De nombreuses controverses se situent à l’échelle nationale : ainsi de la collaboration des Français à l’époque de Vichy, de la guerre civile espagnole, de l’Enola Gay Controversy aux États-Unis ou de la référence aux dictatures dans les pays sud-américains dans les années 1970. Cependant, nombre des affaires les plus brûlantes de ces dernières années concernent deux autres types de situations. Il s’agit pour une part des relations entre deux ou plusieurs entités nationales : ainsi, par exemple, des vicissitudes historiques qui lient et divisent Corée, Chine et Japon, Israël et Palestine, Pologne et Allemagne, les pays balkaniques, Chypre, etc. Et d’autre part de problèmes exacerbés par des tensions et parfois aussi par des équivoques, qui ne sont pas compréhensibles à l’échelle nationale : tel est le cas de l’or des nazis en Suisse, de la traite de l’esclavage, de la mémoire de la colonisation ou de l’accusation de meurtre rituel contre les juifs. Il nous semble donc essentiel de dépasser les cadres nationaux afin d’appréhender les transferts et les (ré)appropriations des questions historiographiques et mémorielles.