune 20 chaires en 1930. Furent ajoutées en 1936 une faculté de Médecine (Igakubu 醫學部), qui obtint en 1938 l’administration sur l’Hôpital du Gouvernement-général de Taiwan, l’une des plus anciennes institutions de la colonie, puis en 1943, à la faveur de la guerre, une faculté de Technologie (Kōgakubu 工學部) tandis que la faculté de Sciences et d’Agronomie était divisée en deux facultés27. La dimension « sudiste » façon nanshin ron 南進論 de la recherche menée à l’Université impériale de Taihoku, au sens du courant prônant une expansion militaire vers l’Asie du Sud-Est et le Pacifique, fut présente jusqu’à la fin de la colonisation, tandis que les travaux conduits à l’Université impériale de Keijō tendaient vers l’idée de « sphère coréo-mandchoue » dans le sens du hokushin ron 北進論. Les thèmes de la recherche historique eurent ainsi tendance à s’étendre aux territoires limitrophes.

L’Université impériale de Taihoku fut présidée de 1928 à 1937 par le célèbre historien orientaliste Shidehara Taira, déjà évoqué pour la Corée. Les deux universités coloniales étaient des universités d’élite, ouvertes à un petit nombre d’étudiants28, comme c’était le cas de façon générale avant 1945. Les étudiants taiwanais représentaient un quart de l’ensemble des inscrits en date de 1943, avec cependant, comme en Corée, une présence plus importante des colonisés au sein de la faculté de Médecine29.

SHIDEHARA Taira

Shidehara Taira

Les chaires d’histoire de l’université impériale de Corée, entre histoire coréenne et histoire nippo-coréenne

L’ouverture de la faculté de Droit & Lettres à Keijō en 1926 vit la création de deux chaires d’histoire coréenne : la « chaire d’Histoire coréenne numéro 1 » (Chōsen shigaku daiichi kōza 朝鮮史學第一講座) fut d’abord occupée par le philologue et historien Imanishi, et la « numéro 2 » par l’historien Oda Shōgo. Lors du décès d’Imanishi en mai 1932, celui-ci fut remplacé dès le mois suivant par l’archéologue Fujita. Maître de conférences à l’université depuis 1926, Fujita était aussi le conservateur en chef du Musée du Gouvernement-général. Quant à la chaire numéro 2, elle connut une période de vacance après le départ en retraite d’Oda en novembre 1932 pour être occupée en 1939 par Suematsu Yasukazu 末松保和 (1904-1992), déjà maître de conférences à l’université et membre de l’Institut pour la compilation de l’histoire de la Corée, spécialiste de la Corée ancienne30.

Parallèlement, la section comptait aussi deux31 chaires d’« Histoire nationale » (Kokushigaku 國史學) : la première était occupée par Tabohashi Kiyoshi 田保橋潔 (1897-1945) à partir de 1927 et la deuxième par Matsumoto Shigehiko 松本重彦 (1887-1969) à partir de 1929. Tous deux furent sur ces postes jusqu’en 1945. Tabohashi était historien des relations internationales et spécialiste de ce qui était appelé « la question d’Extrême-Orient » : l’histoire des tensions entre Chine, Corée, Japon, Russie et puissances occidentales depuis le milieu du 19e siècle, sujet alors bien apprécié en France comme le montrent les travaux du milieu de siècle par Pierre Renouvin. Les liens métropole-colonies sont patents : Suematsu comme Tabohashi provenaient là encore tous les deux du cursus Histoire nationale de l’Université impériale de Tōkyō. Tabohashi, diplômé en 1921, avait travaillé à la Commission pour la compilation des archives relatives à la Restauration Meiji et avait été en poste au Shiryō hensanjo. Enfin l’université comptait aussi deux chaires d’Histoire orientale, ainsi que, à partir de 1941, un enseignement en histoire occidentale réalisé par le spécialiste d’histoire économique française Takahashi Kōhachirō 高橋幸八郎 (1912-1982), proche de l’école des Annales32.

 Fouilles archéologiques à Kongju (1908-1922)

 Fouilles archéologiques à Kongju (1908-1922).

Pour l’historien sud-coréen Cho Donggŏl, « fut ainsi constituée une structure à deux axes, dans laquelle l’Institut pour la compilation de l’histoire de la Corée était chargé d’ordonner et de mettre à disposition les sources primaires, tout en montrant [l’œuvre] de l’historiographie coloniale à la population, tandis que l’Université impériale de Keijō devait produire en masse des ouvrages et articles validant cette historiographie »33. Pour nuancer quelque peu cependant : si l’historiographie coloniale fonctionna bien suivant une telle répartition des tâches, l’ouvrage Chōsen-shi impressionna peut-être davantage par son volume que par son contenu – une compilation de sources anciennes –, et comme on le verra plus bas les contributions universitaires publiées via les sociétés savantes consistaient soit en des textes de vulgarisation, soit en tel « panorama général » d’un sujet donné. Enfin, la section Histoire publiait un bulletin traitant de toutes les aires culturelles, tandis que les quatre bulletins de section publiaient peu ou prou en coréanologie (dont aussi en linguistique).

Les thématiques en histoire coréenne se superposaient largement avec les questions étudiées par l’orientalisme japonais métropolitain de la fin du 19e siècle. Figurent ainsi en tête de liste l’histoire ancienne de la Corée, la colonisation chinoise durant les Han antérieurs (la commanderie de Lelang etc.) et la question des relations (kankei 關係) « nippo-coréennes » à propos notamment de la principauté « japonaise » de Kaya (Mimana) durant l’Antiquité34 ou concernant les guerres de Hideyoshi au 16e siècle35. Suematsu constitue par ailleurs une figure importante de la coréanologie post-coloniale et son rôle devrait être discuté plus en détail (production après 1945 d’index et de bibliographies de travail36). Sur les quelque 94 mémoires soutenus en section Histoire jusqu’en 1943, par 37 élèves coréens et 57 élèves japonais, 33 portaient sur la Corée37. (Aucun Coréen ne soutint de mémoire en histoire nationale c’est-à-dire japonaise).

À Taiwan, histoire de la domination coloniale

Venons-en à l’Université impériale de Taihoku. Le nombre de chaires en place au sein de la faculté de Lettres et de Sciences Politiques évolua avec le temps, au sein des quatre sections de SHS mises en place en 1928 : Philosophie, Histoire, Littérature et Sciences Politiques. Trois chaires concernaient directement la société taiwanaise. Voyons-en l’organisation générale, avant de présenter les contenus des travaux historiens38. La section Histoire (Shigaku-ka 史學科) comportait initialement trois chaires : la chaire d’Histoire Orientale, la chaire d’Histoire du Pacifique Sud (Nanyō shigaku kōza 南洋史講座), et la chaire d’Histoire Nationale. Y furent ajoutées ensuite la chaire d’Ethnologie (Dozoku jinshu gaku kōza 土俗人種學講座), qui était ainsi structurellement associée à l’histoire mais concernait les aborigènes austronésiens39 ; puis en 1930 la chaire d’Historiographie et de Géographie Occidentales. Cette association / partage des tâches est spécifique au cas taiwanais. Ainsi les trois chaires d’Histoire du Pacifique Sud, d’Ethnologie, ainsi que la chaire d’Anatomie no 2 créée en 1936 furent consacrées à l’étude de Taiwan40. Enfin, la section publia entre 1934 et 1942 un bulletin, intitulé Shigaku-ka kenkyū nenpō 史學科研究年報 (Bulletin annuel de la section Histoire)41.

La seule spécificité des universités impériales de deux colonies apparaît donc dans les thématiques « locales » et dans ces chaires dédiées à la société coloniale et/ou à son histoire. On y retrouve ainsi, malgré un décalage dans son instauration, la tripartition métropolitaine du travail historien entre histoire nationale, histoire orientale et histoire occidentale42, à laquelle s’ajoute des chaires en histoire « coloniale ».

La chaire d’Histoire du Pacifique Sud fut confiée en 1928 à Murakami, dont on a noté qu’il prenait au même moment l’ascendant sur la commission historique. Il fut secondé par le maître de conférences Iwao Seiichi 岩生成一 (1900-1988), spécialiste de l’histoire des implantations japonaises et des relations entre le Japon et l’Asie du Sud-Est, et par le chargé de cours Yanai Kenji 箭内健次 (1910- ?). Tous deux étaient eux aussi diplômés de la section Histoire de l’Université impériale de Tōkyō, et Iwao avait été en poste comme assistant au Shiryō hensanjo43. Murakami fut d’abord envoyé en 1928 en mission d’étude, aux frais du Gouvernement-général de Taiwan, pour une année aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Espagne, au Portugal, ainsi qu’au territoire néerlandais de Java.

Les trois chercheurs de la chaire d’Histoire du Pacifique Sud allaient étudier le passé de cette aire régionale, c’est-à-dire travailler de façon plus large que la conception coloniale de l’histoire de l’île qui avait eu cours depuis la fin du 19e siècle et qui s’était limitée à la période japonaise. Comme noté, l’histoire des colonisations néerlandaise et espagnole constituait le thème de prédilection de Murakami44. L’enseignement de l’espagnol et du néerlandais faisait d’ailleurs partie intégrante du cursus. Au final, Murakami allait cumuler quelque 120 publications sur ces thématiques. Il fut aussi nommé en 1930 sur la chaire d’Historiographie et de Géographie Occidentales lors de sa création. Lors du départ de Murakami en 1935, la chaire sur le Pacifique Sud fut prise en charge l’année suivante par Iwao, tandis que la chaire d’Historiographie et de Géographie fut reprise par Sugawara Ken 菅原憲 (?-?). Enfin, les programmes de recherche de la section Histoire mobilisèrent parfois les anthropologues, qui relevaient de cette même section. En 1937, Utsushikawa Nenozō 移川子之藏 (1884-1947), professeur en charge de la chaire d’Ethnologie, fut dépêché auprès des Archives des Pays-Bas afin d’y photographier massivement des documents relatifs à la période néerlandaise à Taiwan au 17e siècle.

Cependant, les étudiants – partiellement Taiwanais – infléchirent la direction des productions du laboratoire, à la différence du cas coréen où les savants coréens avaient leurs propres structures extérieures à celles des Japonais (cf. infra). D’un côté, le groupe de Murakami œuvra exclusivement à l’étude de l’histoire des dominations néerlandaise et espagnole, ainsi que de l’histoire des relations entre le Japon et les puissances coloniales européennes présentes en Asie du Sud-Est. Les intitulés de ses séminaires, présentés dans le bulletin annuel de la faculté, montrent des enseignements focalisés sur l’étude d’archives et de documents espagnols et néerlandais (concernant aussi les Philippines) ainsi que sur l’étude de ces deux langues (mais absolument pas le chinois)45. D’un autre côté, comme l’a montré l’historien taiwanais Chen Weizhi 陳偉智, qui a étudié les mémoires soutenus46 : parmi les 13 diplômés sous la direction de Murakami, Iwao et Yanai, 4 étudiants (dont un Taiwanais) produisirent un mémoire en histoire de Taiwan proprement dit au 17e siècle, dont 2 sur la figure de Koxinga. Si cette thématique était globalement esquivée, elle n’était donc pas étouffée comme après 1945 sous Chiang Kaishek.

Les ouvrages des sociétés historiennes sur la « Colline bleue »

Évoquons enfin succinctement les sociétés savantes historiennes ou de philologie organisées autour des institutions coloniales, ainsi que leurs principales publications47. Plutôt qu’un inventaire aride, laissons parler les chiffres : la Corée coloniale comptait pas moins de cinq sociétés savantes d’importance dédiées à l’histoire coréenne. À nouveau, Taiwan ne peut soutenir la comparaison – mais l’île se rattrapait du côté de l’anthropologie, très présente 50 ans durant. Voyons quelques-unes des plus importantes publications tout en éclairant la circulation des personnes.

La plus importante était sans doute la Chōsen shi gakkai 朝鮮史學會 soit Société pour l’histoire de la Corée, fondée en 1923, qui peut en outre être considérée comme la première société savante institutionnalisée spécialisée en histoire coréenne, toutes périodes et thématiques confondues, même s’il est impossible de faire quelque lien avec l’après 194548. Elle se distingua par ses ouvrages collectifs et ses rééditions. Organisée autour d’Oda Shōgo, maintenant fonctionnaire colonial, y participaient entre autres les quatre historiens Kuroita, Miura, Imanishi et l’historien de l’architecture Sekino Tadashi 關野 (1868-1935)49, ainsi que des savants coréens50. Cette société savante paraîtra donc toute à fait officielle. Ses travaux n’étaient cependant pas « dirigés » top-bottom comme ceux de l’Institut et ils méritent une étude de détail. Ils permettent de saisir avec précision le visage universitaire de l’historiographie coloniale, bien davantage que l’ouvrage Chōsen shi qui était, comme noté, une compilation annalistique de sources.

De septembre 1923 à novembre 1924, la Société pour l’histoire de la Corée publia en quinze fascicules ses Leçons sur l’histoire de la Corée (Chōsen-shi kōza 朝鮮史講座). À l’origine distribués aux membres de cette société, ces fascicules furent rassemblés en trois volumes en 1924. L’ensemble reprenait le contenu de quarante conférences51. Le schéma général proposé pour l’histoire coréenne apparaît au sein du volume 1. S’il n’est pas réellement différent de ce que Hayashi Taisuke écrivait en 1912 ou d’autres ouvrages parus au début du siècle, en réalité le contenu s’était bien précisé. Les auteurs coloniaux participant à cette publication de 1924 apparaissent en 1933-35 dans l’ouvrage Leçons sur l’histoire du Japon de l’éditeur Iwanami, signe de la considération dont était l’objet la recherche coloniale en métropole (7 fascicules en histoire coréenne sur 130 au total). Au final, la présence de l’historiographie coloniale de Corée en métropole était immensément plus importante que celle de Taiwan (non représentée dans cette série).

Les 3 volumes des Chōsen-shi kōza

Les trois volumes des Chōsen-shi kōza.

Une autre réalisation importante de cette société savante est la Collection d’histoire coréenne (Chōsen shi taikei 朝鮮史大系), titre d’une histoire générale en cinq volumes publiée en 1927. Cet ouvrage est un gros manuel, néanmoins érudit : renvois à des ouvrages et références à des revues scientifiques de métropole, ou à des rapports archéologiques, annexes en chinois. Les périodes anciennes (Lelang, les Trois Royaumes) sont présentées par Oda, le reste du volume se composant de manuscrits tirés du projet Hantō-shi, autour de textes par Seno et par Sugimoto. Mentionnons enfin la réédition de travail du Samguk yusa du 13e siècle publiée par cette société en 1928, sous la supervision de l’historien Imanishi, réédition évoquée au début du présent texte.

En conclusion : entre « histoire coloniale » et « roman national »

Taiwan et Corée furent l’objet d’études systématiques dans le domaine de l’histoire à partir de la décennie 1890 puis durant l’ensemble de la période coloniale. Plusieurs phases peuvent être discernées pour la période allant de 1890 à 1940, comme l’a montré la présente contribution : d’abord le temps précolonial et les travaux appuyés notamment sur le courant orientaliste (c’est-à-dire sinologique) de métropole ; puis l’élaboration de projets d’histoires générales de la Corée et de Taiwan ; enfin la mise en place d’institutions visant à produire des séries archivistiques. L’ensemble fut parachevé par la mise en place de chaires spécifiques au sein des universités coloniales fondées durant l’entre-deux-guerres. Ces histoires furent « coloniales » en ce qu’elles furent produites par le pouvoir colonial et ses agents et qu’elles considéraient les territoires coloniaux.

Cependant, la question de leur nature même appelle plusieurs réponses. D’une façon générale, les savoirs japonais universitaires qui furent déployés dans les deux colonies étaient davantage des savoirs « en situation coloniale » que des savoirs « coloniaux » spécifiques, dotés de quelque caractéristique particulière. Mais l’historiographie coloniale en particulier était, elle, plus encline à porter quelque « colonialité » de par son objet et sa position suplombante sur la société colonisée, dans un contexte où les discours résistants étaient invalidés de façon systématique.

L’histoire coloniale resta souvent, au sein des empires du temps contemporain, synonyme d’histoire de la conquête coloniale c’est-à-dire d’une « épopée coloniale » : tel fut le cas en Afrique52 ainsi que très majoritairement à Taiwan. L’étude des mondes anciens, tel en Méditerranée, ne concernait pas au prime abord l’histoire des sociétés colonisées mais celle des peuplements antérieurs, tandis qu’en Afrique subsaharienne, la découverte de la cité de Grand Zimbabwe (alors en Rhodésie) ne déroge pas à cette tendance53. Le cas du Cambodge en Indochine et celui de la Corée colonisée où furent écrites des histoires des pays eux-mêmes – à partir de l’archéologie au Cambodge, en combinant historiographie et archéologie en Corée – apparaissent donc comme des cas de figure exceptionnels où furent réalisées de véritables études sur la société colonisée. Ce qui posera la question de leur legs avec le temps post-colonial. En Corée, comme en Indochine, la présence d’un passé très ancien et le sens de leur « mission » fascinèrent les savants coloniaux qui n’hésitèrent pas à comparer l’importance de leurs travaux, notamment à propos des Trois Royaumes (1er à 10e siècles), à ceux réalisés en Méditerranée.

Ainsi, l’idée d’historiographie coloniale japonaise renvoie en réalité à deux réalités différentes à Taiwan et en Corée. Pour autant, comme l’a montré la présente contribution, l’ensemble de l’historiographie coloniale japonaise s’insérait au sein d’un dispositif unique et constituait un véritable « système » : avec les savoirs orientalistes métropolitains et surtout, à partir de l’entre-deux-guerres, avec les techniciens en archivistique du Shiryō hensanjo de l’Université impériale de Tōkyō. Cette configuration est très différente de celle, par exemple, de l’empire colonial français en ce que l’on peut attester d’un réseau unique à l’échelle de l’empire (parallèle à celui des fonctionnaires coloniaux). Étudier l’historiographie coloniale japonaise, c’est ainsi étudier l’historiographie japonaise moderne. Mais c’est aussi saisir une particularité des savoirs coloniaux japonais, que seule une approche globale à l’échelle de l’empire éclairera, comme on l’a tenté ici. De là se pose l’autre question de la relation entre histoire coloniale et histoire nationale, sur plusieurs aspects : leur constitution quasi synchronique en métropole et dans les colonies, le contrôle des réseaux coloniaux par les spécialistes métropolitains en « histoire nationale », le partage d’un épistémè commun entre colonisateurs et colonisés qui allaient tous s’accorder sur une écriture de type « roman national » – pour des objectifs évidemment opposés.

Au final, l’historiographie coloniale japonaise apparaît comme un dispositif de pouvoir, quels qu’aient été ses sujets et thèmes de prédilection. En effet, il s’est agi tantôt de contrôler le discours produit à propos de la société dominée, tantôt de clore l’histoire indépendante de tel pays afin de mieux l’intégrer comme « région » du Japon. L’un dans l’autre, par définition : seuls les savants japonais étaient autorisés à s’exprimer tandis que les voix discordantes n’étaient que tolérées, et que les voix résistantes étaient, elles, invalidées. L’ensemble de ces voix surgirent après la décolonisation en 1945, qui vit d’une part une « décolonisation » des savoirs japonais et la recomposition du champ de l’orientalisme en disciplines portant spécifiquement sur la Corée ou Taiwan (tel autour de la Société japonaise pour l’histoire de la Corée, fondée en 1959), mais aussi, d’autre part, le grand succès des historiographies nationalistes, avant tout en Corée, seul territoire à devenir indépendant au sein de l’ex- empire colonial japonais tandis que Taiwan était absorbé par la République de Chine54.

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1

Voir : Wu Micha 密察, « Taiwan zongdufu xiushi shiye yu Taiwan fenguan guancang » 台灣總督府修史事業與台灣分館館藏 (L’Œuvre historienne du Gouvernement-général de Taiwan et les fonds de l’Annexe de Taiwan), Taiwan fenguan guancang yu Taiwan shi yanjiu yantaohui 台灣分館館藏與台灣史研究研討會, Taipei, Guoli zhongyang tushuguan Taipei fenguan 國立中央圖書館台北分館, 1994a, 10, p. 39-72 ; Sakano Tōru 坂野徹, Teikoku Nihon to jinruigakusha 帝国日本と人類学者 (Le Japon impérial et les anthropologues), Tōkyō, Keisō shobō 勁草書房, 2005 ; Yeh Piling 碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35 ; Yeh Piling 碧苓, « Taibei diguo daxue yu jingcheng diguo daxue shixueke zhi bijiao (1926-1945) » 臺北帝國大學與京城帝國大學史學科之比較 (1926-1945) (Une comparaison entre les sections Histoire des universités impériales de Taihoku et de Keijō, 1926-1945), Taiwan shi yanjiu 臺灣史研究, Academia Sinica, 2009, 16 (3), p. 87-132.

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2

« Taiwan sōtokufu shiryō hensan iinkai kitei » 臺灣總督府史料編纂委員會規程.

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3

La Commission était pilotée par un bureau de Compilation (Hensan-bu 編纂部) au sein du Gouvernement-général de Taiwan.

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4

Tahara dirigeait le quotidien Taiwan nichinichi shinpō 臺灣日日新報 de langues japonaise et chinoise. Ozaki, qui séjourna à Taiwan de 1901 à 1946, était responsable de la version de langue chinoise. Zhong Shumin 鍾淑敏, « Taiwan riri xinbao hanwenbu zhuren Weiqi Xiuzhen » 臺灣日日新報漢文部主任尾崎秀真 (Le responsable du bureau chinois du quotidien Taiwan Nichinichi shinpō, Ozaki Hotsuma), Taiwanxue tongxun 臺灣學通訊, 2015, 85, p. 8-9.

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5

Sur Ueda, voir l’étude détaillée : Lozerand Emmanuel, Littérature et génie national, Paris, Les Belles Lettres, 2005. Ogawa fut ensuite nommé à l’Université impériale de Taihoku, sur la chaire de Linguistique lors de sa création en 1930.

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6

Hiyama Yukio 檜山幸夫 et al. (dir.), Taiwan shiryō kōbun臺灣史料綱文, Nagoya, Seibundō 成文堂, 1989, vol. 3, « Kaisetsu » 解説 (Exégèse), p. 325-477, ici p. 354-355.

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7

臺灣通史 Taiwan tongshi (lu en jap. Taiwan tsūshi). L’ouvrage rassemble et linéarise les histoires régionales chinoises antérieures à propos de Taiwan. Concernant les paradigmes historiques à propos de Taiwan, voir : Wu Micha密察, « Taiwan shi no seiritsu to sono kadai » 台灣史の成立とその課題 (La constitution et les thèmes de l’histoire taiwanaise), in Mizoguchi Yūzō 溝口雄三 et al. (dir.), Shūen kara no rekishi 周縁からの歴史 (L’histoire à partir des marges), Tōkyō, Tōkyō daigaku shuppankai, 1994b, p. 219-242.

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8

Mochiji Rokusaburō 持地六三郎, « Shiryō hensan ni kan suru Mochiji hensan buchō no enjutsu » 史料編纂關する持地編纂部長の演述 (L’opinion du Directeur Mochiji du bureau de Compilation concernant la compilation des sources historiques), Taiwan jihō 臺灣時報, 1922, 37 (août), p. 23-26.

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9

Mochiji Rokusaburō 持地六三郎, « Shiryō hensan ni kan suru Mochiji hensan buchō no enjutsu » 史料編纂關する持地編纂部長の演述 (L’opinion du Directeur Mochiji du bureau de Compilation concernant la compilation des sources historiques), Taiwan jihō 臺灣時報, 1922, 37 (août), p. 23-26, ici p. 24

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10

Après avoir été en poste à Taiwan de 1900 à 1910, Mochiji fut nommé en Corée en 1912 où il resta jusqu’en 1920. Il constitue un éclairant exemple de circulation impériale du personnel administratif. Voir : Kaneko Fumio 金子文夫, « Mochiji Rokusaburō no shōgai to chosaku » 持地六三郎の生涯と著作 (La vie et l’œuvre de Mochiji Rokusaburō), Taiwan kingendai shi kenkyū 台湾近現代史研究 (Revue en histoire moderne et contemporaine de Taiwan), 1979, 2, p. 119-128, ici p. 120-121.

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11

Yeh Piling 碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35 ici p. 22.

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12

Hiyama Yukio 檜山幸夫 et al. (dir.), Taiwan shiryō kōbun臺灣史料綱文, Nagoya, Seibundō 成文堂, 1989, vol. 3, « Kaisetsu » 解説 (Exégèse), p. 325-477, ici p. 330-333 et p. 414-415 ; Wu Micha 密察, « Taiwan zongdufu xiushi shiye yu Taiwan fenguan guancang » 台灣總督府修史事業與台灣分館館藏 (L’Œuvre historienne du Gouvernement-général de Taiwan et les fonds de l’Annexe de Taiwan), Taiwan fenguan guancang yu Taiwan shi yanjiu yantaohui 台灣分館館藏與台灣史研究研討會, Taipei, Guoli zhongyang tushuguan Taipei fenguan 國立中央圖書館台北分館, 1994a, 10, p. 39-72, ici p. 51 ; Yeh Piling 碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35.

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13

Ces trois exemplaires sont conservés à la Bibliothèque Nationale de Taiwan (Guojia tushuguan Taiwan fenguan 國家圖書館臺灣分館), à la bibliothèque de l’université nationale de Taiwan, et dans le fonds de documentation est-asiatique de l’université de Kyōto. Une réédition a été réalisée dans les années 1980.

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14

Wu Micha 密察, « Taiwan zongdufu xiushi shiye yu Taiwan fenguan guancang » 台灣總督府修史事業與台灣分館館藏 (L’Œuvre historienne du Gouvernement-général de Taiwan et les fonds de l’Annexe de Taiwan), Taiwan fenguan guancang yu Taiwan shi yanjiu yantaohui 台灣分館館藏與台灣史研究研討會, Taipei, Guoli zhongyang tushuguan Taipei fenguan 國立中央圖書館台北分館, 1994a, 10, p. 39-72, ici p. 51 ; Yeh Piling 碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35, ici p. 22-23.

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15

Cet ouvrage a été réédité chez l’éditeur tokyoïte Heibonsha en trois volumes en 1970-1975.

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16

Tōhō gakkai 東方学会 (Société des études orientales) (dir.), Tōhōgaku kaisō 東方学回想 (Souvenirs de la recherche orientaliste), 9 vols., Tōkyō, Tōsui shobō 刀水書房, 2000, vol. 1 ; Yeh Piling 碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35, ici p. 24-25.

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17

Par ailleurs, cet ouvrage de Yanaihara peut être mis en vis-à-vis avec la publication contemporaine des Leçons sur l’histoire du développement du capitalisme japonais de 1932-1933, série qui analysait la domination coloniale d’une façon autrement plus distanciée. Akisasa Masanosuke 秋笹正之輔, Shokumin seisaku shi 殖民政策史 (Histoire des politiques coloniales [japonaises]), in Hirano Yoshitarō 平野義太 et alii (dir.), Nihon shihon shugi hattatsu shi kōza 日本資本主義發達史講座 (Leçons sur l’histoire du développement du capitalisme japonais), Tōkyō, Iwanami, 1933.

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18

Sur Yanaihara, voir : Wakabayashi Masahiro 若林正丈, Teikokushugi ka no Taiwan seidoku 帝国主義下の台湾 精読 (Lire Taiwan sous l’impérialisme), Tōkyō, Iwanami, 2001 ; Souyri Pierre-François (dir.), Japon colonial, 1880-1930. Les voix de la dissension, Paris, Les Belles Lettres, 2014.

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19

L’Académie Soviétique des Sciences (dont la filiation est plus ancienne) a été fondée en 1925, l’Academia Sinica en 1928 à Nanjing, et le CNRS en 1939.

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20

Voir : Abe Hiroshi 阿部洋, « Nihon tōchi-ka Chōsen no kōtō kyōiku » 日本統治下朝鮮の高等教育 (L’enseignement supérieur en Corée sous administration japonaise), Shisō 思想, 1971, 565, p. 920-941, ici p. 927-928 ; Chŏngnsik 정근식 et alii, Singmin kwŏllyŏk kwa kŭndae chisik 식민권력과 근대지식 (Pouvoir colonial et savoirs modernes), Seoul, Seoul national University press, 2011 ; Matsuda Toshihiko 松田利彦, Sakai Tetsuya 酒井哲哉 (dir.), Teikoku Nihon to shokuminchi daigaku 帝国日本と植民地大学 (Les universités coloniales du Japon impérial), Tōkyō Yumani shobō ゆまに書房, 2014.

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21

L’article 12 du texte révisé faisait dépendre les écoles supérieures et les éventuelles universités des textes en vigueur en métropole, les plaçant (théoriquement) sous la juridiction du ministère japonais de l’Instruction publique.

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22

Un Comité préparatoire à la Société pour la réalisation de l’Université nationale (Millip taehak kisŏnghoe chunbihoe 民立大學既成會準備會) fut constitué en novembre 1922. La souscription lancée en 1923 connut une forte résonance, récoltant déjà 150 000 yen (or) durant le printemps. Le Comité tint sa première assemblée générale en mars 1923 qui réunit plus de 500 personnes à Keijō ; un projet en trois étapes fut décidé. Voir Keijō teikoku daigaku dōsōkai 京城帝国大学同窓会 (dir.), Konpeki, haruka ni 紺碧遙かに (Azur, lointain), Tōkyō, Keijō teikoku daigaku dōsōkai éd., 1974, p. 3-9 ; Abe Hiroshi 阿部洋, « Nihon tōchi-ka Chōsen no kōtō kyōiku » 日本統治下朝鮮の高等教育 (L’enseignement supérieur en Corée sous administration japonaise), Shisō 思想, 1971, 565, p. 920-941, ici p. 927-936 ; Han Yongjin 韓龍震, « Il’che singmin t’ongch’i-ha ŭi taehak kyoyuk » 日帝 植民統治下의 大學教育 (L’éducation universitaire sous le régime colonial de l’empire japonais), Hanguk sa simin kangjwa 한국사 시민강좌, 1996, 18, p. 94-112, ici p. 102-104.

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23

Voir le rapport annuel pour 1941 : Keijō teikoku daigaku 京城帝國大學 (Université impériale de Keijō), Keijō teikoku daigaku ichiran 京城帝國大學一覽 (Rapports annuels de l’Université impériale de Keijō), microfiches, National library of Korea, 1924-1942, vol. 1941, p. 61-111.

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24

Voir : Singaravélou Pierre, « L’enseignement supérieur colonial. Un état des lieux », Histoire de l’éducation, 2009, 122, p. 71-92.

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25

Les Coréens publièrent de façon substantielle au sein de la faculté de Médecine, où ils (co)rédigèrent 13% des articles (35 sur 277) publiés par la faculté. Voir : Chŏng Kŭnsik 정근식 et alii, Singmin kwŏllyŏk kwa kŭndae chisik 식민권력과 근대지식 (Pouvoir colonial et savoirs modernes), Seoul, Seoul national University press, 2011.

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26

Décret impérial no 30 « Concernant l’Université impériale de Taihoku » (Taihoku teikoku daigaku ni kan suru ken 臺北帝國大學ニ關スル件). Suivirent d’autres décrets fixant son règlement (décret no 31), ses facultés (décret no 32), enfin ses chaires (décret no 33).

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27

La guerre du Pacifique vit l’université instaurer trois centres de recherche spécialisés, de façon distincte des laboratoires (qui dépendaient des chaires) afin d’étudier les territoires du Pacifique qu’il fallait exploiter. Ces centres en sciences dures (le Centre de recherche en médecine tropicale fondé en 1939, ainsi que le Centre de recherche sur les cultures méridionales et le Centre de recherche sur les matières premières méridionales tous deux fondés en 1943) sortent du cadre de la période coloniale stricto sensu.

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28

Wu Micha 吳密察, « Shokuminchi ni daigaku ga dekita !? » 植民地に大学ができた !? (Une université dans la colonie !?), in Matsuda Toshihiko, Sakai Tetsuya, Teikoku Nihon to Shokuminchi daigaku, Tōkyō, Yumani shobō, 2014, p. 75-105, ici p. 93-94.

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29

Ou Suying  歐素瑛, « Taihoku teikoku daigaku to Taiwan kenkyū » 台北帝国大学と台湾学研究 (L’Université impériale de Taihoku et les études taiwanistes) in Kokusai kenkyū shūkai hōkokusho 国際研究集会報告書, 2012, 42, p. 19-37, ici p. 23.

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30

Keijō teikoku daigaku 京城帝國大學 (Université impériale de Keijō), Keijō teikoku daigaku ichiran 京城帝國大學一覽 (Rapports annuels de l’Université impériale de Keijō), microfiches, National library of Korea, 1924-1942 ; Chŏng Kŭnsik 정근식 et alii, Singmin kwŏllyŏk kwa kŭndae chisik 식민권력과 근대지식 (Pouvoir colonial et savoirs modernes), Seoul, Seoul national University press, 2011, p. 349-350.

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31

Initialement une seule en 1927, puis deux à partir de 1928.

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32

Pour les intitulés des séminaires, se reporter à : Jang Shin 張信, « Kyŏngsŏng cheguk taehak sahakkwa ŭi chijang » 경성제국대학 사학과의 지장 (Le champ de la section Histoire de l’Université impériale de Keijō), Yŏksa munjae yŏngu 역사문재 연구, 2011, 26, p. 45-83, ici p. 79-81.

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33

Cho Donggŏl 趙東杰, Hyŏndae hanguk sahak-sa 現代韓國 史學史 (Une histoire des travaux historiens dans la Corée contemporaine), Seoul, Na’nam ch’ulp’an 나남출판, 2002, p. 271.

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34

Suematsu Yasukazu 末松保和, Nikkan kankei 日韓關係 (Les relations nippo-coréennes), Tōkyō, Iwanami, 1933.

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35

Nakamura Hidetaka 中村榮孝, Bunroku, bunchō no eki 文祿・文長の役 (Les expéditions [de Hideyoshi] des ères Bunroku et Bunchō), Tōkyō, Iwanami, 1935.

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36

Notamment : Suematsu Yasukazu末松保和, Chōsen kenkyū bunken mokuroku 1868-1945 朝鮮研究文献目録1968-1945 (Ressources documentaires en recherche sur la Corée, 1868-1945), Tōkyō, Kumiko sho.in 汲古書院, 2 vols., 1980.

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37

Jang Shin 張信, « Kyŏngsŏng cheguk taehak sahakkwa ŭi chijang » 경성제국대학 사학과의 지장 (Le champ de la section Histoire de l’Université impériale de Keijō), Yŏksa munjae yŏngu 역사문재 연구 , 2011, 26, p. 45-83, ici p. 71-78.

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38

Matsuda Toshihiko 松田利彦, Sakai Tetsuya 酒井哲哉 (dir.), Teikoku Nihon to shokuminchi daigaku 帝国日本と植民地大学 (Les universités coloniales du Japon impérial), Tōkyō Yumani shobō ゆまに書房, 2014, p. 221-225 ; Wu Micha 吳密察, « Shokuminchi ni daigaku ga dekita !? » 植民地に大学ができた !? (Une université dans la colonie !?), in Matsuda Toshihiko, Sakai Tetsuya, Teikoku Nihon to Shokuminchi daigaku, Tōkyō, Yumani shobō, 2014, p. 75-105, ici p. 93-94.

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39

Voir : Sakano Tōru 坂野徹, Teikoku Nihon to jinruigakusha 帝国日本と人類学者 (Le Japon impérial et les anthropologues), Tōkyō, Keisō shobō 勁草書房, 2005.

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40

Cette chaire d’Anatomie (Kaibōgaku kōza 解剖學講座) accueillit l’anthropologue physique Kanaseki Takeo 金關丈夫 (1897-1983), qui associait anthropologie et études préhistoriennes à propos de Taiwan (il exista aussi une autre chaire d’anatomie « normale », occupée par le fils aîné de l’écrivain Mori Ōgai).

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41

Taihoku teikoku daigaku Bunsei gakubu 台北帝國大學文政學部 (Université impériale de Taihoku, faculté de Lettres et Sciences Politiques), Shigakuka kenkyū nenpō 史學科研究年報 (Bulletin annuel de la section d’Histoire), Taipei, 1934-1942.

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42

Tanaka Stefan, Japan’s Orient, Berkeley, California University Press, 1993.

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43

Iwao y avait œuvré sous la direction de Murakami à la compilation du volume 12 du Dai Nippon Shiryō 大日本史料, concernant des documents occidentaux. Il effectua un voyage d’étude de trois mois en 1927 en Chine, à Hong Kong, en Indochine française, au Siam et aux Indes orientales néerlandaises. Nommé à Taihoku en 1929, il fut envoyé un an et dix mois en Europe. Voir : Yeh Piling 葉碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35, ici p. 10.

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44

Yeh Piling 葉碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35, ici note 31 ; Matsuda Toshihiko 松田利彦 , Sakai Tetsuya 酒井哲哉 (dir.), Teikoku Nihon to shokuminchi daigaku 帝国日本と植民地大学 (Les universités coloniales du Japon impérial), Tōkyō Yumani shobō ゆまに書房, 2014, ici p. 261-279.

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45

Intitulés des séminaires dans : Taihoku teikoku daigaku Bunsei gakubu 台北帝國大學文政學部 (Université impériale de Taihoku, faculté de Lettres et Sciences Politiques), Shigakuka kenkyū nenpō 史學科研究年報 (Bulletin annuel de la section d’Histoire), Taipei, 1934-1942 : vol. 1934-1, p. 451-454, vol. 1935-2, p. 421, vol. 1936-3, p. 374 ; voir synthèse dans Yeh Piling 葉碧苓, « Cunshang Zhicilang de Taiwan shi yanjiu » 村上直次郎的臺灣史研究 (La recherche en histoire taiwanaise réalisée par Murakami Naojirō), Guoshiguan xueshu jikan 國史館學術集刊, 2008, 17, p. 1-35.

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46

Ou Suying  歐素瑛, « Taihoku teikoku daigaku to Taiwan kenkyū » 台北帝国大学と台湾学研究 (L’Université impériale de Taihoku et les études taiwanistes) in Kokusai kenkyū shūkai hōkokusho 国際研究集会報告書, 2012, 42, p. 19-37, ici p. 25 ; Matsuda Toshihiko 松田利彦, Sakai Tetsuya 酒井哲哉 (dir.), Teikoku Nihon to shokuminchi daigaku 帝国日本と植民地大学 (Les universités coloniales du Japon impérial), Tōkyō Yumani shobō ゆまに書房, 2014, ici p. 280-281.

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47

Cho Donggŏl 趙東杰 2002 Hyŏndae hanguk sahak-sa 現代韓國 史學史 (Une histoire des travaux historiens dans la Corée contemporaine), Seoul, Na’nam ch’ulp’an 나남출판, 2002, p. 269-272 ; Yi Hyojin 李暁辰, Keijō teikoku daigaku no Kankoku jukyō kenkyū 京城帝国大学の韓国儒教研究 (La recherche sur le confucianisme coréen à l’université impériale de Keijō), Tōkyō, Bensei shuppan 勉誠出版, 2016.

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48

Les autres sont : la Chōsen-shi dōkō kai 朝鮮史同攷會 soit Société d’étude en histoire coréenne, organisée en 1925 ou 1926 et qui publiait le bulletin mensuel Chōsen-shi gaku 朝鮮史學 (Historiographie de la Corée) ; la Seikyū gakkai 青丘學會 soit Société de la colline bleue (Ch’ŏnggu, un autre nom pour la Corée), fondée en 1930 autour de la faculté de Droit & Lettres de l’université et qui publiait le bulletin saisonnier Seikyū gakusō 青丘學叢 (Bulletin de la colline bleue), tandis que l’autre bulletin organisé autour de la faculté était Konpeki 紺碧 (Azur) ; la Shomotsu dōkōkai 書物同好會 soit Société des amis des documents, fondée en mai 1937 autour de l’archiviste Sakurai Yoshiyuki 櫻井義之 (1904-1989) et qui publiait le bulletin Shomotsu dōkōkai kaihō 書物同好會會報 (voir postface par Sakurai à la réédition du bulletin Shomotsu dōkōkai kaihō) ; et la société coréenne Chindan hakhoe 震檀學會 (Société Chindan) fondée en 1934 notamment par Yi Pyŏngdo 李丙燾, pour contrer la Seikyū gakkai (voir Cho Kwanja 趙寛子, Shokuminchi Chōsen / Teikoku Nihon no bunka renkan 植民地朝鮮 / 帝国日本の文化連環 [Interconnections culturelles entre la Corée coloniale et le Japon impérial], Tōkyō, Yūshi-sha 有志舎, 2007, chap. 3, 4, 5) et qui publiait le bulletin Chindan hakpo 震檀學報.

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49

Sur Sekino, voir : Nanta Arnaud, « L’organisation de l’archéologie antique en Corée coloniale (1902-1940) », Ebisu, 2015, 52.

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50

Cho Donggŏl 趙東杰 2002 Hyŏndae hanguk sahak-sa 現代韓國 史學史 (Une histoire des travaux historiens dans la Corée contemporaine), Seoul, Na’nam ch’ulp’an 나남출판, 2002, p. 269.

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51

Chōsen shi gakkai 朝鮮史學會 (dir.), Chōsen shi kōza 朝鮮史講座 (Cours d’histoire coréenne), Keijō, Chōsen shi gakkai (Société pour l’histoire de la Corée), 1924 ; Nanta Arnaud, Mémoire inédit à propos de l’histoire des savoirs coloniaux japonais en Corée colonisée et de Sakhaline entre les empires, HDR, Paris-Diderot, mars 2017.

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52

Dulucq Sophie, Écrire l’histoire de l’Afrique à l’époque coloniale (XIXe-XXe siècles), Paris, Karthala, 2009.

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53

Lors de la découverte de ce site durant la seconde moitié du 19e siècle, celui-ci fut d’abord attribué à un peuplement « pré-africain ».

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54

Nous remercions Yi Sŏngsi de l’université Waseda, Takezawa Yasuko de l’université de Kyōto, Misawa Mamie de l’université Nihon et Chen Haojia de l’Academia Sinia pour leur soutien lors de l’avancement de cette recherche.

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