Adam blanc et Ève noire

Un tableau de 1770 dans la Vieille Pharmacie de Calw, dans le sud de l’Allemagne, et le discours scientifique de l’époque sur l’hérédité, la couleur de peau, la variation et la race

Painting, wood panel, decorating a door in the "Old Pharmacy" in Calw, Germany, Original at the Stadtmuseum Calw, 'Palais Vischer'

Fig. 1 Peinture, panneau de bois, décorant une porte dans la « Vieille Pharmacie », à Calw, en Allemagne. Original au Stadtmuseum de Calw, « Palais Vischer »

Introduction

À n’en pas douter d’une extrême rareté, ce tableau de 17701 qui représente une scène paradisiaque avec une femme noire nue et une personne, apparemment masculine, blanche nue, provoque la perplexité des historiens des sciences comme des historiens de l’art (fig. 1). Il n’y a pas de représentation connue du couple primordial Adam et Ève en blanc(he) et noir(e) dans l’histoire de l’art européen2. Le tableau était l’un des quatre décorant les portes d’une réserve de la « Vieille Pharmacie » de Calw, ville de la Forêt-Noire, dans le Wurtemberg. Il est rare : aucune image comparable n’est connue dans une autre pharmacie d’un pays germanique3. Le peintre est inconnu. Il était peut-être un décorateur de meubles et d’intérieur de la région, travaillant pour les habitants riches et cultivés de Calw. Les trois autres tableaux montrent les trois regni naturae fournissant la materia medica de l’époque, une scène d’exploitation minière (les minéraux), un jardin de pharmacie (les plantes) et un paysage marin (les animaux)4.

Les tableaux décorant deux portes de la « Vieille Pharmacie » à Calw, dans leur disposition d’origine

The paintings decorating two doors in the "Old Pharmacy" in Calw, in their original arrangement. Here Fig. 2a, The Pharmacist's garden: regnum vegetable, 70*58cm
The paintings decorating two doors in the "Old Pharmacy" in Calw, in their original arrangement. Here Fig. 2b: the sea: regnum animale, 71*58cm

Fig. 2a “Le jardin du pharmacien : regnum vegetable”, 70 x 58 cm

Fig. 2b “La mer : regnum animale”, 71 x 58 cm

Painting, wood panel, decorating a door in the "Old Pharmacy" in Calw, Germany, Original at the Stadtmuseum Calw, 'Palais Vischer'
the paintings decorating two doors in the "Old Pharmacy" in Calw, in their original arrangement. Here Fig. 2d: mining and metallurgy: regnum minerale, 71,5*52cm

Fig. 2c “Adam blanc, Ève noire”, 71,3*52,5cm

Fig. 2d “Exploitation minière et métallurgie : regnum minerale”, 71,5*52cm

Le tableau représentant le couple humain noir et blanc (fig. 2c) a été connu au-delà de la région de Calw grâce à sa reproduction dans le Journal of Heredity et dans Scientific American, respectivement en 1953 et 1954, par le généticien Curt Stern (1902-1981)5.

Stern, un émigré et généticien juif allemand, travaillait lui-même sur la couleur de peau. Peu de temps après l’Holocauste et avant le début du mouvement des droits civiques aux États-Unis, il a mobilisé le tableau comme un héritage positif à la fois de la tradition judéo-chrétienne et des Lumières européennes, pour prouver la possibilité d’interpréter la différence de couleur de peau de manière non-raciste et pour rejeter les interdictions de mariage fondées sur l’identité raciale6.

Dans les années 1950, Curt Stern a demandé une interprétation du tableau à des historiens de l’art, qui n’ont cependant pas pu lui donner une perspective claire et convaincante7. Les experts de la National Gallery of Art de la Smithsonian Institution à Washington D. C. ont déclaré : « Personne [parmi les conservateurs] ne connaît de précédent pour un Adam blanc et une Ève noire »8. Charles W. Richards, le conservateur de la National Gallery of Art à Washington, ne croyait pas que les personnages fussent Adam et Ève dans « un jardin d’Éden »9. L’éditeur du Reallexikon der Kunst à Munich, Freiherr Hans Martin von Erffa (1911-1998), et ses collègues en sont venus à la conclusion que l’image représentant l’Ève noire révélait un « problème scientifique »10. Margaretta M. Salinger du Metropolitan Museum à New York a rapporté que les membres du musée n’avaient jamais vu « une Ève basanée » auparavant. Elle a aussi laissé entendre que les sciences étaient la clé du tableau : « les explorations du XVIIe siècle ont provoqué un vif intérêt pour les terres inconnues au-delà des mers, et plusieurs de ces images de paradis terrestre avec des animaux exotiques apparaissent à cette époque ». Elle doutait que le tableau dépeignît « la chute de l’homme », puisque « aucun serpent ou pomme bien en évidence » n’était visible. Elle voyait le personnage debout sur la gauche comme un « humain sauvage »11.

L’interprétation présentée ici part de l’hypothèse que le tableau est une illustration d’un discours scientifique, similaire aux tableaux religieux dans les églises qui racontent les histoires de la Bible aux illettrés12. Cependant, l’objectif principal n’est pas de produire une lecture ultime du tableau – de toute façon impossible en l’état. Le tableau est surtout utilisé comme une fenêtre sur un discours scientifique consacré aux variétés humaines qui s’exprimait dans le lieu et au moment où le tableau fut réalisé, quand « toute l’Europe éduquée vibrait aux nouvelles théories concernant les divisions humaines et les frontières de l’humanité »13. Des récits sur les orangs-outans, aussi bien que l’inclusion par Linné des humains dans le règne animal, étaient au centre de cette discussion. Des livres déterminants, contribuant à une nouvelle compréhension des variétés humaines, ont été publiés peu de temps après la réalisation du tableau14. Qu’est-ce qu’une Ève noire et un Adam blanc signifient dans ce contexte ? Qu’est-ce que les personnages à l’apparence humaine, sur le côté gauche du tableau, représentent, et à quoi réfèrent-ils ? Est-ce que le tableau représente « le métissage [race crossing] au paradis » comme Curt Stern le supposait ?

Quatre axes d’argumentation sont développés et, finalement, articulés. L’article commence par la Vieille Pharmacie de Calw en tant que lieu du tableau et en tant que « base personnelle » à partir de laquelle accéder à la connaissance scientifique qui y était disponible [and its personal basis for the scientific knowledge available here]  : quatre générations de la famille Gärtner et de leurs amis étaient des pharmaciens, des médecins, des botanistes et des explorateurs, bien introduits dans les centres contemporains du savoir scientifique. Deuxièmement, une analyse plus approfondie du travail de Kölreuter sur l’hybridation des plantes à Calw révèle une nouvelle compréhension de l’hérédité. Cette nouvelle compréhension annonçait la possibilité de créer de nouvelles variétés et espèces par croisement (ou « bâtardisation »), remettant ainsi en cause les notions de préformation prévalant jusqu’alors. Ensuite, les débats scientifiques de l’époque, sur la couleur de peau, l’hérédité, la différence humaine et sa compatibilité avec les Écritures, sont reconstitués, à l’aide de publications disponibles dans la pharmacie de Calw. Enfin, les arguments développés jusque-là sont articulés à une interprétation du contenu visuel du tableau. Il sera démontré que le tableau peut être vu comme représentant un débat, dans lequel Noirs et Blancs n’étaient pas encore perçus comme appartenant à des races différentes mais comme des variétés de l’humanité ayant une origine commune. Le tableau est interprété comme une représentation d’une compréhension qui allait bientôt être abandonnée au profit d’un concept hiérarchique de différence raciale. Ironiquement, les nouveaux concepts d’héritage ont contribué à la possibilité d’interpréter les différences sociales et économiques comme des données naturelles et insurmontables ; ils ont contribué à la naturalisation, si largement poursuivie au XIXe siècle, des différences humaines comme différences raciales.

Le réseau international des pharmaciens et médecins autour de la famille Gärtner à Calw

La Vieille Pharmacie de Calw était un point nodal dans un réseau de savants du XVIIIe siècle étroitement en contact à travers toute l’Europe. Ils échangeaient des connaissances, des informations, des résultats expérimentaux, des plantes, des médicaments, des livres et des images, reliant la minuscule mais riche ville de commerçants du Wurtemberg aux grands centres de la recherche scientifique, d’Amsterdam à Leyde, Londres, Paris, Saint-Pétersbourg, Nuremberg et Tübingen. Leurs relations s’étendaient bien au-delà de l’Europe et incluaient les Indes orientales, l’Afrique du Sud, l’Amérique du Sud et les Indes occidentales via les activités exploratoires et commerciales des compagnies néerlandaises des Indes orientales et des Indes occidentales. Ils avaient aussi des informations personnelles de première main sur les expéditions scientifiques en Sibérie. Les pharmaciens de Calw faisaient partie d’un ensemble complexe et global d’échanges, de commerce, d’observations et d’expérimentations scientifiques, utilisant la taxinomie, la botanique, l’alchimie et l’élevage15.

Il est bien connu que, dans les pays germaniques, à partir du XVIIe siècle, les pharmaciens ont été des promoteurs déterminants de la révolution scientifique qui s’opérait, à travers la chimie, dans leur conception des organismes vivants. Ils ont adopté les idées helmontiennes et les concepts iatrochimiques ; ils faisaient aussi des expériences dans leurs laboratoires, créaient de nouvelles connaissances, inventaient de nouveaux procédés chimiques et de nouvelles teintures. Ils participaient de façon décisive à des activités commerciales étendues, et, en même temps, ils faisaient face au contrôle de l’autorité étatique en raison de leur rôle essentiel dans le marché médical16.

Calw était le centre financier et commercial le plus important du Wurtemberg au XVIIIe siècle. Des textiles en laine y étaient produits, teints et exportés dans toute l’Europe continentale. Ce commerce avait rendu ses citoyens riches et permis aux commerçants d’étendre leurs activités à l’exploitation minière, à l’exportation de bois, aux teintures, aux métaux, à l’importation de sel et à la finance. L’argent de Calw alimentait les activités économiques majeures du Wurtemberg à l’époque, une famille au moins ayant un comptoir d’exportation et une banque à Amsterdam. Au milieu du XVIIe siècle, des habitants de Calw ont fondé la Zeughandlungskompanie (« Compagnie commerciale de textiles en laine »), dissoute en 1797. Les membres extraordinairement riches de la compagnie ont très bien réussi à conserver leurs propriétés dans leurs réseaux familiaux très soudés. L’appartenance à ce groupe économiquement actif était octroyée par naissance seulement, les fils succédant à leurs pères en affaires17.

La Vieille Pharmacie de Calw était, sinon la meilleure, du moins l’une des meilleures pharmacies du pays au XVIIIe siècle. C’était aussi une entreprise familiale qui jouissait du privilège exclusif du prince du Wurtemberg, ce qui écarta toute compétition possible dans la région18. La pharmacie a été léguée via mariages et héritages aux fils de la famille, puis finalement liquidée. Dans les années postérieures à 1700, après que les troupes françaises ont détruit la ville, la Pharmacie fut rebâtie par le pharmacien Achatius Gärtner (I) (1662-1728), venu de Nuremberg. À la faveur de son mariage avec Maria Elisabeth Mayer, la fille du maire, il devint membre de l’une des familles les plus influentes de Calw. La pharmacie, dans cette maison de sept étages dotée de plusieurs greniers, offrait assez d’espace pour sécher et entreposer des plantes. Gärtner devint grossiste de médicaments et d’autres produits pour toute la région, célèbre pour les plantes qu’il cultivait dans son hortus medicus et pour l’importation de plantes médicinales des Indes orientales et occidentales19. Achatius (I) avait aussi la permission officielle du Prince pour exploiter les mines de cobalt et d’argent dans les environs de Sulzburg, ce qui est une indication claire de son pouvoir économique dans la région20. Pour des raisons religieuses, il déclina l’invitation à se joindre à une délégation de pharmaciens du Reich pour visiter l’Espagne21, principal lieu d’arrivée des nouvelles plantes en provenance d’Amérique centrale et du Sud. Il était reconnu comme un expert en Chimicis, c’est-à-dire en alchimie et en chimie22.

Les deux fils d’Achatius Gärtner (I), Achatius Gärtner (II) (1699-1742) et Joseph Gärtner (I) (1707-1731), ses trois petits-fils, Achatius Gärtner (III) (1724-1770), Johann Georg Gärtner (1727-1755) et Joseph Gärtner (II) (1732-1791), et l’arrière-petit-fils, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850), étaient des gens hautement éduqués ; ils ont étudié à l’étranger et sont devenus pharmaciens, botanistes ou médecins. La pharmacie, bien gérée, dans la riche ville de Calw, générait un revenu considérable ; les épouses apportaient en outre une richesse supplémentaire à la famille. Cela permettait à leurs fils de voyager et d’étudier à l’étranger, à Leyde, Amsterdam, Paris, et en Italie, avec Herman Boerhaave (1668-1738), Frederic Ruysch (1638-1731) et d’autres figures importantes de la médecine, de la physiologie et de la botanique, qui ont eu une influence durable sur leurs étudiants23.

Le tableau 1 (voir Annexe 1 à la fin du paragraphe) donne une vue d’ensemble des principaux membres masculins de la famille Gärtner, de leur éducation et de leurs relations internationales. Joseph Gärtner (II) est devenu membre de la Royal Society de Londres et professeur à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg. Carl Friedrich Gärtner (1772-1850) « est devenu l’un des hybrideurs de plantes les plus influents avant Mendel24 ». La proche université de Tübingen procurait les connaissances les plus récentes en botanique, chimie et médecine, et l’institution était très bien reliée à d’autres centres scientifiques européens25. Plusieurs professeurs de l’Université de Tübingen venaient de la famille de pharmaciens Gmelin de Tübingen, qui étaient liés par mariage à la famille Gärtner. Ce lien était aussi un lien pédagogique et académique qui facilitait un échange direct des dernières avancées scientifiques. Johann Georg Gmelin (1709-1755) et son cousin Samuel Gottlieb Gmelin (1744-1774) étaient des explorateurs célèbres de la Russie et de la Sibérie. En 1731, Johann devint Professeur à l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. De retour à Tübingen en 1749, après dix années d’expéditions, il devint professeur de médecine, de botanique et de chimie. Il connaissait aussi personnellement le Suédois Carl von Linné26.

Faute de sources, aucune information n’est actuellement disponible qui permettrait de déterminer si les familles Gärtner et Gmelin étaient piétistes27. Ils étaient protestants, mais on ne sait toujours pas s’ils étaient associés aux piétistes, comme de nombreux prêtres, médecins, enseignants et pharmaciens du Wurtemberg l’avaient été depuis le début du XVIIIe siècle28. Les piétistes favorisaient les mariages endogames, considéraient les sciences dans le cadre d’une conception holistique de la connaissance (« Erkenntnis ») et voyaient la nature comme le site de la révélation de Dieu. Cette perspective, à tout le moins, valait aussi pour la famille Gärtner.

Le jardin de la Vieille Pharmacie de Calw a été utilisé en 1763 par Joseph Gottlieb Kölreuter (1733-1806) pour ses expériences d’hybridation en vue d’« établir fermement l’existence d’une sexualité des plantes », qui « ont abouti à la première production contrôlée de plantes hybrides »29. Il a démontré la transmission de traits paternels à la génération suivante via le pollen de la plante mâle : ce nouveau procédé de fertilisation a facilité un nouveau mélange des caractères maternels et paternels des plantes30. Cela exemplifie le fait que les pharmaciens n’étaient pas seulement intéressés par des méthodes de culture de ces plantes et par la compréhension chimique de leur usage médical, mais aussi par l’intervention active dans leur reproduction pour créer de nouvelles variétés. Kölreuter a inauguré une tradition bien connue d’expériences d’hybridation, qui sont communément reconnues comme appartenant à l’histoire de la génétique31.

Kölreuter était le fils d’un pharmacien du Wurtemberg installé à Sulz ; il connaissait Achatius Gärtner (III) depuis l’université32. Il avait étudié à Tübingen et à Strasbourg. À Tübingen, Georg Gmelin lui a fait connaître les travaux antérieurs de Camerarius sur la sexualité des plantes. Après avoir obtenu son doctorat en Arzneywissenschaft (médecine), Kölreuter est devenu « assistant » à l’Académie impériale des sciences de Pétersbourg en 1756. Il y a écrit une recension de l’article de Carl von Linné « De Sexu Plantarum », que celui-ci avait soumis en 1759 à un concours de l’Académie créé pour fournir « de nouvelles preuves et expériences sur les sexes des plantes pour démontrer ou réfuter que les plantes peuvent, comme les animaux, être divisées en mâles et femelles ». Linné a remporté le prix désignant le meilleur des trois articles présentés. Il n’était cependant pas parfait aux yeux de Kölreuter, qui trouvait que la théorie de Linné était « pleine d’esprit plutôt que correcte » et que la preuve était « douteuse »33. Kölreuter commença ses propres expériences d’hybridation à Pétersbourg, et il créa ce qu’il appela des « Bastarte » (bâtards)34. En 1761, il est retourné, via Leipzig et Berlin, à Sulz, puis à Calw. En 1763, il y a repris ses expériences dans le jardin d’Achatius Gärtner (III) pour prouver qu’il y avait des plantes mâles et femelles transmettant toutes deux des propriétés à leur progéniture. La même année, il a été nommé Professeur en histoire naturelle à Karlsruhe et Directeur des jardins du duc35.

En 1765, peu après que Kölreuter a fini ses expériences dans le jardin de la pharmacie, Achatius Gärtner (III) l’a vendue à Carl Engelhard Gaupp (1742-1826), qui venait d’une famille de pharmaciens de Kirchheim unter Teck dans le Wurtemberg. L’année suivante, Joseph Gärtner (II) est devenu le Professeur de botanique et d’histoire naturelle de l’Académie impériale des sciences de Pétersbourg. Il se peut que Kölreuter ait facilité ce mouvement. Gaupp avait étudié et voyagé à l’étranger pendant six ans avant de déménager de Bâle à Calw. Il construisit un nouveau bâtiment en 1770, qui abritait les deux remises avec les portes en bois décorées par les quatre tableaux (fig. 2). En plus de sa formation en pharmacie, Gaupp a aussi étudié la médecine. Il a reçu son diplôme de médecine en 1777 et l’a pratiquée par la suite au premier étage de la pharmacie36.

Les Bastarte de Kölreuter, l’alchimie, la pangenèse et l’hérédité : la production de nouvelles variétés et espèces (1761-1766)

Les Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen [Nouvelles préliminaires de certaines expériences et observations concernant le sexe des plantes] de Kölreuter, publiées en quatre parties (1761, 1763, 1764 et 1766), fournissent un autre élément pour l’analyse du tableau représentant un couple humain primordial noir et blanc. L’ouvrage nous donne une idée de la compréhension scientifique que Kölreuter et ses pairs avaient de la génération, de la fertilisation et de l’hérédité37. Il montre un savant qui a méticuleusement conçu et relaté des expériences, opérant clairement suivant les plus hauts standards de l’époque. Kölreuter était convaincu que tous les processus de la nature et de la vie pouvaient être expliqués de façon purement matérielle, en recourant à l’alchimie [(al-)chemy] et à la chimie. Son but n’était pas seulement de comprendre les processus naturels et de démontrer qu’il y avait des plantes mâles et femelles, mais aussi de développer les moyens d’intervenir sur l’ordre naturel et de le modifier. Après quelques années d’expérimentation, Kölreuter a découvert ce qu’il a vu comme la possibilité de transformer des espèces existantes en d’autres. Il a publié ces résultats surprenants en 1763 et 1766.

Les botanistes de son époque étaient occupés à identifier et classer les plantes rapportées par les explorateurs et les commerçants. Ils essayaient de les cultiver et de les diffuser dans les jardins européens38. Pour Kölreuter, la nature, œuvre d’un Créateur sage, maintenait un ordre de la plus grande beauté. Pour le réaliser, Dieu/la nature [God/nature] avait placé des plantes similaires sur des continents différents de telle sorte que des plantes bâtardes ne pussent pas se développer ; de cette façon, deux espèces similaires mais différentes ne pouvaient pas avoir de progéniture commune39. La pratique alors en cours dans les jardins botaniques rendait néanmoins possible l’apparition de bâtardes puisque, dans ces jardins, des plantes du monde entier vivaient désormais en étroite proximité. Kölreuter voyait des processus similaires se produire dans des jardins d’animaux40. Bâtard (ou Bastart dans le texte de Kölreuter) était un terme utilisé en allemand depuis le XIIIe siècle pour désigner le fils qu’un aristocrate a eu avec une femme à laquelle il n’était pas marié41. Cette notion d’illégitimité, extrêmement utile pour maintenir l’ordre des familles, leurs finances et leurs statuts dans la société, a été transférée à la progéniture de deux plantes appartenant, selon leur classification, à deux espèces différentes. Dans le réseau local, à Calw, de familles interdépendantes gérant ensemble une grande entreprise internationale, la question des enfants illégitimes était cruciale, et entraînait de forts mécanismes de contrôle de la sexualité de ses membres42. Dans le texte de Kölreuter, et de certains de ses contemporains, on peut identifier une tension analogue entre le besoin de conserver l’ordre ancien et le désir d’atteindre de nouveaux plaisirs. Ce sera montré plus loin.

Kölreuter, d’une part, louait la sagesse du Créateur, maintenant l’ordre (que les savants étaient sur le point de déchiffrer avec leurs systèmes taxinomiques) en rendant le Bastart stérile. Il imaginait qu’il y aurait une « incroyable nuée d’imperfections » si ces plantes étaient fertiles, avec d’« horribles et inévitables conséquences ». Pourtant, il ne pouvait faire aucune hypothèse sur la manière dont cette stérilité était apparue43.

D’autre part, il était fasciné par la possibilité de créer de nouvelles variétés, voire de nouvelles espèces, par fertilisation artificielle. En 1749, Johann Georg Gmelin avait traité la question de savoir si de nouvelles espèces pouvaient apparaître après l’achèvement de la création de Dieu ; cependant, supposait-il, cela prendrait des années d’expérimentation pour le découvrir44. Moins de vingt ans plus tard, au début des années 1760, Kölreuter montrait que, dans des cas particuliers où une certaine fertilité, même réduite, était préservée, la fertilisation de la plante Bastart avec du pollen de la plante paternelle pouvait dépasser la stérilité et créer de nouvelles plantes fertiles45. Ces nouvelles variétés manifestaient, dans certains cas, un changement morphologique spectaculaire ; et Kölreuter a d’ailleurs présenté un Bastart nouvellement croisé comme un cas particulier de « métamorphose complète au sens d’Ovide » (von einer ganz ovidischen Verwandlung)46. Dans un élan d’optimisme, il mettait en question l’ancien ordre de la nature donné par Dieu et demandait : « Pourquoi ne devrions-nous pas pouvoir transformer un canari en une linotte ? »47. Il comparait la bâtardisation aux efforts des alchimistes pour transformer le plomb en or ou l’or en plomb et déclarait fièrement que, contrairement à leurs efforts séculaires et pourtant infructueux, il avait été capable de transformer des plantes en quelques années seulement48.

Sa théorie de la génération et de l’hérédité, cherchant des explications purement matérielles, était basée sur des concepts d’alchimie et d’iatrochimie49. Jusqu’à un certain point, comme il voyait à la fois les plantes mâles et femelles produire de la semence (Saamen), il supposait l’égalité de genre dans le processus de procréation. Néanmoins, la qualité des deux semences était différente. Kölreuter comparait la fertilisation au mélange de solutions acides et alcalines dont résulte une troisième matière, combinant les deux matières (parentales). Cette « troisième matière est, immédiatement après le mélange, le commencement ou la base solide d’une machine vivante (belebte Maschine), ou elle la (la machine) génère d’elle-même »50. Un an plus tard, et après avoir travaillé dans le jardin d’Achatius Gärtner (III), transformant la plante de tabac Nicot. rust. en Nicot. panic. et vice versa, il expliquait l’analogie avec la transformation de l’alchimiste plus avant. Le mâle était « d’une nature sulfurique et a le pouvoir de rendre ignifuge la semence femelle, liquide et changeante, et de former avec elle un corps solide. Il a la capacité de transformer en sa propre nature toute la partie purement changeante d’un métal liquide, et d’absorber toutes les autres parties qui ne sont pas changeantes »51. Dans la production de plantes Bastart et de nouvelles variétés, les éléments d’une plante étaient successivement remplacés par ceux de l’autre52.

Kölreuter était cependant en désaccord avec la théorie de la génération de Carl von Linné. Dans son ouvrage de 1766, il critiquait ouvertement le « chevalier mondialement connu, Carl von Linné » pour sa description et son interprétation médiocres d’une plante Bastart, en 1763, basées sur sa « fantastique (étrange, bizarre) » théorie de la génération, qui va « à l’encontre de toute expérience »53. Ce qu’il critiquait exactement n’est pas clair. Peut-être était-ce la conception très élaborée de la « vie privée des plantes » et de la multiplicité de leurs sexualités54, qui n’entrait pas dans le plan strictement binaire mâle-femelle de la sexualité des plantes selon Kölreuter.

Kölreuter appartient à un groupe de savants qui attribuaient la semence matérielle à la fois à l’organisme mâle et femelle55. Lui et ses contemporains, Pierre Louis Maupertuis (1698-1759) et Julien Offray De La Mettrie (1709-1751), rejetaient toute idée de préformation selon laquelle les organismes croîtraient à partir d’une version minuscule trouvée soit dans l’ovaire soit dans le sperme56. Ils voyaient les organismes comme des machines, soit hydrauliques soit chimiques57. Maupertuis a élaboré le concept pangénétique nouveau et influent d’hérédité. Il était fondé sur l’anatomie, les pratiques d’observation de son époque, en particulier la survenue de l’albinisme chez les Noirs, la pensée atomistique et les pratiques d’élevage animal58. L’élevage de moutons, en particulier des Mérinos, concernait toute l’Europe, y compris l’industrie textile de la laine de Calw, où des connaissances sur l’héritabilité de certaines propriétés de la laine étaient de la plus grande valeur59.

Pour décrire les processus d’hérédité, Kölreuter préférait l’analogie de solutions acide et alcaline produisant des cristaux ou du sel. Il est important de souligner ici sa conception strictement chimique de la fertilisation, de l’hérédité et du développement. En dépit de son enracinement dans les anciens concepts alchimiques de mercure et de soufre comme des deux éléments de toute matière, il a fourni des axes de réflexion aux savants ultérieurs cherchant à comprendre les processus héréditaires. Kölreuter supposait que des éléments de la plante pouvaient être hérités indépendamment, comme la gestalt, le positionnement, le nombre et la proportion de toutes les parties (Ansehung der Gestalt, Lage, Zahl, Proportion aller Theile untereinander selbst). Par le croisement, l’« équilibre » ou l’« harmonie » (Gleichgewicht) pourraient disparaître60. Ce constat était compatible avec la pangenèse de Maupertuis, et, associés, ils donnaient une Denkfigur qui ne nécessitait plus qu’une légère altération pour accueillir les concepts de la génétique mendélienne. La théorie de la pangenèse de Maupertuis postulait que les particules viennent de toutes les parties de l’organisme et transmettent leurs propriétés via la semence du mâle et de la femelle à la progéniture – les particules allaient du corps à la semence. Dans la génétique mendélienne, les minuscules Anlagen, ultérieurement appelées gènes, étaient présentes dans les cellules germinales et se transmettaient dans une généalogie ininterrompue. Distribués via la lignée cellulaire somatique, ces gènes déterminaient toutes les propriétés des cellules différenciées et des organes – les particules allaient de la semence au corps. Selon les deux concepts, ces minuscules particules héréditaires pouvaient se combiner indépendamment les unes des autres.

La chimie n’était pas seulement la Leitwissenschaft (la science directrice) pour Kölreuter dans sa compréhension des processus héréditaires mais aussi un élément crucial du développement économique de son pays et de sa ville. En 1759, des habitants de Sulz ont créé une usine de production de tissus en coton, qui incluait des équipements utilisant des teintures pour imprimer le coton. Il y avait un vif intérêt pour la fabrication artisanale de la teinture, comme l’indique d’ailleurs le fait que l’un des membres de la famille du propriétaire a voyagé pendant des années au Proche-Orient pour apprendre ces savoir-faire et les rapporter, en 1770, à Sulz. La création de fabriques de coton dans la région du Wurtemberg a été un développement économique important dans les années 176061. L’utilisation de teintures et de coton « imprimant des calicots » est devenue une des innovations déterminantes du XVIIIe siècle. Ces activités économiques, technologiques et scientifiques, de même que la materia medica des pharmaciens, requéraient le transfert international de marchandises, de compétences et de connaissances.

Les pharmaciens de Calw partageaient la conviction de Kölreuter que la chimie était la science clé de l’époque. En témoigne par exemple un inventaire de la bibliothèque de Johann Georg Gärtner, en date de 1754 (Annexe 2, voir à la fin du paragraphe)62. Cette liste contient des livres contemporains fondamentaux en chimie, des livres généraux sur l’histoire naturelle, y compris le Systema Naturae de Linné, une bibliographie de tous les livres de zoologie, la London Pharmacopoeia et, entre autres volumes, la revue alors populaire Hamburgisches Magazin, qui diffusait des informations sur les récentes découvertes et observations scientifiques63. Il n’y a malheureusement pas d’inventaire des livres que possédaient Achatius Gärtner (III) et Carl Engelhard Gaupp. Mais on peut supposer sans crainte, étant donné les relations personnelles, et les réseaux académiques et professionnels, de la famille Gärtner avec les Gmelins et Kölreuter, qu’ils partageaient les connaissances contenues dans la bibliothèque de Johann Georg.

Le problème scientifique de la couleur de la peau humaine, de ses causes et de son hérédité

Le problème scientifique de la couleur de la peau humaine, de ses causes et de son hérédité fournit le troisième élément nécessaire pour l’interprétation du tableau montrant un Adam blanc et une Ève noire. Pour les philosophes naturels de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la couleur de peau est devenue le critère déterminant de la classification des humains, avec ses regroupements en Blancs, Jaunes, Rouges et Noirs64. Des anatomistes, au XVIIe siècle, avaient commencé à enquêter sur les différentes couches de la composition de la peau, Malpighi étant le premier à publier ses résultats en 1665, suivi par Ruysch à Amsterdam en 171565. Des penseurs religieux ont essayé de faire correspondre les récits des voyageurs et explorateurs européens à la Bible. Une question cruciale, ici, était de savoir comment les différentes couleurs de peau survenaient66. Certains postulaient qu’Adam était noir, ou entre blanc et noir. D’autres voyaient en Caïn le premier homme noir, la noirceur étant la marque de son crime ; le fils de Noé, Cham, pouvait aussi être considéré comme le premier homme noir, la noirceur indiquant de nouveau son péché contre son père67. Ces questions étaient intrinsèquement liées aux efforts pour légitimer l’asservissement des Africains et le nouvel ordre social dans les colonies espagnoles aux Amériques.

Les enfants d’unions entre hommes espagnols et femmes non-espagnoles, dans le Mexique colonial, ont été très tôt des objets de l’enquête sur la transmission de la couleur de la peau68. Les dénommées « peintures de castes » étaient réalisées depuis 1711 à Mexico, la première montrant une « mulâtresse, fille d’une femme noire et d’un Espagnol »69. Des tableaux ultérieurs ont été produits par des artistes mexicains pour des Européens en Espagne, et exposés au Real Gabinete de Historia Natural de Madrid en 177170. Ces tableaux attestaient de l’apparence physique de parents et de leurs enfants. L’ascendance et la couleur de peau étaient des indicateurs déterminants du positionnement social des individus dans le cadre colonial mésoaméricain et dans son système structurel, connu sous le nom de las castas71. Il est possible qu’Achatius Gärtner (I) ou ses fils aient appris l’existence de ces tableaux par le biais de la délégation de pharmaciens du Reich en Espagne, à laquelle, quoiqu’invité, il n’a pas participé lui-même. Il est aussi possible que les pharmaciens de Calw, y compris Kölreuter, aient été familiers de deux ouvrages espagnols, datant de 1745 et 1748, qui ont été traduits en français en 1758 et 1762. Ils incluaient des formules pour calculer les contributions de traits héréditaires d’hommes blancs et de femmes non-blanches à la couleur de peau de leurs enfants : « 1. Européen x Noire [negra] = mulâtresse, deux quarts de chaque parent ; 2. Européen x mulâtresse = quarteronne, un quart de mulâtresse », etc.72. Ici, la contribution égale des deux parents à la progéniture est supposée, ce qui correspond parfaitement à la conception de l’hérédité de Kölreuter. Une autre source possible pour les concepts liés à l’hérédité est le livre publié anonymement par Cornélius de Pauw (1739-1799) en français et en allemand, Recherches philosophiques sur les Américains. Sans y avoir jamais été, de Pauw décrivait dans son livre les habitants des Amériques comme inférieurs aux Européens ; il listait aussi les tableaux mathématiques mentionnés ci-dessus, sans faire référence à leur source73. En 1777, peu après la réalisation du tableau de Calw, Buffon publia une formule similaire avec une série de quatre générations métissées de Noirs et de Blancs74.

Il est impossible de prouver que la communauté savante de Calw connaissait vraiment ces travaux. Nous les mentionnons ici pour montrer que des représentations visuelles et textuelles de Bastarts humains (au sens de Kölreuter) circulaient dans les communautés savantes européennes. Le tableau de Calw a été réalisé au moment précis où les études systématiques sur la progéniture de populations de couleurs différentes se sont multipliées en Europe, suivies par des efforts en anthropologie pour légitimer un ordre social de domination blanche et masculine, en utilisant la catégorie « race » pour indiquer des différences innées entre populations75. Une source particulièrement révélatrice concernant le problème de la couleur de la peau humaine était en possession de Johann Georg Gärtner. En 1754, il possédait plusieurs des premiers volumes de la revue Hamburgisches Magazin, publiée de 1748 à 1763, à laquelle a succédé le Neues Hamburgisches Magazin de 1767 à 1781. L’objectif général de la revue était de présenter « des œuvres choisies issues des sciences naturelles et de sciences générales et plaisantes à utiliser pour l’éducation et le plaisir »76. Elle présentait, à une audience plus large de gens cultivés à l’extérieur de l’université et des écoles, les débats, expériences et rapports scientifiques les plus récents sur des maladies étranges et des événements inhabituels, ainsi que les théories nouvelles. Des articles d’auteurs anglais, américains et français, pour beaucoup membres de sociétés académiques, étaient traduits en allemand. La revue contenait aussi des traductions d’articles du Dictionnaire encyclopédique, des rapports d’expéditions, de nouvelles cartes marines, etc. Johann Georg Gmelin y a publié son Voyage en Sibérie, et la théorie médicale influente de Georg Stahl a été le sujet d’un article en 175377. D’autres articles présentaient des théories de procréation (Zeugung) aussi bien que des théories sur la teinture. Les références étaient méticuleusement listées, de telle sorte que toutes les informations pouvaient être rapportées à leurs sources originales, et l’éventail des sujets couverts était large.

Trois publications sur la couleur de la peau humaine, dans le Hamburgisches Magazin, fournissent des indices importants sur la manière dont le tableau de la Vieille Pharmacie de Calw peut être lu. Deux d’entre elles ont été publiées dans le premier numéro de 1748 – ce qui indique que les éditeurs les ont crues d’une grande pertinence pour un lectorat qu’il fallait encore convaincre de s’abonner : la traduction allemande de l’« Essay on the Causes of the Different Colours of Humans in Different Regions of the World » de Johann Mitchel [sic], Doctor der Arzneykunst (docteur en médecine) et membre de la Royal Society de Londres, qui résidait dans la colonie anglaise Urbana en Virginie78 ; et la traduction d’une partie, plutôt courte, de la dissertation de Maupertuis de 1745, Vénus physique, qui traitait de l’origine des humains et des animaux, et de l’origine des « Noirs »79. Le troisième article était celui de La Mothe, publié dix ans plus tard. Il traitait de la question de la couleur de peau d’Adam et discutait en particulier le travail de Maupertuis sur les causes de la peau blanche ou de la peau avec des taches de rousseur chez « les nègres [negroes] »80.

Nous pouvons donc soutenir sans crainte d’erreur que le débat scientifique du début et du milieu du XVIIIe siècle sur la couleur de la peau humaine et les théories pangénétiques de l’hérédité était connu dans le réseau des pharmaciens, des médecins et des savants en histoire naturelle de Calw, et que cela pourrait avoir inspiré au peintre l’idée de placer une femme noire et un homme blanc dans un environnement paradisiaque. Une lacune dans les sources doit ici être comblée par une possibilité, certes spéculative, et pourtant plausible. C’est le successeur d’Achatius Gärtner (III), Gaupp, qui, le plus vraisemblablement, a commandé le tableau. Sous l’hypothèse qu’il disposait également des informations sur le débat sur la couleur de peau tel qu’il est reconstitué ici, une interprétation cohérente et non-contradictoire du tableau est possible. Il semble justifié de supposer que, dans ces petites villes, les gens instruits, de la même profession, étaient en contact étroit, se rencontrant les uns les autres et discutant de ce qu’ils pensaient et faisaient. Avant de déménager à Calw, Gaupp vivait à Bâle où Maupertuis avait passé ses dernières années. Ne serait-ce qu’au moment de la mort de Maupertuis en 1759, Gaupp a dû entendre parler de l’homme qui, à l’époque de sa jeunesse, avait été le président de l’Académie des sciences de Berlin et qui avait même mené une expédition en Laponie pour résoudre une énigme concernant la forme de la terre.

Différence de couleur de peau et monogenèse pourtant : Adam blanc, Ève noire et la beauté de la femme noire

Johann Mitchell (1711-1768), qui devait devenir célèbre pour son importante carte de l’est de l’Amérique du Nord, croyait en la monogenèse et en un principe d’identité de tous les humains. Son texte de 1747 dans le Hamburgische Magazin est plutôt volumineux et impressionnant, avec sa combinaison de considérations théoriques et d’approche expérimentale sur les causes des différentes couleurs de peau. L’article a initialement été publié dans les Proceedings of the Royal Society of London en 1744. Se distanciant lui-même de Malpighi et de ses disciples, Mitchell soutenait que son approche était complètement nouvelle, pour deux raisons : il utilisait la dernière théorie de Newton sur la lumière et les couleurs, et sa propre recherche microscopique sur la peau de personnes vivantes. Dispensant des soins médicaux en Virginie, il était en contact avec des esclaves africains et des indigènes qui souffraient de cloques sur la peau dues à des brûlures ou à l’utilisation, peut-être médicale, de mouches espagnoles81. Il avait aussi acquis l’expérience de l’incision, en pratiquant des saignées ou « dans d’autres circonstances »82. Il rejetait l’idée de Malpighi et d’autres, selon laquelle la couleur noire était due, puisqu’elle ne pouvait pas être séparée ou extraite de la peau, à une substance liquide particulière sécrétée par l’organisme83. Mitchell constata que la peau noire était beaucoup plus épaisse que celle des Blancs et conclut que c’était son épaisseur qui déterminait la quantité de lumière qui pouvait passer à travers. Suivant l’hypothèse de Newton, selon laquelle les corps obscurs absorbaient la lumière, c’étaient la couche moyenne de la peau et son épaisseur qui déterminaient la couleur84. Aucune différence de principe n’était à chercher dans des peaux de couleur différente85. En introduisant cette interprétation, Mitchell était capable d’expliquer la couleur de peau d’enfants d’hommes blancs et de femmes noires, et la couleur de peau des Amérindiens à peu près entre blanc et noir86. Il concluait :

« 1. Qu’il n’y a pas une Différence si grande, anormale [unnatural] et inexplicable entre Nègres [Negroes] et Blancs en raison de leurs Couleurs, que cela rende impossible qu’ils soient descendus de la même Souche, comme certaines Personnes, ignorantes de la Doctrine de la Lumière et des Couleurs, sont très susceptibles de l’affirmer avec trop d’assurance, et en contradiction, sans aucun Scrupule croirait-on, avec la Doctrine (telle qu’elle apparaît) des Pages Sacrées.

2. Que l’Epidermis, outre ses autres Fonctions, tend à préserver l’Uniformité des Couleurs des Êtres humains à travers le Monde. »87

C’était un rejet clair des théories pré-raciales de la polygenèse, telles que l’hypothèse d’Isaac La Peyrère, à la fin du XVIIe siècle, qu’il y avait des « préadamites », êtres d’un statut inférieur, nés avant Adam, particulièrement en Amérique88. Selon Mitchell, les Noirs et les Blancs avaient la même origine ; les Marrons [brown people] et les enfants de parents blanc et noir avaient une couleur de peau intermédiaire. Dans la dernière section de l’ouvrage, Mitchell traitait de l’influence du soleil et des conditions de vie sur la couleur de peau. Selon lui, les propriétés géographiques des pays et les habitudes des gens influençaient la texture et la couleur de la peau ; il identifiait la chaleur et la déshydratation comme une cause de peau plus épaisse et recourait à l’exemple des forgerons. Pour sa démonstration, il recourait aux textes de philosophes naturels et d’historiens de l’antiquité, comme Pline et Hérodote, aux textes plus récents de Léon l’Africain89, et à ses propres observations en Amérique du Nord. Il concluait que les habitudes des habitants des pays chauds contribuaient à rendre leur peau plus foncée, tandis que les habitudes des Européens et des autres Blancs contribuaient « à rendre leurs Peaux plus blanches qu’elles auraient été autrement »90. De nouveau, il mettait l’accent sur le fait que « Noirs et Blancs … pourraient très naturellement être tous descendus de seuls et mêmes Parents… »91. Les peaux différentes étaient ce qu’il y avait « de plus approprié pour la Préservation de la Santé », et la couleur noire n’était aucunement la conséquence de la malédiction de Cham, mais « plutôt une Bénédiction, rendant les Vies [des Nègres] [[the Negroes]] […] plus tolérables et moins douloureuses »92. Il considérait les Blancs « dégénérés […] de l’Aspect primitif et original de l’Humanité […] au pire Extrême, le plus délicat, tendre et maladif ». Pour Mitchell, la différence de couleur de peau ne remettait pas en cause l’identité primordiale des êtres humains. La couleur de peau primaire était « une Couleur fauve intermédiaire »93, à partir de laquelle les autres se sont développées, par ajustement aux climats. Cependant, sans le mentionner explicitement, il considérait aussi que l’hérédité avait une influence sur la couleur de peau des enfants de parents de couleurs différentes94.

Son opinion a néanmoins été contestée, comme l’indique l’article ultérieur de La Mothe dans la revue95. Sans l’approche scientifique méticuleuse de Mitchell, et suivant la vieille explication géographique des différentes couleurs de peau, La Mothe soutenait qu’Adam était blanc, puisqu’il avait été créé dans cette aire géographique où aucune population noire ne vivait. Convaincu qu’il y avait plus de Blancs que de Noirs, et que la peau noire ne pouvait pas s’éclaircir jusqu’au blanc, tandis que la peau blanche pouvait s’obscurcir, il concluait que la peau blanche était première. Le compte rendu par La Mothe d’une vaste littérature sur la couleur de peau présente Maupertuis comme l’auteur le plus important, proposant l’explication la plus complète et la plus générale de l’origine de la peau noire et du développement embryonnaire. La théorie de Maupertuis a convaincu La Mothe que l’explication la plus facile de l’origine de couleurs de peau différentes était de supposer deux humains primordiaux de différentes couleurs de peau. Pour La Mothe, cette solution était en contradiction avec la Bible et donc improbable96. Le tableau de 1770, commandé pour le lieu des expériences d’hybridation de Kölreuter, a néanmoins choisi cette solution : le couple primordial différait en couleur de peau. D’un Adam blanc et d’une Ève noire, des humains de toutes les autres couleurs de peau suivraient.

En 1757, cette solution était impossible pour La Mothe. Il était convaincu qu’Adam et Ève devaient avoir été blancs. Il ne considérait cependant pas la peau noire comme un signe négatif ni comme la conséquence de la malédiction de Cham. Son argument était étonnant : la peau noire ne pouvait pas être une malédiction puisqu’il y a :

« des femmes nègres [negro women] qui, du fait de la dextérité et de la grâce de leurs corps, de leurs visages bien proportionnés, de leur peau délicate et tendre comme le velours, et du fait des proportions des plus régulières et équilibrées de leurs corps, pouvaient contester la primauté de nos femmes les plus belles »97.

Dans les articles traités, les femmes noires n’appartenaient pas à un « genre [kind] » ou à une « race » différente. Comme Mitchell l’avait affirmé en 1747, la couleur de peau ne constituait pas une différence principielle. Les auteurs présentés ici, comme la majorité des contemporains, étaient convaincus que l’humanité « partageait une similitude essentielle »98. Maupertuis allait même plus loin dans son Vénus physique et dans la partie qui a été publiée anonymement en 1747 dans le Hamburgisches Magazin99. Sa traduction en allemand montre clairement que le centre d’attention était la variété et non la différence héréditaire, comme l’usage ultérieur du terme (français) « race » dans la tradition kantienne l’impliquait. Le texte original de Maupertuis en français recourait au terme « race » pour des populations d’origines géographiques différentes ayant des traits physiques clairement différents, tandis que la traduction allemande de Vénus physique utilisait le terme « Gestalten », qui intègre tous les traits physiques de forme, texture, etc. Le terme « Gestalt » ne fonctionnait et ne fonctionne pas comme synonyme pour « race » ou « Rasse » en allemand. Pour formuler son argument, Maupertuis voyageait mentalement à travers l’Afrique, l’Asie et l’Océan Pacifique. Il décrivait certains peuples, tels que les Hottentots, comme laids. Il rencontrait, en imagination, des géants, des personnes de petite taille, et dans les forêts de Bornéo, des habitants qui ressemblaient complètement à des humains, exceptées leurs queues. Il demandait :

« en pensent-ils moins pour avoir des queues de singes ? Et ce qu’on n’a fait dépendre ni du blanc ni du noir, dépendra-t-il du nombre des vertèbres ? »100

Il mentionnait aussi des êtres blancs nocturnes qui étaient actifs seulement la nuit parce qu’ils ne pouvaient pas tolérer la lumière. Il se référait clairement à ces premiers récits des années 1740 et 1750, que Carl von Linné utilisait pour diviser les humains en sous-groupes d’Homo sapiens, d’Homo nocturnus, ou Homo troglodytes, et d’Homo caudatus101.

En 1744-1745, Maupertuis avait utilisé le cas d’un garçon « nègre blanc », qui était le fils d’esclaves africains dans l’Amérique du Sud coloniale, pour développer sa théorie de l’hérédité. Pour lui, l’enfant albinos contribuait à réfuter la théorie de la préformation. La couleur de la peau de l’enfant démontrait l’inventivité de la nature, qui développait de nouvelles formes en créant de nouvelles propriétés dans la semence. L’albinisme concourait aussi à soutenir la théorie du monogénisme, avec pour corollaire la peau blanche comme origine de toute couleur de peau102. Maupertuis louait la possibilité de créer de nouvelles variétés humaines, ainsi que la beauté des femmes de couleur différente. Son texte se conclut par l’hymne d’un homme expérimenté qui a vu les femmes du monde et savait où elles étaient les plus belles et les plus diverses : à Paris, bien entendu103. Il ne partageait pas l’idéal de beauté exclusif de la peau blanche de la femme nord-européenne104. Maupertuis trouvait que, dans des pays où tout le monde était blanc ou noir, il y avait « trop d’uniformité » et il pensait que « le mélange […] produirait […] des beautés nouvelles ». « Dans les Jardins du Louvre, un beau jour de l’Été, vous verrez tout ce que la terre entière peut produire de merveilles ». Il faisait l’éloge de la « brune » française « aux yeux noirs [qui] brille de tout le feu des beautés du midi », les « yeux bleus [qui] adoucissent les traits d’une autre », et « [j]’ai vû des yeux verts dans cette foule de beautés […] : ils ne ressemblaient ni à ceux des nations du Midi, ni à ceux des nations du Nord. Dans ces Jardins délicieux, le nombre des beautés surpasse celui des fleurs »105. Cela rappelle le Don Giovanni de Mozart, Maupertuis conseillant à ses lecteurs masculins de collecter ces beautés, de les voir toutes, « mais [de revenir] toûjours à la même, si vous voulez goûter des plaisirs qui remplissent votre cœur »106.

Des hommes cultivés comme Maupertuis et François Bernier (1625-1688) utilisaient ce qu’ils voyaient comme la beauté féminine pour évaluer des peuples de couleurs ou caractères différents, rassemblés en différentes « races » ou « espèces »107. Bernier consacrait presque la moitié de son texte de 1684 à louer la beauté de femmes de différentes « races ». Maupertuis alliait sa recherche du plaisir que les femmes étaient supposées offrir aux théories et débats des Lumières quant à savoir qui appeler humain108. Dans son discours philosophique sur les droits humains, la raison et la parole étaient les critères habituels de l’intégration dans l’humanité109. C’est en ce sens que Maupertuis contestait que quelques vertèbres au bout de la colonne vertébrale puissent décider de l’humanité de quelqu’un. Pour lui, l’exclusion était fondée sur des critères esthétiques, et s’effectuait par le biais de l’exclusion sexuelle ; ce qui, pour lui, était démontré par l’exemple des Hottentots110. C’était la beauté des femmes – reconnue par lui – qui les faisait appartenir à l’humanité. La question de savoir comment interpréter la beauté des femmes était l’objet d’un débat considérable à l’époque – allant de l’idée que la beauté signifiait des valeurs intérieures de moralité, à la fonction plutôt simple de la beauté comme de la cause de l’attraction sexuelle au service de la reproduction111. Pour certains penseurs des Lumières, les femmes n’avaient pas besoin de la raison pour être considérées comme humaines, et il n’était pas nécessaire de leur accorder des droits politiques et personnels égaux112. C’était le désir de l’homme blanc qui rendait les femmes humaines. Cette intégration dans l’humanité sans en même temps leur reconnaître les droits humains est visible dans le texte de Bernier, qui faisait l’éloge de la beauté de femmes réduites en esclavage sans remettre en cause l’institution de l’esclavage. L’éloge de la beauté de femmes d’origines et de teints différents participait aussi de la vision de Maupertuis d’une reproduction sélective, esthétiquement motivée, par le groupe dominant, où tout le pouvoir de décision est donné aux hommes113.

Métissage [Race Crossing] à la Pharmacie ?

Le dernier axe d’argumentation en vue de l’interprétation du tableau se concentre sur ses éléments visuels, à commencer par le point déjà soulevé par deux historiens de l’art dans les années 1950. Des éléments picturaux essentiels qui indiqueraient la chute de l’humanité manquent : le serpent, la pomme et l’arbre de la connaissance. Il y en a toutefois suffisamment d’autres ici pour susciter immédiatement l’impression du paradis avant la chute. Le couple nu sur le côté droit fait allusion à la célèbre gravure en cuivre d’Adam et Ève d’Albrecht Dürer en 1504 (fig. 3), comme le font d’autres éléments : le perroquet, l’élan et le chamois au sommet de la montagne au loin. Les animaux paisiblement assis les uns à côté des autres, comme le lion et l’agneau, sont aussi des éléments typiques de tableaux de paradis. Toutefois, l’ours polaire, les singes, les crocodiles et les arbres exotiques semblent provenir de récits de voyages d’explorateurs en Afrique ou en Amérique.

Albrecht Dürer, Adam and Eve (1504)

Fig. 3 Albrecht Dürer, Adam et Ève (1504)

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Éléments du paradis de Dürer dans le tableau de Calw (fig. 1) : le chamois, le perroquet et l’élan

Le tableau montre un vaste paysage ; sa composition ressemble de façon frappante à la représentation du monde, ou de la création de Dieu, dans la gravure en cuivre Opus tertiae Diei (L’Œuvre du Troisième Jour) dans la Physica Sacra, ou Bible de cuivre, de Johann Jakob Scheuchzer (1672-1733), publiée dans les années 1730114 (fig. 4). Dans cette œuvre centrale de physico-théologie allemande, nous trouvons aussi un Adam assis, qui pourrait avoir servi de modèle pour le personnage blanc dans le tableau de la pharmacie115.

Scheuchzer, Kupferbibel: Genesis, cap 1, 3rd Day of Creation
Painting, wood panel, decorating a door in the "Old Pharmacy" in Calw, Germany, Original at the Stadtmuseum Calw, 'Palais Vischer'

Fig. 4 Scheuchzer, Kupferbibel : Genèse, chapitre 1, troisième jour de la création, comparé au tableau de Calw.

Les contours du paysage dans les deux images, surtout les montagnes, ont des ressemblances. Le cadre de la gravure en cuivre de Scheuchzer représente la germination et la forme adulte du blé.

La Bible de cuivre (fig. 5a, b) était bien connue dans les régions protestantes de Suisse, du sud de l’Allemagne, et des Pays-Bas ; cette Bible est emblématique d’une pensée religieuse qui intégrait la science, son but était de présenter comment « la science (naturelle) sacrée expliquait les phénomènes naturels présents dans la Sainte Bible »116. Cette synthèse est clairement visible dans la gravure en cuivre intitulée Genèse (fig. 5a) : Adam est touché par la lumière divine de la raison, et le cadre de l’image présente les compositions de squelettes et les spécimens anatomiques alors célèbres de Frederik Ruysch, décrivant la croissance du fœtus. Le mélange d’éléments et de genres dans le tableau de la pharmacie peut être interprété comme un effort similaire pour demeurer dans le cadre biblique de la Genèse tout en intégrant les découvertes des XVIIe et XVIIIe siècles. Le couple humain est placé dans la création divine, qu’il explore ; le geste de la main droite d’Ève indique la relation à Dieu et exprime la conception des humains comme êtres de raison et de connaissance, et la main gauche d’Adam pointe le monde117. Vus ensemble, les quatre panneaux de portes de la Vieille Pharmacie portent tous sur des activités humaines – l’exploitation minière et la métallurgie, la culture des plantes, y compris peut-être l’hybridation dans la tradition de Kölreuter, l’utilisation de bateaux et la chasse des animaux, et finalement, l’interprétation de la nature comme création de Dieu.

Scheuchzer, Genesis, cap. 1, Homo ex humo; Creation and generation of the human
Painting, wood panel, decorating a door in the "Old Pharmacy" in Calw, Germany, Original at the Stadtmuseum Calw, 'Palais Vischer'

Fig. 5a : Le cadre montre des squelettes de fœtus humains et la croissance de l’embryon, d’œuf à enfant (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre), tels qu’ils apparaissaient dans des compositions d’os spécifiques de F. Ruysch.

Cette interprétation de la venue au monde des humains continue de se faire à l’intérieur du paradigme de la croissance et non pas encore du développement.

Il se pourrait que cet Adam assis ait servi de modèle au peintre de Calw, de même que la vue générale sur le paysage.

Scheuchzer, Chapter III, Serpens seductor:  Sitting Adam, with Eve offering the forbidden fruit

Fig. 5b : Scheuchzer, chap. III, Serpens seductor : Adam assis, avec Ève lui offrant le fruit interdit.

L’idée de peindre Ève avec une peau noire et Adam avec une peau blanche peut être comprise comme une représentation visuelle des considérations sur la nature de la peau noire et sur son hérédité, telles que proposées par J. Mitchell et Maupertuis pour expliquer l’origine de toutes les couleurs de peau possibles des humains. Imaginer le couple primordial noir et blanc comme les parents de peuples de toutes les couleurs de peau est aussi conforme aux expériences effectuées par Kölreuter à Calw, et à sa conclusion que les deux parents contribuent par leurs semences à la génération suivante et qu’il est possible de créer de nouvelles variétés en en croisant deux existantes118. Il se pourrait que ce soit une coïncidence mais ce pourrait aussi être un choix délibéré du peintre que d’utiliser toutes les couleurs du blanc au noir dans les mammifères peints de gauche à droite, indiquant tous les teints possibles de peau humaine et de pelage animal119.

On peut supposer avec un haut degré de certitude que ce tableau exprime l’attitude accueillante du peintre envers la variété des peuples, et qu’il les considérait tous comme faisant partie de l’humanité. Toutefois, si nous nous rapportons à Maupertuis et Bernier de manière critique, une interprétation plus sceptique de la distribution genrée de la couleur semble être appropriée : la variation était considérée comme l’effet de l’inclusion de femmes séduisantes de différentes origines120. Dans le contexte contemporain du processus déjà en cours de colonisation des Amériques, ainsi que de la pratique du commerce et de la propriété d’esclaves, la domination des Blancs sur les Noirs était aussi genrée. Il n’était pas arbitraire de peindre Ève, et non Adam, avec une peau noire.

Le tableau de Calw de 1770 ne représente pas deux races, cependant, ni un « métissage [race crossing] », comme le généticien Curt Stern le supposait dans les années 1950. Comme nous l’avons mentionné plus haut, « race » (« Rasse ») ne faisait pas encore partie du discours allemand sur la variété humaine, et c’était encore une catégorie « instable » dans les contextes français et anglais121. François Bernier a été un des premiers auteurs français à utiliser le terme « race », en 1684, pour décrire des groupes de populations, dans différentes aires géographiques, que les voyageurs, colonisateurs et marchands d’esclaves européens commençaient à connaître. Il utilisait « race » et « espèce » comme des synonymes122. En 1748, Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788) utilisa le terme français « race » dans son Histoire naturelle pour classer différents groupes de populations, distinguant les Européens comme le groupe primordial dont tous les autres descendaient. En 1735, Carl Linné (1707-1778) faisait un pas décisif dans l’histoire de « race », en divisant les humains en quatre sous-groupes et en les classant comme membres de la classe animale appelée Quadrupedia123. En 1758, il inventa le terme « primates », qui incluait les humains124. En 1775, cinq ans après la réalisation du tableau de Calw, l’anatomiste et anthropologue allemand Johann Friedrich Blumenbach (1752-1840), dans sa dissertation De generis humani varietate nativa, identifiait quatre groupes principaux dans l’humanité. Il utilisait l’équivalent latin de variétés, et, écrivant sur « les différences naturelles des humains », il critiquait l’esclavage et l’opinion selon laquelle les Européens étaient supérieurs aux Africains125. Sa troisième édition, en 1795, introduisait les termes « Caucasien », « Mongol », « Éthiopien », « Américain » et « Malais » pour désigner les cinq principales variétés de l’humanité, qui étaient encore considérées comme égales et non pas rigidement séparées les unes des autres. Ce livre a été traduit en allemand à titre posthume et publié en 1798 avec des ajouts significatifs. Les termes « Rasse » ou « race » ne font pas encore partie du titre, « race » est utilisé dans le texte seulement quand il est fait référence au philosophe allemand Emmanuel Kant (1727-1804) et à son usage du terme français126. Se fondant sur le concept d’hérédité de Maupertuis, Kant avait introduit le mot en 1775 pour des sous-groupes humains caractérisés par des traits stables et héréditaires comme la couleur de la peau. Il voyait la « race » blanche comme la première et la supérieure, du fait de la « perfection » (Vollkommenheit) de la couleur blanche et d’autres propriétés127. Kant est un des premiers auteurs qui ne conçoivent pas la possibilité d’améliorer une population en incluant, pour la reproduction, de belles femmes d’autres « races » – il tendait à prôner la conservation des races existantes, de crainte d’une dégénération128.

Considérant ce déplacement dans la conceptualisation des différences entre sous-groupes humains en différentes aires géographiques, le tableau de la pharmacie de Calw peut être identifié comme relevant plutôt du discours plus ancien du XVIIIe siècle, qui reconnaissait en principe une unique origine pour tous les humains et qui valorisait la variété. Il appartient aussi à un discours qui intégrait de nouveaux concepts matérialistes d’hérédité fondés sur les pratiques des éleveurs. Le tableau a été réalisé exactement au moment où un déplacement fondamental se produisait et – fondé sur exactement les mêmes nouveaux concepts d’hérédité – où différentes populations humaines pouvaient être vues comme différentes races alignées sur une échelle hiérarchique, les mélanges de ces races étant désapprouvés129.

Le tableau nourrit une autre ligne de conflit du discours qui changeait alors sur la différence humaine. Il réfère de manière critique à l’inclusion par Linné des humains et de leurs sous-groupes dans le règne animal, qui était le prérequis décisif pour l’introduction de « race » comme catégorie classificatoire des sous-groupes de l’espèce humaine. Linné ne traitait pas la question de savoir qui devait être inclus dans l’humanité, il classait les humains comme des animaux. La représentation contrastée des deux figures près de l’arbre sur la gauche et d’Adam et Ève sur la droite est l’argument décisif de l’interprétation selon laquelle le tableau de Calw n’a pas suivi le geste de Linné.

Pour identifier les deux figures ressemblant à des humains sur la gauche, le style conventionnel du peintre doit être pris en compte. Comme nous l’avons déjà indiqué à propos de la Bible de cuivre de Scheuchzer, l’artiste a soit copié le matériau visuel disponible à l’époque, soit traduit en images des descriptions textuelles. Le bateau, dans le tableau représentant des animaux dans la mer, semble correspondre à une représentation mentale d’une description d’un bateau en papyrus ; et les arbres sont peints dans le style des tableaux exotiques contemporains, que l’on trouvait dans les châteaux130. Le plus frappant est la similarité de l’homme sur le bateau à la sculpture alors célèbre de la fontaine romaine du XVIe siècle, Neptune et Triton, réalisée par l’architecte et sculpteur renommé Gian Lorenzo Bernini (1598-1680). Les gravures en cuivre représentant la sculpture circulaient largement ; que le peintre de Calw pourrait avoir connues131 (fig. 6).

Gian Lorenzo Bernini, Neptune (and Triton), (1622-1623)
The man on the boat on the Calw painting

Fig. 6 : Gian Lorenzo Bernini, “Nettuno, e Tritone nella peschiera della villa Montalto” (1622-1623).

L’homme sur le bateau dans le tableau de Calw (voir Fig. 2b).

Les deux figures près de l’arbre sur la gauche peuvent être vues comme des « orangs-outans » tels qu’ils étaient connus à l’époque. Deux gravures circulaient dans les cercles savants hollandais132. Il est assez probable que ces œuvres étaient aussi connues dans la Pharmacie de Calw, étant donné ses relations académiques et commerciales avec Amsterdam et Leyde. La figure debout ressemble au orang-outan tel qu’il est représenté dans De Indiae utriusque re naturali et medica libri quatuordecim de William Piso, publié en 1658133 (fig. 7). La figure assise ressemble à un brouillon de l’orang-outan de l’anatomiste d’Amsterdam Nicolas Tulp (1593-1674), tel qu’il a été publié en 1641 (fig. 8). Tulp a fourni la première description scientifique d’un singe anthropoïde d’Angola. Une copie, gravée sur bois, de l’image de Tulp a aussi été publiée à titre posthume sous le nom du naturaliste de Bâle Conrad Gessner (1516-1565) dans sa troisième édition, en 1669, du Thier-Buch134. L’image de Piso tirait son origine de récits de voyage de Bornéo ; Carl von Linné l’a utilisée dans les années 1750, dans son effort pour, créant la classe « primates »135, classer les humains en sous-groupes d’animaux. En 1760, quatre types d’anthropomorphes étaient présentés dans la revue de Linné Amoenitates Academicae136. Une seule de ces figures, « Throglodyta Bontii », ressemble à la représentation d’un orang-outan dans Piso/Bontius et dans le tableau de Calw.

Fig.7 Orang Utan, Bontius/Piso (1685)
Fig.8 Homo Sylvestris, Nicolas Tulp (1641)
The figures on the left side of “White Adam, Black Eve”

Fig. 7 Orang-outan, Bontius/Piso, 1685        

Fig. 8 Nicolas Tulp, Homo sylvestris, 1641     

Les figures sur le côté gauche de “Adam blanc, Ève noire” (voir Fig. 1).

Les deux figures humaines sur la droite sont clairement juxtaposées au couple sur la gauche : ce cadre visuel indique que le peintre voyait une différence fondamentale entre les deux137. Avec une personne debout et l’autre assise, elles se reflètent l’une l’autre, mais le geste d’Ève manifeste qu’elle maîtrise la raison et la connaissance138. Compte tenu du thème de l’universalité des gestes, qui était développé au XVIIe siècle139, la position d’Ève indique aussi que le tableau considère Noirs et Blancs comme les mêmes, et non pas comme séparés en deux groupes distincts dans une classification, que ce soient des espèces ou des sous-espèces ou races [subspecies/races].

Cette juxtaposition claire des deux couples à gauche et à droite correspond bien à une controverse scientifique sur les frontières de l’humain et sur la question de savoir si ces orangs-outans pouvaient être considérés comme des humains ou non. En 1699, l’anatomiste Edward Tyson (1650-1708) disséquait l’animal amené d’Angola, qui avait déjà été représenté par Tulp en 1641 et dans le De Indiae utriusque re naturali et medica libri quatuordecim de Piso en 1658. Tyson l’identifiait comme orang-outan et n’étant pas humain140. Dans les années 1750, Buffon rejetait l’inclusion par Carl von Linné des hommes dans le règne animal. Pour lui, la raison distinguait fondamentalement les humains141. En 1746, l’explorateur de Tübingen, Johann Georg Gmelin, critiqua fortement Linné pour son choix de positionner les humains dans le groupe animal Anthropomorphe142. Étant donné les relations familiales et académiques de Gmelin avec les pharmaciens, médecins et naturalistes de Calw, le tableau peut être regardé comme une illustration de cette position anti-linnéenne, une position qui critique l’application de la classification zoologique aux humains, telle qu’elle a ouvert la voie, en étant poussée plus loin, à leur racialisation143.

Conclusion. Adam et Ève et la genèse de la différence raciale

En somme, le tableau représente un effort visant à faire correspondre de nouvelles découvertes scientifiques aux Écritures, à affirmer une origine monogénique pour les humains de toutes les couleurs de peau, et à considérer les humains comme fondamentalement différents des animaux. Les deux orangs-outans ont la fonction d’une sorte de miroir du couple humain, et d’un rappel des débats acharnés du XVIIIe siècle sur les frontières entre humains et animaux.

À la fin du XVIIIe siècle, le tableau était situé à un point de transition crucial. Il était encore possible d’associer science, Lumières et pensée religieuse chrétienne pour considérer tous les humains comme égaux et ayant une origine commune. Quand la couleur de peau est devenue un trait héréditaire, le nouveau concept pangénétique et matérialiste d’hérédité de Maupertuis et les expériences de Kölreuter ont servi de lien entre l’attitude inclusive, plus ancienne, envers la variation humaine et la nouvelle conceptualisation de différents sous-groupes humains en tant que races, qui pouvaient alors être soumises à un ordre hiérarchique. Cet ordre hiérarchique existait déjà dans la sphère sociale des économies d’outre-mer – il pouvait maintenant être conçu comme naturel. Des différences de pouvoir économique, politique, technologique, juridique et militaire, telles qu’elles étaient déjà déployées dans des systèmes d’esclavage et de domination coloniale, relevaient désormais d’une différence innée corporelle, donnée par la nature ou par Dieu et susceptible de justification scientifique.

Remerciements :

Je souhaite remercier pour leur soutien, leurs commentaires critiques et leurs informations éclairantes : Harold Cook (Brown University) ; Florike Egmond (Universiteit Leiden) ; Christiane Eifert (Freie Universität Berlin) ; Christine Hauskeller (University of Exeter) ; Gerlinde Hövel (Witten) ; Ursula Klein (Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin) et Avi Lifschitz (Oxford University). Mon frère, l’historien de l’art Georg Satzinger (Friedrich Wilhelm Universität Bonn), m’a aidée en me donnant un accès rapide à des connaissances pertinentes de son champ. J’ai bénéficié des compétences de Michael Stanley Baker (Nanyang Technological University Singapore) et Christina Wheeler (Berlin) dans leur langue maternelle et en tant que correcteurs professionnels. Gisela Lemm (Berlin) a facilité le contact avec des personnes cruciales à Calw, à commencer par Elfriede Berner qui a contacté Lena Wörsdörfer des Stadtarchiv et du Stadtmuseum de Calw. Lena Wörsdörfer et K. Meiritz m’ont gentiment envoyé des documents d’archives concernant l’Apotheke et des copies des images. Veronika Lipphardt (Freiburg) m’a aidé il y a des années à accéder au dossier « Race Crossing in Paradise » dans les Curt Stern Papers aux archives de l’American Philosophical Society à Philadelphie. En 2014-2015, mon séjour comme chercheure invitée dans le groupe de recherche « Twentieth Century Histories of Knowledge about Human Variation » à l’Institut d’histoire des sciences de Berlin m’a finalement donné le temps nécessaire pour la recherche et des opportunités de discussions passionnantes sur ce tableau déroutant. La bibliothèque de l’institut a fourni de fantastiques réserves de littérature nécessaire à ce projet. Je souhaite les remercier pour leur soutien inestimable. Enfin et surtout, mes remerciements vont à Erika Hickel, qui m’a enseigné l’histoire des sciences et, en particulier, l’importance de la profession des pharmaciens (Apotheker) dans cette histoire. Je lui dédie cet article.

 

Helga Satzinger. 

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1

Peter Hartwig Graepel, « Allegorische Darstellung der drei Naturreiche in einer Apothekenmaterialkammer des 18. Jahrhunderts », Deutsche Apothekerzeitung, 120, 1980, p. 1056-1058.

Graepel utilise la coiffure des femmes et l’histoire de la pharmacie pour dater les tableaux.

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2

Hans Martin von Erffa, dans Ikonologie der Genesis. Die christlichen Bildthemen aus dem alten Testament und ihre Quellen, vol. 1 (Munich, Deutscher Kunstverlag, 1989), ne consacre pas un mot à la couleur de peau d’Adam et Ève, ni à aucune différence possible de couleur de peau. La tradition biblique soutenait que le premier humain noir après Adam et Ève était Cham, le fils de Noé, qui a été maudit à cause de sa mauvaise conduite et est, par conséquent, devenu noir. Il a été suivi par la reine de Saba, décrite comme étant mate et magnifique dans le Cantique des Cantiques de Salomon. Voir : Anna Greve, Farbe – Macht – Körper. Kritische Weißseinsforschung in der europäischen Kunstgeschichte, Karlsruhe, Scientific Publishing, 2013, p. 123-124.

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3

Le Deutsche Apotheken-Museum de Heidelberg ne connaît pas d’images comparables sur des portes ou des meubles de pharmacies de l’époque (Anne Roestel, correspondance par courrier électronique avec l’auteure, 29 janvier 2015).

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4

Peter Hartwig Graepel, « Beiträge zur Geschichte der Alten Apotheke Calw. Die Privilegien der Alten Apotheke Calw. Der Briefwechsel von Achatius und Johann Georg Gärtner mit Johann Ambrosius Beurer », Gladenbacher Beiträge zur Geschichte des deutschen Apothekenwesens, no 2, 2013, p. 58-59 ; Peter Hartwig Graepel, « Allegorische Darstellung der drei Naturreiche in einer Apothekenmaterialkammer des 18. Jahrhunderts », Deutsche Apothekerzeitung, 120, 1980, p. 1056-1058 ; Peter Hartwig Graepel, Die Gärtner-Gedenkstätte im Museum der Stadt Calw. Bahnbrechende Arbeiten auf dem Gebiet der Früchte- und Samenforschung, der Blütenbiologie und der Pflanzenbastardierung, Kleine Reihe, vol. 3, Calw, Museum der Stadt Calw, 1991. Les tableaux sont maintenant détenus par le Stadtmuseum de Calw, le Palais Vischer.

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5

Curt Stern, Gertrud Belar, « Race Crossing in Paradise? », Journal of Heredity, 49, 1953, p. 154-155 ; Curt Stern, « The Biology of the Negro. In America, the continuing amalgamation of Africans, Caucasians, and Indians is forming a people of mixed genetic character. Centuries hence, students may ask: “What became of the Negro?” », Scientific American, 191, 1954, p. 80-85. Werner Sollors, dans Neither Black nor White, Thematic Explorations of Interracial Literature (Oxford, Oxford University Press, 1997, p. 34), se réfère à cet article et à Graepel (Die Gärtner-Gedenkstätte im Museum der Stadt Calw. Bahnbrechende Arbeiten auf dem Gebiet der Früchte- und Samenforschung, der Blütenbiologie und der Pflanzenbastardierung, Kleine Reihe, vol. 3, Calw, Museum der Stadt Calw, 1991). Il utilise le tableau et deux descriptions textuelles d’Adam et Ève selon lesquelles elle et lui sont différents. Ces éléments « établissent un mythe des origines qui harmonise un thème biblique avec l’intérêt scientifique moderne pour les lois de la descendance qui devait culminer dans le travail de Gregor Johann Mendel sur le ratio des combinaisons possibles ». Sollors n’approfondit pas le contexte de la création du tableau et ne fournit pas d’interprétation.

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6

Pour les interdictions de mariage dans les différents États des États-Unis d’Amérique, voir : James R. Browning, « Anti-Miscegenation Laws in the United States », Duke Bar Journal, 1, 1951, p. 26-41.

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7

American Philosophical Society – Curt Stern Papers (APS-CSP).

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8

APS-CSP, Mrs. Thornton W. Burnet à Curt Stern, 29 décembre 1952.

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9

APS-CSP, Charles W. Richards à Curt Stern, 4 novembre 1954.

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10

APS-CSP, Frh. von Erffa à Curt Stern, 21 février 1955 : « bei dem Bild mit der schwarzen Eva [handelt es sich] um eine naturwissenschaftliche und nicht um eine farbensymbolische Fragestellung ».

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11

APS-CSP, Margaretta M. Salinger à Curt Stern, 30 décembre 1954.

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12

Pour les considérations d’une « Bildwissenschaft » actuelle et des recherches sur la culture visuelle, voir : Marius Rimmele, Klaus Sachs-Hombach, Bernd Stiegler (dir.), Bildwissenschaft und Visual Culture, Bielefeld, transcription, 2014. Des idées formulées dans ce cadre influencent la manière dont je lis le tableau de la pharmacie.

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13

Shulamit Volkov, « Exploring the Other. The Enlightenment’s Search for the Boundaries of Humanity », in R. S. Wistrich (dir.), Demonizing the Other. Antisemitism, Racism and Xenophobia, New York, Routledge, 1999, p. 154-155.

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14

David Bindman, Ape to Apollo. Aesthetics and the Idea of Race in the 18th Century, Londres, Reaktion Books, 2002.

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15

Sur la famille Gärtner, voir les publications de Peter Hartwig Graepel (en particulier : Die Gärtner-Gedenkstätte im Museum der Stadt Calw. Bahnbrechende Arbeiten auf dem Gebiet der Früchte- und Samenforschung, der Blütenbiologie und der Pflanzenbastardierung, Kleine Reihe, vol. 3, Calw, Museum der Stadt Calw, 1991). Pour le transfert d’épices, de médicaments et de plantes en général aux XVIIe et XVIIIe siècles, voir : Londa Schiebinger, Claudia Swan (dir.), Colonial Botany. Science, Commerce, and Politics in the Early Modern World, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2005. Pour le lien entre le commerce et le développement de la science : Harold Cook, Matters of Exchange. Commerce, Medicine, and Science in the Dutch Golden Age, New Haven, Londres, Yale University Press, 2007 ; pour la botanique : Staffan Müller-Wille, Botanik und weltweiter Handel. Zur Begründung eines natürlichen Systems der Pflanzen durch Carl von Linné (1707–1778), Berlin, VWB, 1999.

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16

Voir : Erika Hickel, Die Arzneimittel in der Geschichte. Trost und Täuschung – Heil und Handelsware, Nordhausen, Traugott Bautz, 2008, p. 251-329 ; Erika Hickel, « Der Apothekerberuf als Keimzelle naturwissenschaftlicher Berufe in Deutschland », Pharmazie in unserer Zeit, 6, 1977, p. 14-22. Les « Apotheker » ne sont pas équivalents aux apothicaires : voir Erika Hickel, Arzneimittel- Standardisierung im 19. Jahrhundert in den Pharmakopöen Deutschlands, Frankreichs, Großbritanniens und der Vereinigten Staaten von Amerika, Stuttgart, Wiss. Verl.-Ges., 1973 ; Ursula Klein, « Apothecary’s Shops, Laboratories and Chemical Manufacture in Eighteenth-Century Germany », in L. Roberts, S. Schaffer, P. Dear (dir.), The Mindful Hand. Inquiry and Invention from the late Renaissance to early Industrialisation, Amsterdam, Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen, 2007, p. 246-276. Sur l’éducation des « Apotheker », voir : Ursula Klein, « Apothecary-Chemists in Eighteenth-Century Germany », in L. M. Principe (dir.), New Narratives in Eighteenth Century Chemistry, Dordrecht, Springer, 2007, p. 97-137 ; Ursula Klein, « Blending technical innovation and learned natural knowledge: the making of ethers », in U. Klein, E. C. Spary (dir.), Materials and Expertise in Early Modern Europe. Between Market and Laboratory, Chicago, The University of Chicago Press, 2010, p. 125-157.

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17

Reiner Flik, « Die Textilindustrie in Calw und Heidenheim 1750–1850. Eine regional vergleichende Untersuchung zur Geschichte der Frühindustrialisierung und der Industriepolitik in Württemberg », Zeitschrift für Unternehmensgeschichte, 57, Stuttgart, Steiner, 1990, 1, p. 124 ; Peter Hartwig Graepel, « Beiträge zur Geschichte der Alten Apotheke Calw. Die Privilegien der Alten Apotheke Calw. Der Briefwechsel von Achatius und Johann Georg Gärtner mit Johann Ambrosius Beurer », Gladenbacher Beiträge zur Geschichte des deutschen Apothekenwesens, no 2, 2013, p. 25-27 ; Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978.

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18

Peter Hartwig Graepel, dans Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich (Marburg, Inauguraldissertation, 1978), donne l’histoire la plus détaillée de la pharmacie et de la famille Gärtner.

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19

Armin Wankmüller, « Vorwort », Beiträge zur Württembergischen Apothekengeschichte, 1, 1950, p. 17-19 ; Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978, p. 14-15 ; Peter Hartwig Graepel, « Beiträge zur Geschichte der Alten Apotheke Calw. Die Privilegien der Alten Apotheke Calw. Der Briefwechsel von Achatius und Johann Georg Gärtner mit Johann Ambrosius Beurer », Gladenbacher Beiträge zur Geschichte des deutschen Apothekenwesens, no 2, 2013, p. 37-44.

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20

Peter Hartwig Graepel, Die Gärtner-Gedenkstätte im Museum der Stadt Calw. Bahnbrechende Arbeiten auf dem Gebiet der Früchte- und Samenforschung, der Blütenbiologie und der Pflanzenbastardierung, Kleine Reihe, vol. 3, Calw, Museum der Stadt Calw, 1991, p. 13.

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21

Armin Wankmüller, « Vorwort », Beiträge zur Württembergischen Apothekengeschichte, 1, 1950, p. 18.

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22

Peter Hartwig Graepel, « Beiträge zur Geschichte der Alten Apotheke Calw. Die Privilegien der Alten Apotheke Calw. Der Briefwechsel von Achatius und Johann Georg Gärtner mit Johann Ambrosius Beurer », Gladenbacher Beiträge zur Geschichte des deutschen Apothekenwesens, no 2, 2013, p. 42.

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23

Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978, p. 33-39.

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24

Curt Stern, Gertrud Belar, « Race Crossing in Paradise? », Journal of Heredity, 49, 1953, p. 154 ; Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978.

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25

Voir : Helmuth Albrecht (dir.), Schwäbische Forscher und Gelehrte, Leinfelden-Echterdingen, DRW-Verlag Weinbrenner, 1992. Concernant le premier travail sur la sexualité des plantes, voir dans ce volume l’article de Sabine Sander, « Rudolph Jacob Camerarius » (p. 40-45).

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26

Klaus Dobat, « Johann Georg Gmelin und Samuel Gottlieb Gmelin. Zwei Schwaben in Russland », in H. Albrecht (dir.), Schwäbische Forscher und Gelehrte, Leinfelden-Echterdingen, DRW-Verlag Weinbrenner, 1992, p. 46-52.

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27

Peter Hartwig Graepel est étonnamment silencieux sur ce point dans toutes ses publications mentionnées.

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28

Ulrike Gleixner, Pietismus und Bürgertum. Eine historische Anthropologie der Frömmigkeit, Württemberg 17.-19. Jahrhundert, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2005, p. 64-67, p. 123-126.

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29

Curt Stern, Gertrud Belar, « Race Crossing in Paradise? », Journal of Heredity, 49, 1953, p. 154 ; Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978.

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30

Fritz von Wettstein, « Joseph Gottlieb Koelreuter [sic] », Die Naturwissenschaften, 21, 1933, p. 309-310.

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31

Hans Stubbe, Kurze Geschichte der Genetik bis zur Wiederentdeckung der Vererbungsregeln Gregor Mendels, Jena, Gustav Fischer, 1963, p. 71-100 ; Fritz von Wettstein, « Joseph Gottlieb Koelreuter [sic] », Die Naturwissenschaften, 21, 1933, p. 309-310 ; Ernst Mayr, « Joseph Gottlieb Kölreuter’s Contributions to Biology », OSIRIS 2, 1986, p. 135-176 ; Staffan Müller-Wille, « Koelreuter, Joseph Gottlieb », Brenner’s Encyclopedia of Genetics, 2e éd., vol. 4 ; Staffan Müller-Wille, V. Orel, « From Linnaean Species to Mendelian Factors: Elements of Hybridism, 1751–1870 », Annals of Science, 64, 2007, p. 171-215.

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32

Pour toutes les informations sur Kölreuter : Peter Hartwig Graepel, « Joseph Gottlieb Kölreuter », in H. Albrecht (dir.), Schwäbische Forscher und Gelehrte, Leinfelden-Echterdingen, DRW-Verlag Weinbrenner, 1992, p. 67-71.

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33

E. G. Bobrov, « On the works by and on Linné published in Russia and the Soviet Union », in G. Broberg (dir.), Linnaeus. Progress and Prospects in Linnaean Research, Stockholm, Almquist & Wiksell, 1980, p. 267.

Je souhaite remercier l’historienne de la pharmacie, Gerlinde Hövel (Witten), pour avoir attiré mon attention sur cet article.

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34

Sur le sens de Bastart, voir plus loin “Les Bastarte de Kölreuter, l’alchimie, la pangenèse et l’hérédité”. J’utilise le terme allemand tel qu’utilisé par Kölreuter en italique.

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35

Peter Hartwig Graepel, « Beiträge zur Geschichte der Alten Apotheke Calw. Die Privilegien der Alten Apotheke Calw. Der Briefwechsel von Achatius und Johann Georg Gärtner mit Johann Ambrosius Beurer », Gladenbacher Beiträge zur Geschichte des deutschen Apothekenwesens, no 2, 2013, p. 57-58 ; Fritz von Wettstein, « Joseph Gottlieb Koelreuter [sic] », Die Naturwissenschaften, 21, 1933, p. 309.

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36

Peter Hartwig Graepel, « Beiträge zur Geschichte der Alten Apotheke Calw. Die Privilegien der Alten Apotheke Calw. Der Briefwechsel von Achatius und Johann Georg Gärtner mit Johann Ambrosius Beurer », Gladenbacher Beiträge zur Geschichte des deutschen Apothekenwesens, no 2, 2013, p. 58-60.

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37

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893).

Pour un compte rendu détaillé du travail de Kölreuter depuis la perspective positiviste d’un généticien, voir : Ernst Mayr, « Joseph Gottlieb Kölreuter’s Contributions to Biology », OSIRIS 2, 1986, p. 135-176 ;

Hans Stubbe, Kurze Geschichte der Genetik bis zur Wiederentdeckung der Vererbungsregeln Gregor Mendels, Jena, Gustav Fischer, 1963, p. 71-83 ;

Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978, p. 198-215 ; Staffan Müller-Wille, « Koelreuter, Joseph Gottlieb », Brenner’s Encyclopedia of Genetics, 2e éd., vol. 4 ;

Staffan Müller-Wille, V. Orel, « From Linnaean Species to Mendelian Factors: Elements of Hybridism, 1751–1870 », Annals of Science, 64, 2007, p. 182-186.

Les deux textes sont très similaires et se concentrent sur le problème des espèces. Ils ne mentionnent pas le cadre alchimique du travail de Kölreuter, ses expériences sur les plantes de tabac et leur rôle dans la transformation des espèces. Ils négligent le fait que le jardin faisait partie de la pharmacie, et ils se sont trompés sur les connexions de la famille Gärtner. Pour les concepts de Carl von Linné, voir : Staffan Müller-Wille, “Figures of Inheritance, 1650–1850,” in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity produced, Cambridge MA, MIT Press, 2007, p. 182-86.

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38

Cf. Staffan Müller-Wille, “Gardens of Paradise,” Endeavour 25, 2001, p. 49-54.

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39

Il est intéressant de noter que Mayr (« Joseph Gottlieb Kölreuter’s Contributions to Biology », OSIRIS 2, 1986, p. 135-176), ne mentionne pas le terme bastart ou bastard – il appelle ces plantes « hybrides », comme le font les généticiens contemporains.

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40

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), p. 29. Toutes les traductions [de l’allemand à l’anglais], sauf indication contraire, sont faites par l’auteure. [Note du traducteur : dans ces cas, la traduction en français est faite depuis l’anglais.]

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41

Friedrich Kluge, Etymologisches Wörterbuch der deutschen Sprache, Berlin, New York, De Gruyter, 1995.

Jacob Grimm, Deutsches Wörterbuch, Leipzig, S. Hirzel, 1854, où des synonymes supplémentaires sont donnés pour “Bastart” [sic] : « produits impurs, faux produits et tissus, ‘‘Mischlinge’’, ‘‘Blendlinge’’ ».

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42

Joseph Gärtner (II) a légitimé ses deux fils nés hors mariage, mais sa famille a durement combattu pour surmonter cette décision et mettre la main sur sa fortune après sa mort. Cf. Peter Hartwig Graepel, Carl Friedrich von Gärtner (1772-1850). Familie – Leben – Werk. Ein Beitrag zur Geschichte der Sexualtheorie und der Bastarderzeugung im Pflanzenreich, Marburg, Inauguraldissertation, 1978, p. 57-79.

La question des enfants de femmes non mariées et de leur droit à hériter des biens de leurs pères était très disputée à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. En 1791, Olympe de Gouge (1748-1793) exigeait, dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, la liberté de parole pour les femmes, pour qu’elles pussent nommer les pères de leurs enfants. Dans le contrat de mariage qu’elle proposait, elle prônait le droit des enfants à hériter de leurs deux parents, indépendamment de leur état matrimonial. Le Code Napoléon, qui est devenu influent dans de grandes parties de l’Europe à partir du début du XIXe siècle, refusait aux femmes non mariées le droit de nommer le père de leurs enfants. En Angleterre, la « clause sur la bâtardise [bastardy clause] de la Nouvelle loi sur les pauvres de 1834 retirait toute obligation de soutien de la part du père », modifiant la loi en faveur des hommes, pour garder leurs biens à l’intérieur de la famille « légitime » et indépendants des conséquences de leurs activités et de leurs désirs sexuels. Cf. Margot Finn, Michael Lobban, Jenny Bourne Taylor, « Introduction: Spurious Issues », in M. Finn, M. Lobban, J. Bourne Taylor (dir.), Legitimacy and Illegitimacy in Nineteenth-Century Law, Literature, and History, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2010, p. 5. David Sabean ne considère pas l’enfant né hors mariage dans « From Clan to Kindred: Kinship and the Circulation of Property in Pre-modern and Modern Europe » (in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity produced, Cambridge MA, MIT Press, 2007, p. 37-59). Dans la situation coloniale, le « bâtard » était de la plus haute importance, car cette progéniture « illégitime » de relations d’hommes colonisateurs et de femmes colonisées créait de nombreux conflits de loyauté. Voir, pour le cas des Espagnols et du système des castas au Mexique : Verena Stolcke, « Invaded Women. Gender, Race, and Class in the Formation of Colonial Society », in M. Hendricks, P. Parker (dir.), Women, « Race », and Writing in the Early Modern Period, Londres, Routledge, 1994, p. 272-286.

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43

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), p. 44-45.

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44

Hans Stubbe, Kurze Geschichte der Genetik bis zur Wiederentdeckung der Vererbungsregeln Gregor Mendels, Jena, Gustav Fischer, 1963, p. 77.

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45

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), p. 86-89.

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46

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), p. 59-66.

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47

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), p. 89.

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48

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), 1766, p. 166.

Il mentionne que cinq années auparavant, il n’aurait pas imaginé que cette transformation fût possible.

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49

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), 1769, p. 41. Staffan Müller-Wille (« Koelreuter, Joseph Gottlieb », Brenner’s Encyclopedia of Genetics, 2e éd., vol. 4) et Staffan Müller-Wille et V. Orel (« From Linnaean Species to Mendelian Factors: Elements of Hybridism, 1751–1870 », Annals of Science, 64, 2007, p. 171-215) ne traitent pas cette partie de la conception par Kölreuter des processus végétaux.

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50

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), 1763, p. 42.

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51

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), 1764, p. 87-89 ; la traduction est celle donnée dans Ernst Mayr, « Joseph Gottlieb Kölreuter’s Contributions to Biology », OSIRIS 2, 1986, p. 143

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52

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), 1764, p. 87-89.

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53

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), 1766, p. 192.

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54

Londa Schiebinger, « The private life of plants. Sexual politics in Carl von Linnaeus and Erasmus Darwin », in M. Benjamin (dir.), Science and Sensibility. Gender and Scientific Enquiry, 1780–1945, Oxford, Blackwell, 1991, p. 121-143.

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55

Cette opinion diffère de l’importante hiérarchie binaire aristotélicienne de la matière femelle et de la forme mâle supérieure. Néanmoins, Kölreuter s’accordait avec Aristote dans son rejet des concepts de préformation.

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56

Voir : Ernst Mayr, « Joseph Gottlieb Kölreuter’s Contributions to Biology », OSIRIS 2, 1986, p. 143-148.

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57

Ilse Jahn, « Biologische Fragestellungen in der Epoche der Aufklärung (18. Jh.) », in Ilse Jahn (dir.), Geschichte der Biologie, Jena, Stuttgart, Gustav Fischer 1998, p. 262-266.

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58

Mary Terrall, The Man who Flattened the Earth. Maupertuis and the Sciences in the Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2002, p. 199-226 ; Mary Terrall, « Speculation and Experiment in Enlightenment Life Sciences », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity produced, Cambridge MA, MIT Press, 2007, p. 253-275 ; Andrew Curran, « Rethinking Race History », History and Theory, vol. 48, 2009, p. 151-179 ; Bentley Glass, « Maupertuis, Pioneer of Genetics and Evolution », in B. Glass, O. Temkin, W. L. Straus Jr. (dir.), Forerunners of Darwin, 1745–1859, Baltimore, Johns Hopkins Press, 1959, p. 51-83.

Dans ce compte rendu hagiographique, l’accent est mis sur les expériences d’élevage de Maupertuis et l’analyse statistique d’une famille avec polydactylie, concluant que ce caractère spécial était transmis par hérédité et ne se produisait pas de façon aléatoire.

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59

Roger J. Wood, « The Sheep Breeders. View of Heredity Before and After 1800 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity produced, Cambridge MA, MIT Press, 2007, p. 229-250. Reiner Flik, « Die Textilindustrie in Calw und Heidenheim 1750–1850. Eine regional vergleichende Untersuchung zur Geschichte der Frühindustrialisierung und der Industriepolitik in Württemberg », Zeitschrift für Unternehmensgeschichte, 57, 1990, 1, p. 221-222. Voir par exemple : « M. Schlettweins Abhandlung, wie man die Schafwolle verbessern soll. Aus dem Lateinischen », Hamburgisches Magazin, 19, 1757, p. 170-188.

Cependant, les efforts de Calw pour produire un « Bastardschaf » adapté n’ont pas été couronnés de succès, parce qu’ils ne pouvaient pas rivaliser avec le Royaume-Uni sur le long terme et que les marchés de la laine en Italie se sont effondrés pour des raisons politiques.

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60

Joseph Gottlieb Kölreuter, Vorläufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobachtungen, nebst Fortsetzungen 1-3, 1761-1766 (réimprimé comme une partie de la série, W. Pfeffer (dir.), Klassiker der exakten Wissenschaften, Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1893), p. 220.

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61

Reiner Flik, « Die Textilindustrie in Calw und Heidenheim 1750–1850. Eine regional vergleichende Untersuchung zur Geschichte der Frühindustrialisierung und der Industriepolitik in Württemberg », Zeitschrift für Unternehmensgeschichte, 57, 1990, 1, p. 117-30

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62

Zubrings-Inventarium Johann Georg Gärtner und Ehefrau Maria Regina geb. Sigelin, 24 juillet 1754, Stadtarchiv Calw.

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63

A. G. Kästner, J. A. Unzer (dir.), Hamburgisches Magazin, oder gesammlete Schriften zum Unterricht und Vergnügen aus der Naturforschung und den angenehmen Wissenschaften überhaupt, Hamburg u. Leipzig, G. C. Grund u. A. H. Holle, 1 (1748) –26 (1762/63) [en ligne].

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64

Renato G. Mazzolini, « Die Hautfarben-Symbolik in der europäischen Wissenschaft zu Beginn des 19. Jahrhunderts », in E. Agazzi, E. Koczinszky (dir.), Der fragile Körper. Zwischen Fragmentierung und Ganzheitsanspruch, Göttingen, V&R unipress, 2005, p. 255-256.

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65

Renato G. Mazzolini, « Anatomische Untersuchungen über die Haut der Schwarzen, 1700-1800 », in G. Mann, Franz Dumont (dir.), Die Natur des Menschen. Probleme der physischen Anthropologie und Rassenkunde (1750–1850), Stuttgart, Fischer, 1990, p. 165-178. Pour la situation anglaise, voir : Cristina Malcolmson, Studies of Skin Colour in the Early Royal Society. Boyle, Cavendish, Swift, Farnham, Surrey, Ashgate, 2013.

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66

Colin Kidd, The Forging of Races. Race and Scripture in the Protestant Atlantic World, 1600-2000, Cambridge, CUP, 2006. Pour expliquer d’où la femme de Caïn venait, Isaac la Peyrère fut le premier auteur européen à postuler qu’il y avait « des hommes avant Adam » et il développa un « récit polygénique des origines humaines ». Ce travail a été utilisé pour justifier l’exploitation raciste des Africains et des Américains. Voir : Richard H. Popkin, Isaac la Peyrère (1596-1676). His Life, Work and Influence, Leiden, New York, Brill, 1987.

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67

Colin Kidd, The Forging of Races. Race and Scripture in the Protestant Atlantic World, 1600-2000, Cambridge, CUP, 2006, p. 31-35.

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68

Magali M. Carrera, Imagining Identity in New Spain. Race, Lineage and the colonial Body in Portraiture and Casta Paintings, Austin, University of Texas Press, 2003.

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69

María Elena Martínez, Genealogical Fictions. Limpieza de Sangre, Religion, and Gender in Colonial Mexico, Stanford, Stanford University Press, 2008, p. 230.

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70

Renato G. Mazzolini, « Las Castas: Interracial Crossing and Social Structure, 1770–1835 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity Produced, Cambridge, MIT Press, 2007, p. 349-73.

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71

Renato G. Mazzolini, « Las Castas: Interracial Crossing and Social Structure, 1770–1835 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity Produced, Cambridge, MIT Press, 2007, p. 351. Ces formules ont persisté longtemps – les ratios étaient utilisés dans les lois de Nuremberg en 1935, dans l’Allemagne nazie, pour identifier les personnes comme juives en fonction de leur ascendance, pour les exclure de la citoyenneté et pour établir des interdictions de mariage en fonction des statuts de « juif », « demi-juif », « quart-juif », etc.

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72

Renato G. Mazzolini, « Las Castas: Interracial Crossing and Social Structure, 1770–1835 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity Produced, Cambridge, MIT Press, 2007, p. 355.

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73

Renato G. Mazzolini, « Las Castas: Interracial Crossing and Social Structure, 1770–1835 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity Produced, Cambridge, MIT Press, 2007, p. 350.

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74

Renato G. Mazzolini, « Las Castas: Interracial Crossing and Social Structure, 1770–1835 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity Produced, Cambridge, MIT Press, 2007, p. 350.

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75

Renato G. Mazzolini, « Las Castas: Interracial Crossing and Social Structure, 1770–1835 », in S. Müller-Wille, H.-J. Rheinberger (dir.), Heredity Produced, Cambridge, MIT Press, 2007, p. 365 ; Nicholas Hudson, « From “Nation” to “Race”: The Origin of Racial Classification in Eighteenth-Century Thought », Eighteenth Century Studies, 29, 1996, p. 247-264 ; Shulamit Volkov, « Exploring the Other. The Enlightenment’s Search for the Boundaries of Humanity” », in R. S. Wistrich (dir.), Demonizing the Other. Antisemitism, Racism and Xenophobia, New York, Routledge, 1999, p. 148-167 ; David Bindman, Ape to Apollo. Aesthetics and the Idea of Race in the 18th Century, Londres, Reaktion Books, 2002.

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76

Sous-titre de la revue : Hamburgisches Magazin, oder gesammlete Schriften, zum Unterricht und Vergnügen, aus der Naturforschung und den angenehmen Wissenschaften überhaupt. Traduction en anglais de l’auteure. [Note du traducteur : la traduction en français est faite depuis l’anglais.]

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77

Johann Georg Gmelin, « Kurzgefaßte Reisebeschreibung nach Siberien [sic] », Hamburgisches Magazin, 5 1750, p. 225-246 ; Joh. Aug. Unzer III, « Betrachtungen über des sel. Herrn Hofraths Stahls theoretischen Grundsatz in der Arztneywissenschaft », Hamburgisches Magazin, 10, 1753, p. 400-421.

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78

Johann Mitchel [sic], « Versuch von den Ursachen der verschiedenen Farben der Menschen, in verschiedenen Weltgegenden, von Johann Mitchel, der königl. Gesellschaft in London mitgetheilet, durch Peter Collinson, und bey verschiedenen Zusammenkünften vorgelesen. Aus den Philosophical Transact. No. 474. – Fortsetzung der im 3ten Stücke pag. 266 abgebrochenen Betrachtung über die verschiedenen Farben der Menschen ... und deren Ursache ... aus der 474 Num. der Philosophical Transact. Übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 235-266, 378-398. Original : John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 102-150.

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79

Maupertuis, « Anmerkungen über die verschiedenen Gestalten der Menschen nach Gegenden, so sie auf der Erde bewohnen. Aus dem ersten Capitel des zweyten Theils der Venus Physique übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 44-50.

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80

La Mothe, « Versuch einer Erklärung der Ursache der Farbe bey den Schwarzen überhaupt und bei den weißen oder buntfleckigen Negern insonderheit. ... übersetzt und mit Anmerkungen erläutert von Joh. Georg Krüniz », Hamburgisches Magazin, 19, 1757, p. 376-407.

La Mothe était avocat au parlement de Bordeaux, ibid., 377. Le texte français original a été publié dans la Bibliothèque impartiale, en 1752.

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81

Des coléoptères réduits en poudre contenant de la cantharidine étaient utilisés comme un traitement médical pour provoquer des cloques à des fins purgatives, ou comme un aphrodisiaque.

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82

Il n’y a pas d’information disponible sur les circonstances des recherches de Mitchell ; aucune interprétation n’est possible quant à la question de savoir si ses pratiques peuvent être considérées comme relevant d’interventions médicales normales ou d’expérimentations médicales problématiques.

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83

Johann Mitchel [sic], « Versuch von den Ursachen der verschiedenen Farben der Menschen, in verschiedenen Weltgegenden, von Johann Mitchel, der königl. Gesellschaft in London mitgetheilet, durch Peter Collinson, und bey verschiedenen Zusammenkünften vorgelesen. Aus den Philosophical Transact. No. 474. – Fortsetzung der im 3ten Stücke pag. 266 abgebrochenen Betrachtung über die verschiedenen Farben der Menschen ... und deren Ursache ... aus der 474 Num. der Philosophical Transact. Übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 245.

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84

Johann Mitchel [sic], « Versuch von den Ursachen der verschiedenen Farben der Menschen, in verschiedenen Weltgegenden, von Johann Mitchel, der königl. Gesellschaft in London mitgetheilet, durch Peter Collinson, und bey verschiedenen Zusammenkünften vorgelesen. Aus den Philosophical Transact. No. 474. – Fortsetzung der im 3ten Stücke pag. 266 abgebrochenen Betrachtung über die verschiedenen Farben der Menschen ... und deren Ursache ... aus der 474 Num. der Philosophical Transact. Übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 254-261.

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85

Johann Mitchel [sic], « Versuch von den Ursachen der verschiedenen Farben der Menschen, in verschiedenen Weltgegenden, von Johann Mitchel, der königl. Gesellschaft in London mitgetheilet, durch Peter Collinson, und bey verschiedenen Zusammenkünften vorgelesen. Aus den Philosophical Transact. No. 474. – Fortsetzung der im 3ten Stücke pag. 266 abgebrochenen Betrachtung über die verschiedenen Farben der Menschen ... und deren Ursache ... aus der 474 Num. der Philosophical Transact. Übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 249.

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86

Johann Mitchel [sic], « Versuch von den Ursachen der verschiedenen Farben der Menschen, in verschiedenen Weltgegenden, von Johann Mitchel, der königl. Gesellschaft in London mitgetheilet, durch Peter Collinson, und bey verschiedenen Zusammenkünften vorgelesen. Aus den Philosophical Transact. No. 474. – Fortsetzung der im 3ten Stücke pag. 266 abgebrochenen Betrachtung über die verschiedenen Farben der Menschen ... und deren Ursache ... aus der 474 Num. der Philosophical Transact. Übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 254.

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87

John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 131. Majuscules et italique figurent comme dans l’original.

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88

Richard H. Popkin, Isaac la Peyrère (1596-1676). His Life, Work and Influence, Leiden, New York, Brill, 1987.

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89

Cf. Natalie Zemon Davis, Trickster Travels. In Search of Leo Africanus, A Sixteenth-Century Muslim between Worlds, Londres, Faber and Faber, 2007.

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90

John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 138.

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91

John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 145.

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92

John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 146.

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93

John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 147.

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94

John Mitchell, P. Collinson, « An Essay upon the Causes of the Different Colours of People in Different Climates; By John Mitchell, M.D. Communicated to the Royal Society by Mr. Peter Collinson, F.R.S. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 43, 1744, p. 150.

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95

La Mothe, « Versuch einer Erklärung der Ursache der Farbe bey den Schwarzen überhaupt und bei den weißen oder buntfleckigen Negern insonderheit. ... übersetzt und mit Anmerkungen erläutert von Joh. Georg Krüniz », Hamburgisches Magazin, 19, 1757, p. 376-407.

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96

La Mothe, « Versuch einer Erklärung der Ursache der Farbe bey den Schwarzen überhaupt und bei den weißen oder buntfleckigen Negern insonderheit. ... übersetzt und mit Anmerkungen erläutert von Joh. Georg Krüniz », Hamburgisches Magazin, 19, 1757, p. 382.

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97

La Mothe, « Versuch einer Erklärung der Ursache der Farbe bey den Schwarzen überhaupt und bei den weißen oder buntfleckigen Negern insonderheit. ... übersetzt und mit Anmerkungen erläutert von Joh. Georg Krüniz », Hamburgisches Magazin, 19, 1757, p. 383-384. [Note du traducteur : la traduction en français est opérée depuis la citation en anglais par l’auteure.]

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98

Andrew Curran, « Rethinking Race History », History and Theory, vol. 48, 2009, p. 152.

Mechtild Fend considère aussi que dans la France prérévolutionnaire « la couleur de peau [n’était pas communément admise] comme un marqueur distinctif de variation humaine » (Fleshing out Surfaces. Skin in French Art and Medicine 1650-1850, Manchester, MUP, 2017, p. 159).

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99

Maupertuis, « Anmerkungen über die verschiedenen Gestalten der Menschen nach Gegenden, so sie auf der Erde bewohnen. Aus dem ersten Capitel des zweyten Theils der Venus Physique übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 44-50.

Pour des commentaires du texte complet de Vénus physique et de son style littéral, voir : Mary Terrall, The Man who Flattened the Earth. Maupertuis and the Sciences in the Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2002. Elle ne met cependant pas en avant les questions que je trouve les plus frappantes.

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100

Toutes les citations proviennent de : Maupertuis, « Anmerkungen über die verschiedenen Gestalten der Menschen nach Gegenden, so sie auf der Erde bewohnen. Aus dem ersten Capitel des zweyten Theils der Venus Physique übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 46. [Note du traducteur : nous donnons le texte original de Maupertuis : Vénus physique, 6e édition, Paris, 1751, p. 159.]

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101

Gunnar Broberg, « Homo sapiens. Linnaeus’s Classification of Man », in T. Frängsmyr (dir.), Linnaeus. The Man and his Work, Berkeley, University of California Press, 1983, p. 175-187.

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102

Gunnar Broberg, « Homo sapiens. Linnaeus’s Classification of Man », in T. Frängsmyr (dir.), Linnaeus. The Man and his Work, Berkeley, University of California Press, 1983, p. 184 ; Mary Terrall, The Man who Flattened the Earth. Maupertuis and the Sciences in the Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2002, p. 207 ; Andrew Curran, « Rethinking Race History », History and Theory, vol. 48, 2009, p. 151-179.

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103

Mary Terrall le voit comme « un mondain, même un libertin », actif dans les salons de Paris (The Man who Flattened the Earth. Maupertuis and the Sciences in the Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2002, p. 2).

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104

Mechtild Fend considère cet idéal comme universel dans la littérature artistique de l’époque (Fleshing out Surfaces. Skin in French Art and Medicine 1650-1850, Manchester, MUP, 2017, p. 142-143).

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105

Maupertuis, « Anmerkungen über die verschiedenen Gestalten der Menschen nach Gegenden, so sie auf der Erde bewohnen. Aus dem ersten Capitel des zweyten Theils der Venus Physique übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 49. [Note du traducteur : nous donnons le texte original de Maupertuis : Vénus physique, 6e édition, Paris, 1751, p. 166-168].

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106

Maupertuis, « Anmerkungen über die verschiedenen Gestalten der Menschen nach Gegenden, so sie auf der Erde bewohnen. Aus dem ersten Capitel des zweyten Theils der Venus Physique übersetzt », Hamburgisches Magazin, 1, 1747, p. 49. [Note du traducteur : nous donnons le texte original de Maupertuis : Vénus physique, 6e édition, Paris, 1751, p. 168].

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107

Ils utilisent le terme français « race », Bernier ne distinguait pas « espèce » et « race ». Voir : François Bernier, « Nouvelle division de la Terre, par les différentes Espèces ou Races d’hommes qui l’habitent, envoyée par un fameux Voyageur à Monsieur – à peu près en ces termes », Journal des Sçavans, 12, 1684, p. 148-155. Réédité dans : Robert Bernasconi (dir.), Concepts of Race in the Eighteenth Century, vol. 3, Bristol, Thoemmes Press, 2001.

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108

Shulamit Volkov, « Exploring the Other. The Enlightenment’s Search for the Boundaries of Humanity », in R. S. Wistrich (dir.), Demonizing the Other. Antisemitism, Racism and Xenophobia, New York, Routledge, 1999, p. 148-167.

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109

Avi Lifschitz, « Natur und menschliche Kultur: Diskussionen um Sprache und Entwicklung des Menschen im Zeitalter der Aufklärung », Aufklärung. Interdisziplinäres Jahrbuch zur Erforschung des 18 Jh. und seiner Wirkungsgeschichte, 25, 2013, p. 51-71.

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110

Andrew Curran, « Rethinking Race History », History and Theory, vol. 48, 2009, p. 161-162.

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111

David Bindman, Ape to Apollo. Aesthetics and the Idea of Race in the 18th Century, Londres, Reaktion Books, 2002, p. 47-50.

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112

Des penseurs des Lumières tels qu’Emmanuel Kant ne reconnaissaient pas aux femmes l’égalité juridique avec les hommes. À l’intérieur du mariage, les femmes devaient être subordonnées, et donner aux hommes le pouvoir de décision. Voir aussi l’intervention d’Olympe de Gouge en 1792 pour exiger l’égalité des droits pour les femmes en tant que citoyennes.

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113

Elsa Dorlin, La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, Paris, La Découverte, 2006, p. 210-230.

Dans la partie de Vénus physique qui n’a pas été publiée par le Hamburgische Magazin, Maupertuis a même fantasmé sur « des Sultans blasés dans des serrails [sic] qui ne renferment que des femmes de toutes les espèces connues, [qui] ne se font […] pas faire des espèces nouvelles » [Note du traducteur : nous donnons le texte original de Maupertuis : Vénus physique, 6e édition, Paris, 1751, p. 176]. Andrew Curran, « Rethinking Race History », History and Theory, vol. 48, 2009, p. 158. Sur la même ligne, identifiant l’idéal d’améliorer la population en la croisant [crossbreeding] avec de belles femmes étrangères, voir : Susanne Lettow, « Improving Reproduction: Articulation of Breeding and “Race-Mixing” in French and German Discourse (1750-1800) », in R. Stephanson, D. Wagner (dir.), The Secrets of Generation. Reproduction in the long 18th Century, Toronto, University of Toronto Press, 2015, p. 120-140.

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114

Johann Jakob Scheuchzer, Kupfer-Bibel, In welcher die Physica Sacra, Oder Geheiligte Natur-Wissenschaft Derer In Heil. Schrift vorkommenen Natürlichen Sachen, Deutlich erklärt und bewehrt (...), Augsburg, Ulm: Christian Ulrich Wagner, 1731-1735. Réédition d’une sélection de gravures : Hans Krauss (dir.), Physica Sacra des Johann Jacob Scheuchzer (1672–1733), Konstanz, Universitätsverlag, 1984, p. 15.

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115

Hans Krauss (dir.), Physica Sacra des Johann Jacob Scheuchzer (1672–1733), Konstanz, Universitätsverlag, 1984, p. 17, 21.

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116

Irmgard Müsch, Geheiligte Naturwissenschaft. Die Kupfer-Bibel des Johann Jakob Scheuchzer, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2000.

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117

Pour interpréter les gestes, je suis Ulrich Rehm (Stumme Sprache der Bilder. Gestik als Mittel neuzeitlicher Bilderzählung, Munich, Deutscher Kunstverlag, 2002, p. 352), qui considère que cette signification est développée dans la peinture de la Renaissance.

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118

Il est important de garder à l’esprit qu’« espèce », « race » et « variété » ne sont pas encore des catégories clairement découpées. Même aujourd’hui le critère de fertilité commune pour identifier les membres d’une espèce n’est pas aussi fiable qu’on le croit.

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119

Les traits du visage et des cheveux d’Ève ne diffèrent pas des portraits contemporains de personnes venant d’Afrique. La large gamme de couleurs dans le tableau – de noir à presque blanc dans la peau d’Adam et le pelage de l’ours polaire – contribue à exclure la possibilité plutôt terre-à-terre que le teint foncé d’Ève résulte de l’obscurcissement du pigment blanc de céruse. Il n’y a aucune raison de supposer que le peintre a utilisé ce pigment seulement pour Ève.

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120

Susanne Lettow, « Improving Reproduction: Articulation of Breeding and “Race-Mixing” in French and German Discourse (1750-1800) », in R. Stephanson, D. Wagner (dir.), The Secrets of Generation. Reproduction in the long 18th Century, Toronto, University of Toronto Press, 2015, p. 120-140.

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121

Nicholas Hudson, « From “Nation” to “Race”: The Origin of Racial Classification in Eighteenth-Century Thought », Eighteenth Century Studies, 29, 1996, p. 247-264 ; Robert Bernasconi, “Who Invented the Concept of Race? Kant’s Role in the Enlightenment Construction of Race”, in R. Bernasconi (dir.), Race, Malden, Oxford, Blackwell, 2001, p. 11-36 ; Hannah Franziska Augstein (dir.), Race: The Origins of an Idea, 1760–1850, Bristol, Thoemmes Press, 1996 ; Snait B. Gissis, « Visualizing “Race” in the Eighteenth Century », Historical Studies in the Natural Sciences, 41, 2011, p. 41-103 ; Nancy Stepan, The Idea of Race in Science. Great Britain, 1800–1960, Londres, Macmillan, 1982 ; Shulamit Volkov, « Exploring the Other. The Enlightenment’s Search for the Boundaries of Humanity », in R. S. Wistrich (dir.), Demonizing the Other. Antisemitism, Racism and Xenophobia, New York, Routledge, 1999, p. 148-167. Sur la situation française dans le contexte colonial : Elsa Dorlin, La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, Paris, La Découverte, 2006 ; Mechtild Fend, Fleshing out Surfaces. Skin in French Art and Medicine 1650-1850, Manchester, MUP, 2017, p. 159 ; David Bindman, Ape to Apollo. Aesthetics and the Idea of Race in the 18th Century, Londres, Reaktion Books, 2002. Un manuel plus récent : John P. Jackson, Nadine M. Weidman, Race, Racism and Science. Social Impact and Interaction, New Brunswick, Rutgers Univ. Press, 2006.

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122

François Bernier, « Nouvelle division de la Terre, par les différentes Espèces ou Races d’hommes qui l’habitent, envoyée par un fameux Voyageur à Monsieur – à peu près en ces termes », Journal des Sçavans, 12, 1684, p. 148-155. Réédité dans : Robert Bernasconi (dir.), Concepts of Race in the Eighteenth Century, vol. 3, Bristol, Thoemmes Press, 2001.

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123

Nicholas Hudson, « From “Nation” to “Race”: The Origin of Racial Classification in Eighteenth-Century Thought », Eighteenth Century Studies, 29, 1996, p. 253 ; Staffan Müller-Wille, « Race and History: Comments from an Epistemological Point of View », Science, Technology and Human Values, 39, 2014, p. 597-606 ; Staffan Müller-Wille, « Linnaeus and the Four Corners of the World », in K. Coles, R. Bauer, Z. Nunes, C. Peterson (dir.), The Cultural Politics of Blood, 1500-1900, Basingstoke, Palgrave, MacMillan, 2015, p. 191-209.

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124

Gunnar Broberg, « Homo sapiens. Linnaeus’s Classification of Man », in T. Frängsmyr (dir.), Linnaeus. The Man and his Work, Berkeley, University of California Press, 1983, p. 175-182.

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125

Johann Friedrich Blumenbach, De generis humani varietate nativa, dissertatio, Göttingen, 1775 ; Id., De generis ... liber, com figuris aeri incisis, Göttingen, Vandenhoeck, 1781, 1795. Voir la note de l’éditeur dans : Robert Bernasconi (dir.), Concepts of Race in the Eighteenth Century, Bristol, Thoemmes Press, 2001, vol. 4, 5. Voir aussi : http://www.blumenbach-online.de/conferences/?L=dyaiikrzc pour le travail le plus récent sur Blumenbach.

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126

Johann Friedrich Blumenbach, Über die natürlichen Verschiedenheiten in Menschengeschlechte, Leipzig, Breitkopf und Härtel, 1798. Réédité dans : R. Bernasconi (dir.), Concepts of Race in the Eighteenth Century, Bristol, Thoemmes Press, 2001, vol. 5, p. 259-269 (et note de l’éditeur, p. vi-vii).

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127

Emmanuel Kant, Von den verschiedenen Racen der Menschen zur Ankündigung der Vorlesungen der physischen Geographie im Sommerhalbenjahre 1775, Königsberg, Hartung, 1775 ; Emmanuel Kant, « Von den verschiedenen Racen der Menschen », in J. J. Engel (dir.), Der Philosoph für die Welt, part II, 1777, p. 125-164 ; Emmanuel Kant, « Bestimmung des Begriffs einer Menschenrace », Berlinische Monatsschrift, 6, 1785, p. 390-417. Réédité dans : Robert Bernasconi (dir.), Concepts of Race in the Eighteenth Century, Bristol, Thoemmes Press, 2001 ; Peter MacLaughlin, Kant’s Critique of Teleology in Biological Explanation. Antinomy and Teleology, Lewiston, New York, Mellen, 1990 ; Robert Bernasconi, “Who Invented the Concept of Race? Kant’s Role in the Enlightenment Construction of Race”, in R. Bernasconi (dir.), Race, Malden, Oxford, Blackwell, 2001, p. 11-36. Pour une présentation détaillée de la définition de « race » par Kant, voir : Susanne Lettow, « Improving Reproduction: Articulation of Breeding and “Race-Mixing” in French and German Discourse (1750-1800) », in R. Stephanson, D. Wagner (dir.), The Secrets of Generation. Reproduction in the long 18th Century, Toronto, University of Toronto Press, 2015, p. 120-140.

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128

Susanne Lettow, « Improving Reproduction: Articulation of Breeding and “Race-Mixing” in French and German Discourse (1750-1800) », in R. Stephanson, D. Wagner (dir.), The Secrets of Generation. Reproduction in the long 18th Century, Toronto, University of Toronto Press, 2015, p. 120-140.

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129

Pour la discussion esthétique importante – et controversée – à l’époque, et son rôle dans la formation de la pensée raciale, voir : David Bindman, Ape to Apollo. Aesthetics and the Idea of Race in the 18th Century, Londres, Reaktion Books, 2002.

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130

Georg Satzinger, Bonn, communication personnelle à l’auteure, janvier 2015.

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131

Georg Satzinger, Bonn, communication personnelle à l’auteure, janvier 2015.

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132

Harold Cook (Brown University) a attiré mon attention sur la similarité des deux figures à ces images classiques d’orangs-outans. On trouvera des reproductions de ces images dans : Harold Cook, Matters of Exchange. Commerce, Medicine, and Science in the Dutch Golden Age, New Haven, Londres, Yale University Press, 2007, p. 223 ; Frank Spencer, « Pithekos to Pithecanthropus », in R. Corbey, B. Theunissen (dir.), Ape, Man, Apeman. Changing Views since 1600, Leiden University, Dept. of Prehistory, 1995, p. 23.

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133

William Piso, De Indiae re naturali et medica libri quatuordecim, Amsterdam, Lodovicum et Denielem Elzevirios, 1658, basé sur un manuscrit de Jacobus Bontius.

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134

Conrad Gessner, Allgemeines Thier-Buch. Das ist eigentliche und lebendige Abbildung aller vierfüssigen, sowohl zahmer als wilder Thieren, welche in allen vier Theilen der Welt, auff dem Erdboden und in etlichen Wassern, zu finden, réédition Hanovre, Schlüter, 1983, p. 18-19. Il subsume cet animal sous la rubrique de « Raue Waldmännlein » – les hommes de la forêt rudimentaires, qui est une traduction de « orang-outan ».

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135

Harold Cook, Matters of Exchange. Commerce, Medicine, and Science in the Dutch Golden Age, New Haven, Londres, Yale University Press, 2007, p. 222-223.

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136

Quatre illustrations d’Anthropomorphes sont publiées dans la revue de Linné, voir : Christianus Emmanuel Hoppius, « Antropomorpha », Amoenitates Academicae, 6 septembre 1760, p. 63-76 et tableau, réédité dans : R. Bernasconi (dir.), Race, Malden, Oxford, Blackwell, 2001, vol. 3.

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137

Georg Satzinger, Bonn, communication personnelle à l’auteure, janvier 2015.

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138

Ulrich Rehm, Stumme Sprache der Bilder. Gestik als Mittel neuzeitlicher Bilderzählung, Munich, Deutscher Kunstverlag, 2002, p. 352.

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139

Ulrich Rehm, Stumme Sprache der Bilder. Gestik als Mittel neuzeitlicher Bilderzählung, Munich, Deutscher Kunstverlag, 2002, p. 79-91.

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140

Edward Tyson, Orang-outang, sive, Homo sylvestris, or, The Anatomy of a Pygmie Compared with that of a Monkey, and Ape, and a Man, to which is added A Philological Essay concerning the Pygmies, the Cynocephali, the Satyrs and Sphinges of the ancients, wherein it will appear that they were all either Apes or Monkeys, and not Men, as formerly pretended, Londres, Bennett & Brown, 1699.

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141

Frank Spencer, « Pithekos to Pithecanthropus », in R. Corbey, B. Theunissen (dir.), Ape, Man, Apeman. Changing Views since 1600, Leiden University, Dept. of Prehistory, 1995, p. 16 ; Nicholas Hudson, « From “Nation” to “Race”: The Origin of Racial Classification in Eighteenth-Century Thought », Eighteenth Century Studies, 29, 1996, p. 253.

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142

Gunnar Broberg, « Homo sapiens. Linnaeus’s Classification of Man », in T. Frängsmyr (dir.), Linnaeus. The Man and his Work, Berkeley, University of California Press, 1983, p. 172.

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143

Cf. Hannah Arendt, Elemente und Ursprünge totaler Herrschaft [1951], Munich, Piper, 1991, surtout p. 267-306, et sa critique forte de la « naturalisation » de l’humain, qu’elle considérait comme une condition préalable cruciale à la déshumanisation des politiques racistes des XIXe et XXe siècles.

Helmuth Albrecht, ed., Schwäbische Forscher und Gelehrte. (Leinfelden-Echterdingen: DRW-Verlag Weinbrenner, 1992).

Anonymous (Pierre Louis Maupertuis), “Anmerkungen über die verschiedenen Gestalten der Menschen nach Gegenden, so sie auf der Erde bewohnen. Aus dem ersten Capitel des zweyten Theils der Venus Physique übersetzt”, Hamburgisches Magazin, 1 (1747): 44‑50.

Hannah Arendt, The Origins of Totalitarianism, (Benediction Classics 2003).

Hannah Franziska Augstein (ed.), Race: The Origins of an Idea, 1760‑1850 (Bristol: Thoemmes Press, 1996).

Robert Bernasconi, “Who Invented the Concept of Race? Kant’s Role in the Enlightenment Construction of Race”,  in Race, ed. Bernasconi (Malden, Oxford: Blackwell, 2001), 11‑36.

François Bernier, “Nouvelle division de la Terre, par les differents Espèces ou Races d’hommes qui l’habitent, envoyée par un fameux Voyageur à Monsieur – à peu pres en ce termes”, Journal des Scavans, 12 (1684): 148‑155.

Réimpression : Concepts of Race in the Eighteenth Century, edited and introduced by Robert Bernasconi. (Bristol: Thoemmes Press, 2001), vol. 3.

David Bindman, Ape to Apollo. Aesthetics and the Idea of Race in the 18th century, (London: Reaktion Books 2002).

Johann Friedrich Blumenbach, De generis humani varietate nativa, dissertatio (Göttingen, 1775), idem, De generis ... liber, com figuris aeri incisis (Göttingen: Vandenhoeck, 17812, 17953).

Note de l'éditeur : Robert Bernasconi (ed.), Concepts of Race in the Eighteenth Century, (Bristol: Thoemmes Press, 2001), vol. 4, 5.

Johann Friedrich Blumenbach, Über die natürlichen Verschiedenheiten in Menschengeschlechte (Leipzig: Breitkopf und Härtel, 1798),

Réimpression : Concepts, Bernasconi (ed.), vol. 5; editor’s note, on vi–vii.

E. G. Bobrov, “On the works by and on Linné published in Russia and the Soviet Union”, in: Linnaeus. Progress and Prospects in Linnaean Research, ed. Gunnar Broberg (Stockholm: Almquist & Wiksell, 1980), 265-75.

Brenner’s Encyclopedia of Genetics, 2nd ed., vol. 4, sv. “Koelreuter, Joseph Gottlieb,” by Staffan Müller-Wille.

Gunnar Broberg, “Homo sapiens. Linnaeus’s Classification of Man”, in Linnaeus. The Man and his Work, Tore Frängsmyr (ed.), (Berkeley: Univ. of California Press, 1983), 156‑94.

James R. Browning, “Anti-Miscegenation Laws in the United States”, Duke Bar Journal, 1 (1951): 26‑41.

Magali M. Carrera, Imagining Identity in New Spain. Race, Lineage and the colonial Body in Portraiture and Casta Paintings (Austin: University of Texas Press, 2003).

Harold Cook, Matters of Exchange. Commerce, Medicine, and Science in the Dutch Golden Age (New Haven, London: Yale Univ. Press 2007).

Andrew Curran, “Rethinking Race History. The Role of the Albino in the French Enlightenment Life Sciences”,  History and Theory, 48 (2009): 151‑179.

Klaus Dobat, “Johann Georg Gmelin und Samuel Gottlieb Gmelin. Zwei Schwaben in Russland,” in Schwäbische Forscher, ed. Albrecht, 46‑52.

Elsa Dorlin, La matrice de la race. généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, (Paris: Éditions la Découverte, 2006).

Mechthild Fend, Fleshing out Surfaces. Skin in French Art and Medicine 1650‑1850. (Manchester: MUP 2017).

Margot Finn, Michael Lobban, Jenny Bourne Taylor, “Introduction: Spurious Issues”, in Legitimacy and Illegitimacy in Nineteenth-Century Law, Literature, and History, Finn, Lobban, Taylor (ed.), (Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2010), 1‑24.

Reiner Flik, Die Textilindustrie in Calw und Heidenheim 1750–1850. Eine regional vergleichende Untersuchung zur Geschichte der Frühindustrialisierung und der Industriepolitik in Württemberg. Zeitschrift für Unternehmensgeschichte, Beiheft 57, Hans Pohl, Wilhelm Treue (ed.), (Stuttgart: Steiner, 1990).

Conrad Gessner, Allgemeines Thier-Buch. Das ist eigentliche und lebendige Abbildung aller vierfüssigen, sowohl zahmer als wilder Thieren, welche in allen vier Theilen der Welt, auff dem Erdboden und in etlichen Wassern, zu finden, (Reprint Hannover: Schlüter, 1983).

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