On a pu croire que la pensée en termes géopolitiques n’avait plus lieu d’être après la fin de la Guerre froide, période qui a également été interprétée comme la « fin de l’histoire1 » des grands conflits entre systèmes politiques ainsi que comme l’intégration de l’ensemble des cultures non-occidentales à celle des démocraties libérales occidentales2. Pourtant, la grande offensive de la Russie contre l’Ukraine, les tensions économiques et politiques croissantes entre les États-Unis et la Chine et les conflits de plus en plus ouverts autour des ressources naturelles dans les pays dits du « Sud global », rendent de nouveau très présent le mot d’ordre de « géopolitique » dans les débats publics et scientifiques. Cet article souhaite montrer que la géopolitique a également des effets dans le domaine de la littérature, par le biais de processus d’échanges inter– et transnationaux, et particulièrement par la circulation des traductions littéraires en interaction avec les aides de la politique culturelle3.
Les hiérarchies politiques et culturelles internationales, dont il fallait déjà tenir compte à l’époque de la confrontation des blocs, constituent un point de départ important pour l’étude de la géopolitique des traductions littéraires dans un contexte d’économie de marché4. Pour ce qui est de leur évolution depuis 1989-1990 et jusqu’à nos jours, il faut également partir de « cartographies des circulations littéraires internationales au moyen de la traduction », selon les termes de Ioana Popa5. Il s’agit de transformer les intérêts et stratégies géopolitiques au sens strict en un espace multidimensionnel de relations : relations littéraires, économiques, sans oublier les relations politico-culturelles. Celles-ci s’étendent au-delà des relations Est-Ouest (ou Nord-Sud) définies de manière unidimensionnelle et dépassent le comportement stratégique conscient des acteurs et institutions impliqués. Ainsi, la logique propre d’une géopolitique des traductions littéraires dans le contexte d’un marché mondialisé se manifeste tout d’abord à travers des « flux de traduction », qui reflètent à la fois la structure du marché mondial du livre et le système de rapports de force entre les communautés linguistiques6. D’une manière générale, les transferts de traduction reposent, d’un point de vue géopolitique, sur un rapport d’inégalité entre les espaces linguistiques, littéraires et culturels nationaux, qui rivalisent avec leurs histoires pour gagner une valeur symbolique. Mais en même temps, ils représentent – du fait précisément de la concurrence internationale pour la légitimité et l’universalité – un processus d’unification transnational7.
Dans ce qui suit, je voudrais mettre l’accent sur l’évolution des rapports d’import-export qui donne un éclairage particulier aux flux de traduction inégaux et spatialement déterminés. En effet, les rapports d’import-export reflètent les rapports de domination ou les rapports centre-périphérie8. La règle générale qui s’applique est que les régions linguistiques (littéraires) dominantes ou centrales exportent nettement plus leurs biens culturels (dans leur double signification de marchandise et de support de valeurs symboliques) en langue propre qu’elles n’importent de biens culturels en langue étrangère9. Il s’agit ici, au sens strict, du rapport entre « intraduction » et « extraduction », entre « importation » et « exportation » des licences sur le marché des traductions, qui dépend lui-même fortement des modifications des structures éditoriales mais aussi de la politique culturelle et de son aide financière. Afin de fournir un exemple historique concret, j’esquisse les contours de la politique d’aide à la traduction du « Literarisches Colloquium Berlin » (LCB) à partir des années 1990, sujet que j’étudie actuellement dans le cadre d’un projet de recherche.
Une étude de cas : le Literarisches Colloquium Berlin et le programme d’aide pour l’intraduction de la fiction des pays d’Europe de l’Est (1993-2009)
Dans les premiers temps de la mise en place des aides à la traduction, les acteurs et institutions étatiques intervenaient en priorité dans l’exportation de la politique culturelle. La réglementation de l’importation culturelle joue aujourd’hui un rôle tout aussi important10. En effet, les évolutions en matière d’aide publique à la traduction en Allemagne révèlent une tendance croissante à promouvoir moins l’exportation de la littérature germanophone que l’importation de littératures étrangères. Dans ce cas, les aides représentent des mesures de politique culturelle intérieure visant à réduire les asymétries sur le marché de la traduction11, car elles s’opposent à « la pression concurrentielle écrasante des best-sellers de l’espace anglophone et [à la] suprématie de quelques groupes anglo-saxons12. » En outre, elles sont souvent légitimées par le fait qu’elles contribuent au maintien d’une diversité menacée sur le marché intérieur des traductions d’importation indigène13. C’est ainsi qu’en Europe, le soutien de l’État aux intraductions s’est progressivement imposé dans les années 1980 : en 1984 en RFA, suite à la Foire du livre de Francfort de 1980, qui avait pour la première fois mis l’accent sur l’Afrique subsaharienne, puis en 1987 en France14.
Le passage d’une politique culturelle soutenant l’exportation de la littérature nationale à une politique promouvant l’accès à la littérature étrangère sur le marché du livre national est également significatif d’un point de vue géopolitique. Aussi, le programme « Kultur und Entwicklung », que le gouvernement fédéral avait mis en place pour sa politique culturelle à la fin des années 1970 et au début des années 198015 a-t-il été le point de départ pour l’initiation d’un premier programme d’aide à l’intraduction en Allemagne. En accord avec les développements de la politique culturelle internationale au sein de l’UNESCO en réaction aux conflits Nord-Sud croissants et aux crises économiques en Occident16, ce programme d’« encadrement culturel de la politique de développement17 » se basait sur le principe de réciprocité et de partenariat des échanges culturels. Il en a résulté une promotion durable des pays extra-européens en matière de politique culturelle et de financement ; la création en 1989 de la « Maison des cultures du monde » à Berlin fournit un exemple probant d’institutionnalisation de ce type de politique18.
En 1980, soit une dizaine d’années après le début d’une politique d’exportation de la traduction, initiée par le ministère des Affaires étrangères à travers les instituts Goethe, la Foire du livre de Francfort a donné une impulsion décisive à l’importation de traductions, avec un programme ayant pour thème principal : « L’Afrique – un continent en voie de devenir lui-même19 ». En 1984, la « Gesellschaft zur Förderung der Literatur aus Afrika, Asien und Lateinamerika e.V. » (« Société pour la promotion de la littérature d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ») de Francfort-sur-le-Main s’est vue confier un programme de promotion de la traduction par le service culturel du ministère allemand des Affaires étrangères et le ministère fédéral de la Coopération économique20. L’intérêt politique pour une « intraduction » basée sur les directives de ce programme de promotion des littératures du Sud global21 a ensuite servi pour un programme de traduction de littératures de l’Europe de l’Est vers l’allemand. Les changements sociaux fondamentaux survenus après les bouleversements politiques de 1989-1990 dans les anciens pays du « bloc de l’Est » et l’élargissement de l’Union européenne à l’Est, qui s’est déroulée en plusieurs étapes, a formé l’arrière-plan politique de cette nouvelle initiative22.
Le « Programme de soutien à la traduction de la fiction des pays d’Europe centrale et orientale », financé de 1993 à 2009 par le ministère des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne ainsi que par le Sénat de Berlin, était un programme de soutien relativement long, au premier plan duquel œuvrait le Literarisches Colloquium Berlin (LCB). Fondé par Walter Höllerer en 1963, le LCB avait organisé son tout premier colloque de traducteurs en 196623. Il pouvait s’appuyer sur une longue expérience en matière de politique culturelle, car depuis 1968, il coopérait avec le « Berliner Künstlerprogramm » (programme artistique berlinois) du DAAD en proposant des résidences d’artistes et de publications dans le cadre des « LCB Editionen » (1968-1989). Depuis le début des années 1970, le LCB connaissait bien la politique culturelle de la République fédérale d’Allemagne24, notamment grâce à sa coopération régulière avec le Goethe-Institut25. Il avait ensuite acquis une reconnaissance à travers l’organisation de diverses autres manifestations sur le thème de la traduction et des échanges littéraires internationaux, alors que Berlin allait être nommée « ville européenne de la culture » (label reformulé plus tard en « Capitale européenne de la culture « ) en 198826. Par la suite, le LCB a pu devenir – à côté du « Collège européen des traducteurs » à Straelen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) – un lieu central pour la promotion à long terme de la traduction par l’État. En étant chargé de diriger le programme d’aide à la traduction pour les littératures d’Europe de l’Est, le LCB s’est vu confier un instrument de politique littéraire considérable à une époque de transformation importante en Allemagne et en Europe (de l’Est). Slávka Rude-Porubská a étudié pour la première fois de près ce programme de promotion27. Son analyse met en évidence le cadre et les fonctions géopolitiques et culturelles du programme :
Suite au rapprochement politique Est-Ouest depuis la fin des années 1980 et au déplacement consécutif du centre de gravité géopolitique de la politique culturelle étrangère allemande vers les pays d’Europe centrale et orientale, un deuxième programme d’aide à la traduction, exclusivement axé sur l’importation de littérature, a été initié en Allemagne. [...] Cette nette orientation de la politique culturelle étrangère vers les pays en transition d’Europe centrale et orientale s’est accompagnée d’un processus de réorganisation des compétences en matière de politique culturelle et de promotion de la culture dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, ainsi que d’une réorganisation institutionnelle de l’ensemble du secteur culturel et littéraire de ces pays28.
Comme le programme ne soutenait que les maisons d’édition, il a d’abord eu un impact sur le domaine de l’édition, car :
avec la privatisation de l’édition et l’ouverture de nouveaux canaux de distribution, les conditions générales de la production littéraire et de la distribution des livres ont fondamentalement et massivement changé dans les pays en transition après la chute des régimes communistes. Après le tournant politique de 1989/1990, les maisons d’édition allemandes se sont mises à la recherche de la « littérature que personne ne connaît encore29 », c’est-à-dire d’auteurs et de titres intéressants issus des régions littéraires désormais ouvertes d’Europe centrale et orientale, et ont été confrontées au double problème d’un manque de connaissance professionnelle de ces marchés littéraires. Premièrement, la disparition de la RDA en tant qu’importateur indépendant ainsi que de la plupart de ses structures d’édition a eu pour conséquence que les éditeurs et les agents littéraires ne disposaient généralement pas de connaissances linguistiques suffisantes pour lire des ouvrages de première main, et confiaient ainsi aux traducteurs des langues respectives un rôle d’intermédiaire important. Deuxièmement, les maisons d’édition d’Europe centrale et orientale ne disposaient pas, au départ, de service des droits étrangers ni d’agences littéraires indépendantes qui auraient pu assurer la promotion systématique des titres et le commerce des droits avec l’étranger. Au début des années 1990, il n’existait pas non plus d’institutions et de programmes de soutien en faveur de l’exportation des littératures de l’ancien « bloc de l’Est » à l’étranger. En outre, dans les pays d’Europe centrale et orientale, l’État a perdu le monopole qu’il avait jusqu’alors sur les activités de politique culturelle extérieure. L’ancienne politique culturelle de l’État a perdu sa légitimité et son ancrage dans le système politique après le bouleversement politique de 1989/9030. Dans les années 1990, il a ainsi fallu développer de nouveaux programmes de politique culturelle, dont la promotion littéraire à l’étranger par le biais de programmes de soutien pour l’« extraduction », et assurer leur financement et leur ancrage institutionnel31.
La constellation décrite ici est comparable à un programme de développement culturel dans des contextes postcoloniaux : d’un côté, il y a une diversité de nouvelles langues et voix littéraires, mais il leur manque une infrastructure autonome et solide ainsi que des accès spécifiques aux marchés internationaux. De l’autre, on trouve une infrastructure littéraire en restructuration et en expansion, à la recherche de nouvelles « ressources » littéraires. Ce rapport culturel quasi-postcolonial peut être décrit plus précisément : pour les auteurs d’Europe de l’Est, qui avaient une fonction politique et culturelle importante dans leur pays d’origine, une « démythification de l’image de l’écrivain » a commencé après les bouleversements politiques32. L’effondrement de l’« État social » les a confrontés à de nouvelles stratégies d’(auto)commercialisation occidentale et ils ont alors dû s’occuper eux-mêmes des possibilités de publication à l’étranger. Inversement, dans l’Allemagne réunifiée, l’effondrement des maisons d’édition de la RDA a fait disparaître d’importants canaux de diffusion de la littérature est-européenne33.
Pour les maisons d’édition allemandes, l’aide à la traduction visait d’abord à assurer la sécurité financière de leur projet de publier un livre qui n’était pas rentable. D’un point de vue littéraire et symbolique, on espérait découvrir et placer des auteurs « étrangers » d’Europe de l’Est sur le marché national du livre, et, pour ce faire, on ne mettait en avant que certaines catégories de littérature, souvent de manière caricaturale : la littérature d’Europe de l’Est – à la différence de la littérature de divertissement d’Amérique du Nord et du Sud – était plutôt considérée comme « exigeante, sérieuse et déprimante34 ». Mais même au sein de la réception critique, elle était reléguée à certains domaines : outre les classiques du XXe siècle, l’intérêt de l’Europe de l’Ouest se portait sur la réception d’une « littérature dissidente » marquée par les modèles de perception occidentaux ou sur les auteurs plus récents d’un « postmodernisme » est-européen. Enfin, pour ce qui est de la politique culturelle, la promotion des auteurs d’Europe de l’Est devait, de manière dialogique, nourrir un discours européen qui était en pleine mutation suite à l’élargissement de l’UE, et contribuer à la réflexion et à la construction d’une nouvelle identité culturelle et littéraire européenne dépassant les frontières de l’UE35.
Le domaine professionnel de la traduction fut lui aussi marqué par un profond bouleversement et par des inégalités : alors que la professionnalisation des traducteurs et leur promotion s’étaient fortement accrues en République fédérale d’Allemagne dans les années 199036, la mise en place d’une promotion des traducteurs et de la traduction visant à corriger le marché n’en était qu’à ses débuts dans les pays d’Europe de l’Est, après l’effondrement de la politique culturelle de l’État. Le « programme d’aide à la traduction de fiction des pays d’Europe centrale et orientale » a donc pu, grâce à son orientation intraductive, combler une lacune structurelle dans l’offre d’aide extraductive créée par l’effondrement des anciennes structures étatiques37. Ce faisant, ce programme devait exercer plusieurs fonctions en matière de politique culturelle, comme le montre rétrospectivement un rapport de 2007 de Jürgen Jakob Becker, qui s’en occupait au LCB :
Après 1989, les pays d’Europe centrale et orientale n’étaient pas les seuls à vouloir se rattraper en diffusant des livres de pays occidentaux. Dans l’espace germanophone également, les maisons d’édition souhaitaient faire connaître à leur lectorat un fonds littéraire de pas moins de 75 langues d’écriture d’Europe de l’Est. Mais les livres qui sont exigeants sur le plan littéraire et sont, qui plus est, écrits par des auteurs inconnus, ont du mal à se faire une place sur le marché du livre. Afin d’encourager et de soutenir les maisons d’édition dans cet important travail de médiation, le « programme de soutien à la traduction de fiction des pays d’Europe centrale et orientale » a été créé en 1993 par le ministère des Affaires étrangères et le Literarisches Colloquium Berlin. Ce soutien poursuit plusieurs objectifs. D’une part, il permet aux maisons d’édition de publier des titres qui ne touchent qu’un public restreint. En même temps, il prend au sérieux le rôle des traducteurs littéraires, qui occupent une place particulièrement importante dans cette chaîne de diffusion. Enfin, ce projet ouvre au lecteur de nouvelles sphères culturelles dans un contexte européen élargi38.
Lors d’un entretien, Becker a précisé les priorités spécifiques du programme en matière de politique littéraire : l’objectif était de promouvoir la diversité des « petites formes » au sein de la grande catégorie de « fiction » sur le marché du livre, d’attirer l’attention sur des œuvres inconnues jusqu’à la chute du mur, et enfin de privilégier les petites langues d’Europe de l’Est. Le projet n’a cependant pu répondre que partiellement à ces aspirations de promotion de la qualité et de la diversité littéraires, qui s’opposent aux contraintes du marché et à son uniformisation39. En se penchant sur la manière dont l’aide financière a été répartie en fonction des pays, on observe que la politique de soutien a été inégalement distribuée. Cela met en lumière les principes économiques qui sous-tendent la géopolitique complexe de la traduction littéraire, car celle-ci intègre les développements de la politique culturelle, les appréciations littéraires et les vecteurs du marché.

Fig. 1. Programme de soutien à la traduction de la fiction des pays d’Europe centrale et orientale par langue originale de 1993 à 2009
Source : Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 187, figure 24.
La portée du programme de soutien aux traductions littéraires de la « périphérie » de l’Europe de l’Est40 ne peut être mesurée qu’à la lumière des évolutions statistiques. En analysant la répartition du soutien à la traduction en fonction de la langue d’origine, on dégage en effet très nettement un échelonnement : entre 1993 et 2009, 246 projets de traduction depuis 20 langues ont été soutenus au total. Avec 95 titres (près de 39%), le russe est de loin la langue source la plus importante. Viennent ensuite le polonais avec 40 titres (16%), le hongrois avec 23 titres (9%) et le tchèque avec 20 titres (8%). Arrive enfin, avec un écart considérable, un deuxième groupe de langues littéraires représentant entre 4 et 2% des titres soutenus, avec en tête l’albanais (10 titres ou 4%)41, le roumain (7 titres)42 et le bosniaque (5 titres ou 2%). Pour toutes les autres langues, le nombre de titres soutenus se situe entre quatre et un.
À la lumière de ce graphique, il est d’abord frappant de constater que les quatre langues les plus soutenues du premier groupe sont aussi celles qui ont tendance à avoir le plus d’importance symbolique dans le canon littéraire européen et mondial. Avec une part de 72% de toutes les langues de traduction soutenues, elles sont les plus dominantes parmi les langues littéraires « périphériques » d’Europe de l’Est. Au sein de ce premier groupe, la domination très nette de la langue russe contraste fortement avec sa « chute » sur le marché global de la traduction et contrebalance également la diminution progressive de l’excédent d’importation du russe en Allemagne jusqu’au tournant de 1996, lorsque pour la première fois, plus de livres allemands ont été traduits en russe que l’inverse (voir ci-dessus). D’une part, le poids symbolique de la littérature russe dans l’histoire littéraire européenne du XXe siècle se fait sentir (par exemple avec une nouvelle traduction de Fiodor M. Dostoïevski à visée plus « esthétique43 », une redécouverte, voire une nouvelle découverte de la [post]modernité littéraire dans le cas d’Andreï Bitov ou de Vladimir Sorokine44). D’autre part, des motifs de politique culturelle ont joué un rôle important dans le soutien accordé aux traductions russes45. En effet, dans les années 1990, on affirmait en politique étrangère que la Russie, et surtout sa culture, faisaient partie de la « maison européenne ». En matière de politique culturelle extérieure, on soulignait la « parenté » particulière des capitales Berlin et Moscou en tant qu’espace de transfert Est-Ouest, en se référant à la période de l’entre-deux-guerres46.
Si l’on s’intéresse à la répartition des maisons d’édition soutenues, on obtient l’état des lieux suivant (à cela s’ajoutent les maisons d’édition suisses Ammann, qui ne sont pas mentionnées ici, avec 27 aides, ainsi que Union et Dörlemann avec 3 aides chacune)47 : la maison d’édition Suhrkamp-Verlag, dont la ligne éditoriale a historiquement mis l’accent sur l’Europe de l’Est48, est celle qui a reçu le plus de subventions (30), elle est suivie par Rowohlt, plus précisément la nouvelle maison d’édition Rowohlt Berlin, filiale indépendante fondée en 1990, qui voulait réagir aux bouleversements politiques et atteindre un grand public avec un petit catalogue ambitieux de littérature principalement issue d’Europe de l’Est49. Suivent, à 10 titres d’écart, les éditions Carl Hanser, connues notamment pour leur longue tradition de littérature polonaise, et la Friedenauer Presse de Berlin, réputée pour sa médiation de la littérature russe (13 chacune). Après le Berlin Verlag (12) vient la maison d’édition de RDA la plus importante pour la diffusion de littérature internationale et en particulier de littérature russe (soviétique), le Verlag Volk und Welt (11 titres soutenus).
En résumé, on peut retenir que le programme d’aide a soutenu aussi bien des maisons d’édition affiliées à des groupes (comme Luchterhand, DVA, Rowohlt Berlin, DuMont ou Kiepenheuer & Witsch) que des maisons renommées gérées par leurs propriétaires (comme Suhrkamp, Hanser, Ammann et Unionsverlag) ainsi que des maisons d’édition de niche : par exemple la maison d’édition Friedenauer Presse de Berlin-Ouest, spécialisée dans la littérature russe et les « trouvailles de la littérature mondiale, en particulier du modernisme classique international » (selon leurs propres termes), qui appartient aujourd’hui à la maison d’édition Matthes & Seitz, ou la maison d’édition Voland & Quist de Dresde, alors très jeune, avec un programme axé sur les littératures du sud-est de l’Europe, et Rospo de Hambourg, spécialisée dans la poésie, qui n’existe plus depuis50. La répartition des aides mise en œuvre sous l’impulsion du LCB montre qu’ont été soutenues aussi bien des maisons d’édition renommées et connues depuis longtemps pour leur programme littéraire d’œuvres venant d’Europe de l’Est que des petites maisons d’édition de niche. Ce n’est toutefois que dans des cas exceptionnels que le LCB a réussi à opposer une résistance au durcissement du marché, à la grande « mort » des maisons d’édition issues de la RDA et à celle des petites maisons de niche, et à éviter que le travail de publication de longue haleine de tout une diversité d’œuvres ne soit réduit seulement à quelques noms d’auteurs51.
Si l’on s’intéresse aux auteurs dont la traduction a été soutenue par le programme, force est de constater que le soutien aux auteurs russes est relativement large, et assure une certaine diversité des auteurs. De même, les traductions du polonais, du hongrois et du tchèque présentent également une relative diversité en termes d’auteurs52. En revanche, quand on passe au groupe des « petites langues » des littératures semi-périphériques d’Europe de l’Est, avec en tête les traductions de littérature albanaise, on constate une concentration drastique : sur les dix titres de fiction de la littérature albanaise soutenus, sept étaient de l’auteur le plus connu en Occident, Ismail Kadaré, tous traduits de l’albanais par Joachim Röhm et publiés par la maison d’édition suisse Ammann53. Cette promotion privilégiée, pour ainsi dire « sans concurrence », a permis à son tour une présence constante de l’œuvre de Kadaré dans l’espace germanophone (mais elle ne peut être comparée à la France).
Ce qui est tendanciellement vrai pour la diversité des auteurs l’est encore plus pour la diversité des traducteurs : plus on évolue vers les petites langues littéraires, plus le soutien se concentre sur certains traducteurs, qui peuvent en partie en tirer une renommée littéraire exclusive. L’une des raisons à cela est certainement le caractère limité de l’offre de traducteurs littéraires compétents dans des petites langues littéraires. D’autre part, les contraintes du marché ne permettent de publier que peu de titres, et donc peu de traductions de ces littératures « périphériques » d’Europe de l’Est.
Les traducteurs et traductrices les plus souvent soutenus dans le cadre du programme de soutien ont été Esther Kinsky (un total de 11 traductions parmi les 40 traductions du polonais subventionnées), Peter Urban (8 des 95 titres du russe ayant reçu une aide), Eva Profousová (7 des 20 titres du tchèque) et Joachim Röhm (7 des 10 titres de l’albanais). Dans cette répartition du soutien à la traduction, on distingue la place saillante d’Esther Kinsky : elle est à l’origine de près de 30% de toutes les traductions financées à partir du polonais ! L’une des raisons – outre ses contacts étroits avec le LCB – en est sans doute qu’Esther Kinsky a été de plus en plus reconnue en tant qu’autrice (comme Anne Weber dans le transfert littéraire et de traduction franco-allemand).
Parmi les traducteurs professionnels dont la qualité d’auteur est visible et reconnue, on trouve également Peter Urban, qui, par le biais de ses traductions publiées dans la presse de Friedenau, a su imposer sa propre « signature » dans la transmission de la littérature russe. Enfin, la présence d’autres traducteurs subventionnés par le programme – comme Rosemarie Tietze (4), Gabriele Leupold (5) ou Andreas Tretner (6) – démontre la professionnalisation croissante des traducteurs et la reconnaissance de la qualité esthétique de leur travail d’auteur et d’autrice. L’autonomisation du travail des traducteurs et de leur qualité d’auteur par rapport aux directives de l’édition et du marché, qui commence entre autres avec Elmar Tophoven et son concept de « traduction transparente54 », s’observe de manière exemplaire à travers la création de la chaire « August Wilhelm von Schlegel » pour la poétique de la traduction à l’université libre de Berlin55. Parmi les professeurs invités qui l’occupent, on retrouve de nombreux noms de personnes qui ont été soutenues dans le cadre du programme de traduction encadré par le LCB et ont rencontré un certain succès. Malgré ces caractéristiques de promotion de l’autonomie et de la diversité, il ne faut pas oublier que les influences politiques et du commerce du livre ont également joué un rôle dans la mise en avant des auteurs et des traducteurs et dans la promotion de la diversité des littératures dans ce programme.
Détour par la France et conclusions
Pour faire un détour par la France, on peut reprendre ici les principaux résultats de l’étude de Ioana Popa sur la transition d’une circulation politisée à une logique de marché : après 1989, on observe en France une forte augmentation des flux de traduction en provenance des pays d’Europe centrale (Pologne, République tchèque/Slovaquie, Hongrie et Roumanie), passant d’une moyenne de 30 traductions dans les années 1980 à une moyenne d’environ 62 traductions au début des années 1990. Celle-ci est toutefois passagère puisque les chiffres diminuent nettement vers 1993 pour se rapprocher à nouveau de ceux d’avant 198956. Deuxième constat : après 1989, les auteurs « non-autorisés » déjà connus entre 1968 et 1989 ont été publiés en priorité : « la chute du communisme ne conduit pas […], à un afflux massif de traductions auparavant “non-autorisées”57. » On peut donc, en troisième lieu, parler d’une certaine « efficacité » des circuits de traduction non-autorisés mis en place pendant la période communiste58. Cela va de pair avec une continuité éditoriale, ce qui constitue le quatrième constat : « Les filières d’accueil éditorial des littératures de l’Est, telles qu’elles s’étaient reconfigurées à partir des années 1970, ne se modifient pas une nouvelle fois lors de la chute du mur59. »
Dans la perspective de l’étude de cas présentée ici, ces résultats peuvent être, d’une manière générale, confirmés. Toutefois les restitutions et les continuités que Popa a observées pour l’évolution française se révèlent plus complexes sous la lorgnette du programme de soutien à l’intraduction, mis en œuvre par le LCB de 1993 à 2009 dans l’Allemagne réunifiée : il y a ainsi plusieurs pics dans l’évolution des flux de traduction, qui sont fortement liés à l’invitation d’honneur à la Foire du livre de Francfort60. Dans ce contexte, la promotion de la traduction joue également un rôle non négligeable. Compte tenu de la moyenne de 3222 traductions de fiction par an sur le marché du livre allemand (1993-2009), la promotion moyenne de 15 titres dans le cadre du programme d’aide du LCB semble marginale. Mais si l’on considère les littératures soutenues, l’aide peut mettre l’accent sur des points importants, comme le montre la Foire du livre de Francfort avec ses invités d’honneur annuels : ainsi, le soutien à la traduction du côté du LCB a contribué, l’année où chacun de ces pays était l’invité d’honneur, à la publication de plus de 9% de toutes les traductions de fiction en hongrois (6 sur 65 en 1999), près de 7% de toutes les traductions de fiction en polonais (5 sur 72 en 2000) et d’environ 15% de toutes les traductions de fiction en russe (14 sur 93 en 2003).
En ce qui concerne la continuité des filières d’accueil éditorial, l’étude de cas conduit également à une spécification. Certes, les maisons d’édition allemandes centrales, qui sont également, avant la chute du mur, des lieux de publication importants pour les traductions des éditeurs d’Europe centrale et orientale, sont celles qui profitent le plus du programme de soutien à la traduction (Suhrkamp, Rowohlt/Rowohlt Berlin, Hanser)61. Mais le champ éditorial allemand a également connu de profonds changements. Ainsi, la maison d’édition la plus importante pour la littérature contemporaine internationale en RDA, Volk & Welt, qui publiait encore dans les années 1980 au moins 50 livres par an en provenance des différents pays socialistes, a dû arrêter sa production de livres à l’automne 2001. Son fonds a été racheté par Random House (Bertelsmann)62.
La logique des concentrations a permis d’une part l’émergence de grands groupes d’édition qui, au-delà des best-sellers mondiaux, montrent peu d’intérêt pour la diversité internationale. D’autre part, même dans les maisons d’édition de qualité d’Europe occidentale, seuls quelques noms d’auteurs des pays d’Europe de l’Est sont connus. Au cours des trente à quarante dernières années, aucun best-seller (littéraire) international n’est venu d’Europe centrale ou orientale. D’autre part, les innovations de ces littératures sont passées largement inaperçues en Occident. Elles n’ont pas réussi à générer des impulsions globales dans le champ littéraire transnational. Seuls quelques auteurs ont réussi à attirer l’attention grâce à une politique éditoriale sur le long terme qui, dans le cas idéal, pouvait conduire jusqu’au prix Nobel de littérature (par exemple Imre Kertész63, dont la perception internationale a été accélérée par la traduction allemande de son œuvre, ou encore Olga Tokarcuk64, ou bien Ismail Kadaré65, qui a été « internationalisé » notamment à partir de son impact en France). L’étude de cas présentée montre à quel point il est important de s’intéresser de plus près aux programmes d’aide à l’intraduction financés par l’État, mais exécutés par une organisation intermédiaire qui agit avec une autonomie relative. C’est là qu’apparaît de manière exemplaire la mise en œuvre concrète, au niveau national, de la politique de diversité culturelle qui vise à contrer les forces du marché mondialisé. Cependant, la politique (nationale) de la traduction est étroitement imbriquée dans des logiques culturelle (l’évolution du champ littéraire allemand)66, idéologique (le discours sur l’Europe dans une perspective « berlinoise ») et économiques (à travers les invitations d’honneur à la Foire du livre de Francfort).
Notes
1
Francis Fukuyama, La Fin de l’histoire et le Dernier Homme, Paris, Flammarion, 1992.
2
L’étude suivante est une version abrégée et modifiée de mon article : « Zur Geopolitik literarischer Übersetzungen (auch ein Betrag zur Komparatistik und zur Weltliteratur-Forschung) », in Germanisch-Romanische Monatsschrift. N. F., Bd. 74, H. 1, 2024, p. 45-68 ; je remercie vivement Alexia Rosso (Université Toulouse) d’avoir relu et amélioré la traduction française. Je remercie également Gisèle Sapiro pour ses remarques complémentaires importantes.
3
Sur le rôle de la politique culturelle dans le transfert de la traduction, voir l’introduction de Johann Heilbron et Gisèle Sapiro à cet atelier : « Politique de la traduction. Comment les États façonnent les transferts culturels », Politika, mis en ligne le 20/09/2024.
4
Sur l’évolution des flux de traduction ces pays d’Europe de l’Est vers le français, voir Ioana Popa, « D’une circulation politisée à une logique de marché. L’importation des littératures d’Europe de l’Est », in Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 257-285.
5
Ioana Popa, « “Géopolitique” des traductions », in Bernard Banoun, Isabelle Poulin et Yves Chevrel (dir.), Histoire des traductions en langue francaise. XXe siècle, 1914-2000, Paris, Verdier, 2019, p. 147-158, ici p. 148. Voir également Valérie Ganne et Marc Minon, « Géographies de la traduction », in Françoise Barret-Ducrocq (dir.), Traduire l’Europe, Paris, Éditions Payot, 1992, p. 55-95.
6
Sur les « flux de traduction » et les « hiérarchies des langues » dans le contexte de la mondialisation en général et dans des études concrètes voir les travaux de Gisèle Sapiro, en particulier : « Mondialisation et diversité culturelle : les enjeux de la diffusion transnationale des livres », in Les contradictions de la globalisation éditoriale, Paris, Nouveau Monde Éditions 2009, p. 275-301 ; « Globalization and cultural diversity in the book market. The case of literary translations in the US and in France», Poetics, n° 38, 2010, p. 419-439 ; « Les grandes tendances du marché de la traduction », in Bernard Banoun, Isabelle Poulin et Yves Chevrel (dir.), Histoire des traductions en langue française. XXe siècle, 1914-2000, Paris, Verdier, 2019, p. 55-146.
7
Sur la relation entre les nationalismes culturels, la concurrence internationale et les processus d’uniformisation transnationaux, voir Pascale Casanova, « La guerre de l’ancienneté ou il n’y a pas d’identité nationale », in Des littératures combatives : L’internationale des nationalismes littéraires, Paris, Raisons d’agir, 2011, p. 9-32 ; Gisèle Sapiro, « The Transnational Literary Field between (Inter)Nationalism and Cosmopolitanism », Journal of World Literature, vol. 5, n° 4, 2020, p. 481-504 ; Qu’est-ce qu’un auteur mondial ? Le champ littéraire transnational, Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 2024.
8
Sur l’approche d’un marché linguistique inégal avec des rapports centre-périphérie, voir Abram De Swaan, Words of the World : The Global Language System, Cambridge, Polity Press and Blackwell, 2001.
9
Johan Heilbron, « Le système mondial des traduction », in Gisèle Sapiro (dir.), Les contradictions de la globalisation éditoriale, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2009, p. 253-274 ; voir la révision territorialisée de Gisèle Sapiro dans « Globalization and cultural diversity in the book market. The case of literary translations in the US and in France», Poetics, n° 38, 2010, p. 419-439.
10
En distinguant l’importation et l’exportation dans le transfert culturel et de traduction, Pierre Bourdieu a commis une erreur : ce n’est pas le Deutscher Akademischer Austauschdienst (« Programme pour une sociologie de la circulation internationale des œuvres culturelles », in Pierre Bourdieu, Impérialismes. Circulation internationale des idées et luttes pour l’universel, Paris, Raisons d’agir, 2023, p. 83-96, ici p. 89), mais Inter Nationes, absorbée ensuite par le Goethe-Institut, qui a été la première organisation de médiation culturelle et linguistique en République fédérale, mandatée par le ministère des Affaires étrangères qui, depuis le début des années 1970, promeut en priorité la traduction de littérature germanophone, c’est-à-dire le « livre comme marchandise d’exportation ». Voir sur ce sujet : Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Harrassowitz, 2014, p. 134-150.
11
Cf. Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 114 ; Gisèle Sapiro, Qu’est-ce qu’un auteur mondial ? Le champ littéraire transnational, Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 2024, p. 82.
12
Rüdiger Wischenbart, « Angstfreude am Untergang », in Institut für Auslandsbeziehungen, Robert Bosch Stiftung (éd.), Europa liest – Literatur in Europa, Stuttgart, ifa, 2010, p. 26-32, p. 26.
13
Cf. Gisèle Sapiro, « Mondialisation et diversité culturelle : les enjeux de la circulation transnationale des livres », in Gisèle Sapiro (dir.), Les Contradictions de la globalisation éditoriale, Paris, Nouveau Monde éditions/Sociétés & Représentations, 2009, p/ 275-302 ; Gisèle Sapiro, « Globalization and cultural diversity in the book market: the case of translations in the US and in France », Poetics, vol. 38, n° 4, 2010, p. 419-439.
14
Un système d’aides à l’intraduction d’ouvrage de littérature et de sciences humaines et sociales contemporains fut institué en France en 1987 par le ministère de la Culture ; cf. Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 114 ; Qu’est-ce qu’un auteur mondial ? Le champ littéraire transnational, EHESS/Gallimard/Seuil, 2024, p. 82.
15
Kurt Düwel, « Zwischen Propaganda und Friedensarbeit – 100 Jahre Geschichte der deutschen Auswärtigen Politik », in Kurt-Jürgen Maaß (dir.), Kultur und Außenpolitik. Handbuch für Studium und Praxis, Baden-Baden, Nomos, 2009, p. 61-111, p. 102 ; cf. Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 166.
16
Sarah Brouillette, UNESCO and the fate of the literary, Stanford, Stanford University Press, 2019, chap. 3 (« Cultural Policy and the Perils of Development ») et chap. 4 (« Book Hunger »).
17
Kurt Düwel, « Zwischen Propaganda und Friedensarbeit – 100 Jahre Geschichte der deutschen Auswärtigen Politik », in Kurt-Jürgen Maaß (dir.), Kultur und Außenpolitik. Handbuch für Studium und Praxis, Baden-Baden, Nomos, 2009, p. 102 ; cf. Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 166.
18
Kurt Düwel, « Zwischen Propaganda und Friedensarbeit – 100 Jahre Geschichte der deutschen Auswärtigen Politik », in Kurt-Jürgen Maaß (dir.), Kultur und Außenpolitik. Handbuch für Studium und Praxis, Baden-Baden, Nomos, 2009, p. 102 ; cf. Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 166-167.
19
Kurt Düwel, « Zwischen Propaganda und Friedensarbeit – 100 Jahre Geschichte der deutschen Auswärtigen Politik », in Kurt-Jürgen Maaß (dir.), Kultur und Außenpolitik. Handbuch für Studium und Praxis, Baden-Baden, Nomos, 2009, p. 102 ; cf. Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 165. C’est dans le contexte de cette foire du livre que le LCB a organisé en juin 1979 une rencontre-atelier entre des auteurs berlinois et des auteurs d'Afrique subsaharienne, avec la participation des traducteurs. La promotion de la littérature africaine était également au premier plan des préoccupations de l’UNESCO dans la première moitié des années 1980. Mais dans l’ensemble, ses résultats sont restés bien en deçà des attentes programmatiques (cf. Markus Kessel, « Aus Negern Afrikaner machen ». Die Vermittlung subsaharisch-afrikanischer Literaturen in deutscher Übersetzung seit Ende der 1970er Jahre, Berlin, Saxa, 2010).
20
Voir à ce sujet en détail : Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 166-180.
21
« Le programme vise à renforcer le flux d'informations littéraires du Sud vers le Nord et à encourager la publication d’œuvres importantes d’auteurs du “tiers monde”. Il s’agit de soutenir en priorité les œuvres littéraires d’auteurs qui ne sont pas ou peu traduits en allemand, ainsi que les œuvres de pays dont la littérature n’est pas suffisamment représentée sur le marché du livre germanophone. Les livres spécialisés ne doivent être soutenus que dans des cas exceptionnels. » (« Richtlinien des Übersetzungsförderungsprogrammes für Belletristik aus Afrika, Asien und Lateinamerika », Literaturarchiv Sulzbach-Rosenberg [ci-après LSR], LCB-Archiv, encore en cours d’indexation ; voir aussi Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 169).
22
En 2004, dix États ont adhéré pour la première fois : Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie et République tchèque. En 2007, ils furent suivi de la Bulgarie et de la Roumanie.
23
Heribert Tommek, « Übersetzungsförderung und die Formierung des Autor-Übersetzer-Diskurses am LCB um 1966 », in Jutta Müller-Tamm (dir.), Berliner Weltliteraturen. Internationale literarische Beziehungen in Ost und West nach dem Mauerbau, Berlin, Boston, De Gruyter, 2021, p. 201-224.
24
En 1973, des discussions ont été menées avec Inter Nationes afin de promouvoir la vente des publications des « LCB-Editionen » à l’étranger, notamment auprès des Goethe-Institut et des bibliothèques scientifiques locales. Inter Nationes était une association fondée en 1951 par le gouvernement fédéral d’Adenauer pour produire et diffuser du matériel d’information sur le patrimoine culturel allemand à l’étranger (au début, surtout aux États-Unis). En 2000, elle a fusionné avec le Goethe-Institut.
25
Cf. les numéros de la revue du LCB Sprache im technischen Zeitalter n° 39-40 (1971) sur le thème « Auswärtige Kulturpolitik » (politique culturelle étrangère) et n° 50 (1974) avec pour thème principal : « Sprachpolitik, Medienpolitik, Neue Veranstaltungsformen (Auswärtige Kulturpolitik II) ».
26
Cf. la demande de l’ancien sénateur chargé des affaires culturelles à Berlin, Dietger Pforte, adressée au directeur du LCB, Ulrich Janetzki, le 15/08/1996 et les renseignements fournis par Janetzky le 16/09/1986 (LSR, Sign. : 05LC/AC/24,52 et 05LC/AC/24,52). Les manifestations culturelles organisées par des traducteurs autour de la désignation de Berlin comme « Ville européenne de la culture » par l’Union européenne ont donné naissance au volume : Lutz Zimmermann (dir.), Europäische Anthologie. Neue Literatur aus Litauen, Albanien, Island und Finnland, Berlin, LCB, 1988.
27
Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 180-192.
28
Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 180.
29
Katharina Raabe, « Der erlesene Raum. Literatur im östlichen Mitteleuropa seit 1989 », Osteuropa, vol. 59, n° 2-3, 2009, p. 205-227, ici p. 211.
30
Maria Davydchyk, « Kulturpolitik als staatliches und gesellschaftliches Handeln. Eine Vergleichsanalyse in Russland, Polen und der Ukraine », in Forschungsstelle Osteuropa an der Universität Bremen (dir.), Staat oder privat? Akteure und Prozesse zwischen Staaten und Gesellschaften in Osteuropa, Forschungsstelle Osteuropa an der Universität Bremen, 2010, p. 45-48.
31
Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 180-181.
32
Annelore Engel-Braunschmidt et Anja Tippner, « Vorwort », in Annelore Engel-Braunschmidt et Anja Tippner (dir.), Von der Zensur zum Marktdiktat? Osteuropäische Literatur im Systemwandel, Kiel, 2000, p. 9-11, p. 10.
33
Christoph Links, Das Schicksal der DDR-Verlage. Die Privatisierung und ihre Konsequenzen, Berlin, C.H. Links, 2009.
34
Katharina Raabe, « Die Suche nach dem Markt. Rezeption osteuropäischer Literatur im deutschen Sprachraum », in Annelore Engel-Braunschmidt et Anja Tippner (dir.), Von der Zensur zum Marktdiktat? Osteuropäische Literatur im Systemwandel, Kiel, 2000, p. 69.
35
Voir à ce sujet, à titre d’exemple, la publication éditée par le LCB : Thomas Gieger et Inga Nieman (dir.), European Borderlands. Literaturen on the road. Belgrad und Peć, Berlin, LCB, 2010, p. 4 (« Vorwort »). La série de manifestations « European Borderlands » organisée par le LCB et le Goethe-Institut a été financée par la fondation culturelle Allianz.
36
La création en 1997 du Fonds de traducteurs (« Übersetzerfonds »), soutenu sur le plan des idées par Roman Herzog, alors président de la République fédérale d’Allemagne, a constitué un jalon dans cette évolution : ce fonds ne soutient plus les maisons d’édition, mais directement les traducteurs. Il est financé par la « Kulturstiftung des Bundes », la « Kulturstiftung der Länder », le ministère des Affaires étrangères et la « Robert Bosch Stiftung ». Le siège du « Übersetzerfonds » se trouve au Literarisches Colloquium Berlin.
37
Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 181. Rude-Porubská indique qu’il existe désormais ces institutions de soutien.
38
Rapport de Jürgen Jakob Becker au Ministère des Affaires étrangères, à l’attention de Mme Ollnow, réf. 602, 8.11.2007 (LSR : LCB-Archiv, encore sans signature).
39
Jürgen Becke, directeur adjoint du LCB et directeur du « Deutscher Übersetzerfonds », lors d’un entretien avec Rude-Parubská le 23/06/2009, in Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 182.
40
Chaque année, jusqu’à 15 projets de traduction ont été subventionnés à hauteur de 50-90% des coûts totaux de traduction (en moyenne entre 3 000 et 4 000 €, dans des cas exceptionnels jusqu’à 12 000 €, pour un honoraire de page d’environ 20 € en moyenne) (cf. Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 183).
41
Voir Michaela Wolf et Andreas Wagner, « Übersetztes Albanien: Von Selbstgewählter Isolation zu internationaler Wiederentdeckung? », Lebende Sprachen, vol. 60, n° 2, 2015, p. 341-359.
42
Voir Heribert Tommek, « Von der ,verspäteten‘ Moderne zum literarischen Markt: Deutsch-rumänischer Übersetzungstransfer im Umfeld des Literarischen Colloquiums Berlin », in Romaniţa Constantinescu et Iulia Dondorici (dir.), Entre Est et Ouest. Interconnexions globales et régionales des littératures roumaines, Berlin, Frank & Timme, 2023, p. 287-326.
43
Le programme a encouragé la nouvelle traduction des œuvres de Dostoïevski par Swetlana Geier aux éditions Ammann (Die Brüder Karamasow [2003], Der grüne Junge [2006], Der Spieler [2009]), saluée à l’époque par la presse. Cette nouvelle traduction « esthétique » s’opposait de manière programmatique à l’édition de l’œuvre en vingt volumes entreprises par Aufbau-Verlag, qui avait commencé dans les années 1980 en RDA.
44
Les traductions suivantes de Bitov ont été réalisées par Rosemarie Tietze : Mensch in Landschaft (Rowohlt 1994), Armenische Lektionen (Suhrkamp, 2002), Das Puschkinhaus (Suhrkamp 2007). La traduction de Vladimir Sorokine par Andreas Tretner a également été soutenue dans trois cas : Bros Weg (Berlin Verlag, soutenue en 2005), Der Tag des Opritschniks (Kiepenheuer & Witsch Verlag 2008), 23000 (Berlin Verlag 2010).
45
Conformément aux accords-cadres de bon voisinage et de coopération culturelle de 1990 et à un nouvel accord culturel conclu avec la Russie en 1992, le gouvernement fédéral a cherché à développer considérablement la coopération culturelle avec la Russie. Il s’agissait d’encourager les manifestations et les échanges culturels, les traductions littéraires, l’apprentissage mutuel des langues allemande et russe, la présentation de l’histoire ainsi que la coopération dans le domaine du cinéma, des médias, de l’édition et des bibliothèques (cf. l’article 2.1 de la Convention culturelle de 1992, consultable sur wikisource.org).
46
Voir l’exposition « Berlin-Moscou/Moscou-Berlin », présentée en 1995 à la Martin Gropius Haus de Berlin, et la préface au catalogue, rédigée par le maire de l’époque, Diepgen, son homologue russe (cf. « Zum Geleit », in Irina Antonowa et Jörn Merkert (dir.), Exposition : « Berlin – Moscou. 1900-1950 », Munich, New York, Prestel, 1995, p. 9). Le livre Moskau – Berlin Stereogramme, éd. par Tilman Spengler. Berlin, LCB, 2001, issu d’un projet analogue du LCB, fait également des ponts entre les littératures contemporaines de Moscou et Berlin en se référant à la période de la modernité historique.
47
Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 184, tabl. 6.
48
De manière générale, ce n’est qu’à partir de 1965 que la maison d’édition Suhrkamp a commencé à intégrer davantage de littérature d’Europe de l’Est dans son catalogue. Le nombre de traductions du russe et du polonais était d’abord au même niveau, puis ont connu un mouvement de balancier, jusqu’à ce que les publications en polonais prennent nettement le pas dans les années 1980. De même, le « boom » de la littérature russe (soviétique) sur le marché du livre ouest-allemand, déclenché par le « dégel » politique de la fin des années 1950, n’a commencé que tardivement, vers 1965, aux éditions Suhrkamp. Entre 1965 et 1975, les chiffres ont évolué en zigzag, la moyenne étant de 3 à 4 publications russes par an (cf. Dirk Kemper, « Kulturtransfer und Verlagsarbeit – Suhrkamp und Osteuropa. Überlegungen zum Umgang mit dem Siegfried Unseld Archiv », in Natalia Bakshi, Dirk Kemper et Pawel Zajas (dir.), Kulturtransfer und Verlagsarbeit – Suhrkamp und Osteuropa, Paderborn, Fink, 2019, p. 3-4.
49
Voir Katharina Raabe, « Die Suche nach dem Markt. Rezeption osteuropäischer Literatur im deutschen Sprachraum », in Annelore Engel-Braunschmidt et Anja Tippner (dir.), Von der Zensur zum Marktdiktat? Osteuropäische Literatur im Systemwandel, Kiel, 2000, p. 70.
50
Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 183.
51
Slávka Rude-Porubská évoque d’une part la publication réussie de l’œuvre de l’auteur croate Edo Popović dans la traduction d’Alida Bremer aux éditions Voland & Quist de Dresde, initiée ou accompagnée par le programme de traduction, et d’autre part l’établissement d’une partie importante de l’œuvre d’Ismail Kadaré dans la traduction de Joachim Röhm aux éditions Amman de Zurich (cf. Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 184).
52
Sur un total de 20 titres soutenus par la littérature polonaise, 4 sont de Krall et Stasiuk et 2 de Milosz, Tokarczuk, Tulli, Zagajewski. Là encore, la diversité des auteurs polonais est visible. Pour la littérature hongroise (23), les œuvres les plus souvent soutenues sont celles des auteurs Lászia Darvasi (4), Péter Nádas (3), Adam Bódor (2), Imre Kertész (2) et László Krasznahorkai (2). Dans la littérature tchèque (20), les premières places ont été occupées par Jáchym Topol (4), Jiri Kratochvil (3) et Jaroslav Rudiš (2).
53
Die Brücke mit den drei Bögen (2002), Der Palast der Träume (2002), Der General der toten Armee (2004), Das verflixte Jahr (2005), Der Nachfolger (2006), Spiritus (2007), Der Raub des königlichen Schlafs (2008).
54
Solange Arber, Genèses d’une œuvre de traducteur. Elmar Tophoven et la traduction transparente, Tours, Presses Universitaires François-Rabelais, 2023.
56
Ioana Popa, « D’une circulation politisée à une logique de marché. L’importation des littératures d’Europe de l’Est », in Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 274-275.
57
Ioana Popa, « D’une circulation politisée à une logique de marché. L’importation des littératures d’Europe de l’Est », in Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 276.
58
Ioana Popa, « D’une circulation politisée à une logique de marché. L’importation des littératures d’Europe de l’Est », in Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 279.
59
Ioana Popa, « D’une circulation politisée à une logique de marché. L’importation des littératures d’Europe de l’Est », in Gisèle Sapiro (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 281.
60
En fonction de l’invitation d’honneur annuelle (Hongrie en 1999, Pologne en 2000, Russie en 2003), les chiffres des traductions en allemand ont temporairement augmenté de façon spectaculaire : pour la littérature hongroise, 59 titres traduits en 1998, 110 en 1999, puis 29 en 2000 (selon l’Index Translationum) ; pour la littérature polonaise, 37 en 1999, 44 en 2000, 64 en 2001, puis 33 en 2002 ; pour la littérature russe, 75 en 2002, 229 en 2003, puis 106 en 2004 (selon la Börsenverein des Deutschen Buchhandels). Pour l’évolution concernant la littérature française, voir Gisèle Sapiro, « Les grandes tendances du marché de la traduction », in Bernard Banoun, Isabelle Poulin et Yves Chevrel (dir.), Histoire des traductions en langue française, XXe siècle, Paris, Verdier, 2019, p. 116.
61
Slávka Rude-Porubská, Förderung literarischer Übersetzung in Deutschland. Akteure – Instrumente – Tendenzen, Wiesbaden, Verlag Harrassowitz, 2014, p. 184.
62
La maison d’édition a cessé sa production. Dans le détail, voici ce qui s’est passé : la maison d’édition Volk & Welt a fusionné à l’automne 2000 avec Luchterhand Literaturverlag à Munich. En automne 2001, des livres ont été publiés pour la dernière fois sous le nom de Volk & Welt. Au même moment, Luchterhand est vendu avec les droits de Volk & Welt à Random House; cf. Christoph Links, Das Schicksal der DDR-Verlage. Die Privatisierung und ihre Konsequenzen, Berlin, C.H. Links, 2009, p. 258.
63
Les traductions suivantes d'Imre Kertész ont été soutenues dans le cadre du programme d’aide : Fiasko (A kudarc, traduit par György Buda, Rowohlt Berlin 1999) et Die englische Flagge (Az angol lobogó, traduit par Kristin Schwamm et Christian Polzin, Rowohlt Taschenbuch 1999).
64
Les traductions suivantes d’Olga Tokarczuk ont été soutenues : Letzte Geschichten (Ostatnie historie, traduit par Esther Kinsky, DVA, 2006) et Unrast (Bieguni, traduit par Esther Kinsky, Schöffling Verlag, 2009).
65
Sur un total de 20 titres soutenus par la littérature polonaise, 4 sont de Krall et Stasiuk et 2 de Milosz, Tokarczuk, Tulli, Zagajewski. Là encore, la diversité des auteurs polonais est visible. Pour la littérature hongroise (23), les œuvres les plus souvent soutenues sont celles des auteurs Lászia Darvasi (4), Péter Nádas (3), Adam Bódor (2), Imre Kertész (2) et László Krasznahorkai (2). Dans la littérature tchèque (20), les premières places ont été occupées par Jáchym Topol (4), Jiri Kratochvil (3) et Jaroslav Rudiš (2).
66
Voir Heribert Tommek, Der lange Weg in die Gegenwartsliteratur. Studien zur Geschichte des literarischen Feldes in Deutschland von 1960 bis 2000, Berlin, Boston, De Gruyter 2015.