
Chronologie politique de la République turque (1923-2023)
29 octobre 1923 : Proclamation de la fondation de la république de Turquie. Mustafa Kemal, fondateur du CHP (Parti républicain du peuple), devient président de la république.
1945 : Passage au multipartisme.
1950 : Victoire du Parti démocrate, fondé en 1946, aux élections législatives. Adnan Menderes devient Premier ministre. Le CHP passe à l’opposition.
1952 : Adhésion de la Turquie à l’OTAN.
27 mai 1960 : Coup d’État militaire. Chute du gouvernement démocrate.
1961-1965 : Coalitions gouvernementales réunissant le CHP et l’AP (Parti de la justice), légataire du Parti démocrate.
1963 : Signature de l’accord d’Ankara entre la Turquie et la CEE.
1965 : Victoire de l’AP aux élections législatives. Süleyman Demirel devient Premier ministre.
1969 : Victoire de l’AP aux élections législatives.
12 mars 1971 : Mémorandum militaire. Chute du gouvernement de l’AP.
1971 : Répression contre les militants de gauche. Interdiction du parti islamiste MNP et du parti socialiste TİP (Parti ouvrier), fondé en 1961.
1973 : Coalition gouvernementale réunissant le CHP de Bülent Ecevit et le Parti du salut national (MSP) de Necmettin Erbakan, héritier du MNP.
1974-1980 : Période d’instabilité après l’intervention militaire de la Turquie à Chypre. Augmentation de la violence politique. Période des crises et des coalitions gouvernementales.
24 janvier 1980 : Libéralisation de l’économie par la mise à disposition des nouvelles mesures structurelles par Turgut Özal.
12 septembre 1980 : Coup d’État militaire dirigé par le chef d’État-major Kenan Evren. Dissolution du gouvernement de l’AP.
1980-1983 : Régime militaire écrase la gauche. Suspension des libertés politiques. Procès collectifs. Purges d’universitaires et de fonctionnaires publics.
1982 : Élection du militaire Kenan Evren à la présidence de la république. Adoption de la nouvelle Constitution.
1983 : Fondation des nouveaux partis politiques. Retour au régime parlementaire. Turgut Özal, leader du Parti de la mère patrie ANAP, devient Premier ministre.
1983-1991 : L’ANAP dirige le gouvernement.
1984 : Lancement de la guérilla par le Parti des travailleurs de Kurdistan (PKK).
1987 : Retour des anciens leaders interdits à la politique, dont Süleyman Demirel, Bülent Ecevit et Necmettin Erbakan.
1989 : Élection de Turgut Özal à la présidence de la république.
1993 : Décès de Turgut Özal. Élection de Süleyman Demirel à la présidence de la république.
1994 : Victoire du Parti islamiste de la prospérité RP aux élections municipales.
1995 : Victoire du RP aux élections législatives.
1996 : Coalition gouvernementale « Refahyol » réunissant RP de Necmettin Erbakan et DYP (Parti de la juste voie) de Tansu Çiller. Necmettin Erbakan devient Premier ministre.
28 février 1997 : Mémorandum militaire. Chute du gouvernement « Refahyol » en juin 1997.
1998 : Interdiction du RP et suspension d’activités politiques pour Necmettin Erbakan par la Cour constitutionnelle. Recep Tayyip Erdoğan, maire d’Istanbul, est emprisonné pour quatre mois.
1999 : Coalition gouvernementale réunissant le DSP de centre-gauche, le MHP ultranationaliste et l’ANAP. Bülent Ecevit, leader du DSP, devient Premier ministre.
2000 : Élection d’Ahmet Necdet Sezer, ancien président de la Cour constitutionnelle, à la présidence de la république.
2001 : Crise économique en Turquie. Fondation du Parti de la justice et du développement (AKP) par R. T. Erdoğan.
2002 : Victoire de l’AKP aux élections législatives. R. T. Erdoğan devient Premier ministre en 2003.
2005 : Ouverture officielle des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.
27 avril 2007 : Le premier tour de l’élection présidentielle au Parlement. Publication d’un mémorandum par le chef d’État-major.
Juillet 2007 : Victoire de l’AKP aux élections législatives avec 46% des votes. Élection du candidat de l’AKP, Abdullah Gül, à la présidence de la république.
Octobre 2007 : Victoire de l’AKP au référendum avec 68% des votes. Le prochain président sera élu au suffrage universel.
2011 : Victoire de l’AKP aux élections législatives avec 49% des votes.
2013 : Les manifestations de « Gezi Park ». Scandale de corruption « 17-25 décembre ».
2014 : Élection de R. T. Erdoğan à la présidence de la république avec 52% de votes au premier tour de la présidentielle.
7 juin - 1er novembre 2015 : Élections législatives. Le retour de la violence d’État à l’égard de l’enjeu kurde survient après la perte de la majorité parlementaire de l’AKP, à l’occasion du résultat des élections législatives du 7 juin 2015 qui permet au parti pro kurde, HDP, de dépasser le seuil électoral de 10 %. Le parti d’Erdoğan reprend la majorité absolue au parlement à l’issue des élections anticipées du 1er novembre 2015 et bascule, ensuite, dans un régime présidentiel.
15 juillet 2016 : Tentative de coup d’État attribuée par le gouvernement au « mouvement Gülen » (plus de 200 morts parmi les civils et les forces armées). Déclaration de l’état d’urgence le 20 juillet 2016 (maintenu jusqu’en juillet 2018). Purges d’universitaires et de fonctionnaires publics.
Avril 2017 : Adoption du passage vers un régime présidentiel par référendum constitutionnel porté par l’AKP et son nouvel allié, le parti ultranationaliste MHP.
Juin 2018 : Élections présidentielle et législatives remportées par R. T. Erdoğan et son parti. Fin du système parlementaire.
Mars 2019 : L’AKP perd l’administration de grandes villes comme Istanbul et Ankara devant l’opposition à l’occasion du résultat des élections municipales.
Mai 2023 : Élections présidentielle et législatives remportées par R. T. Erdoğan et son parti.
Sources : Nicolas Monceau, Générations démocrates. Les élites turques et le pouvoir, Paris, Dalloz, 2007 ; Hamit Bozarslan, L’anti-démocratie au XXIe siècle. Iran, Russie, Turquie, Paris, CNRS Éd., 2021.
Voir l’entretien avec Bayram Balci et Nicolas Monceau : 2023, bilan du centenaire de la république de Turquie