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L’impensé du Parti des travailleurs brésilien

Ayant découvert Claude Lefort à travers la lecture d’intellectuels brésiliens1, j’étais surprise d’apprendre que son intérêt pour le Brésil est relativement peu connu en France. Pourtant, il s’est très tôt et durablement intéressé à ce pays2, où il s’est rendu à de nombreuses reprises, d’abord dans les années 1950, puis entre 1970 et 1990. De plus, son œuvre y a fait l’objet d’une appropriation par un noyau d’intellectuels avec lesquels il a entretenu un dialogue continu durant ces années, certains étant même devenus des proches. De ces échanges, il ressort que le questionnement du politique propre à la pensée lefortienne a trouvé une résonance féconde chez divers lecteurs Brésiliens3. Cela est d’autant plus significatif que, parmi les nombreux acteurs ouvrant à la vague de démocratisation des régimes militaires sudaméricains dans la seconde moitié du XXe, Lefort n’a pas seulement été lu : il en a personnellement connu certains d’entre eux. Il s’agit notamment des acteurs issus de l’entourage d’intellectuels rencontrés au Brésil, qui ont joué un rôle clé dans la fondation d’un parti politique demeurant aujourd’hui l’un des plus proéminents de la région sud-américaine : le Parti de Travailleurs brésilien (PT).

C’est donc en m’intéressant à l’histoire de ce parti que j’en suis venue à la lecture des textes de Lefort. L’influence de sa pensée, déjà manifeste lors des débats sur la transition démocratique dans le pays, s’est prolongée dans les réflexions sur les transformations de la démocratie brésilienne et sur les parcours de ses principaux acteurs depuis l’institution de la Nouvelle République (1985- ). Le cas du PT est particulièrement révélateur à cet égard, précisément parce que certains de ses membres se sont investis dans la mise en œuvre d’une conception de la démocratie en partie nourrie par les échanges entretenus avec Lefort. Plutôt que de proposer une synthèse sur la réception de Lefort au Brésil4 ou un inventaire des succès et des écueils ayant jalonné l’histoire petista5, nous verrons en quoi un retour à sa pensée peut encore éclairer l’analyse du fonctionnement réel d’une institution pensée et façonnée par des individus imprégnés par l’histoire de ces échanges.

Nous reviendrons d’abord sur les liens entre Lefort et le Brésil, afin de brosser un bref portrait du dialogue engagé et de l’influence qu’il a pu exercer auprès de certains intellectuels brésiliens. Dans un second temps, nous analyserons comment l’engagement de certains d’entre eux au sein du PT a pu refléter l’appropriation de la question démocratique d’inspiration lefortienne – nonobstant, selon Lefort6, les défis que pose l’assimilation de l’indétermination constitutive à cette conception. Celle-ci renvoie, à minima, à l’idée d’une forme sociale sans contours fixes prédéterminés, fondée sur une reconnaissance répandue de l’égalité virtuelle des droits et qui, en accueillant le conflit, rend possible la « réinstitution permanente du social et du politique7 ». Afin d’appréhender les défis liés à cette assimilation, nous verrons, dans une troisième partie, en quoi un retour à Lefort permet d’éclairer les débats contemporains concernant ce parti, aujourd’hui au pouvoir. Pour ce faire, nous examinerons un cas récent, survenu l’année du centenaire de Lefort : celui d’une mobilisation de travailleuses et travailleurs brésiliens, et des réponses qu’y a apportées le PT.

Cet exemple pourra sembler anecdotique au regard de la recrudescence des menaces pesant sur le régime démocratique brésilien, comme l’illustre la récente tentative de coup d’État orchestrée par des membres du gouvernement de l’ex-président d’extrême-droite Jair Messias Bolsonaro (Parti social libéral/Parti libéral, 2019-2022) et des hauts responsables des Forces armées8. Mais si l’on suit Lefort, on doit admettre que l’histoire n’est pas faite que de grands événements9. Bien au contraire : la portée symbolique de certains faits peut excéder largement leur portée réelle10, révélant l’importance que certains aspects sociaux revêtent pour une partie d’une population donnée – même lorsqu’ils sont relégués au second plan de la vie politico-institutionnelle en temps de crise. D’autant plus si l’on admet, une fois encore avec Lefort11, qu’aucun aspect d’un espace social ne préexiste à sa mise en forme, qui constitue à la fois une mise en sens et une mise en scène de cet espace12. Ce passage, que j’ai relu bien plus de fois que je ne saurais l’admettre, m’est finalement apparu comme une simple invitation à interroger sans relâche les significations que les acteurs eux-mêmes attribuent à leurs pratiques : Que veulent-ils ? Comment vivent-ils ? Mais surtout, comment donnent-ils sens à leurs actions ?

Lefort et le Brésil : portraits d’un dialogue

Afin d’aborder l’influence de Lefort sur un groupe d’intellectuels brésiliens de gauche impliqué dans le projet de fondation du PT, il convient de revenir brièvement sur les liens qu’il a entretenu avec le Brésil. Jeune professeur dans les années 1950, Lefort y est arrivé pour la première fois à la fin d’un cycle de vingt ans d’un grand projet de modernisation de l’université brésilienne dans lequel les échanges avec la France étaient particulièrement recherchés13. C’est dans ce cadre qu’il y a d’abord séjourné pendant deux ans, entre 1953 et 1954, en tant que professeur invité à l’université de São Paulo[14(USP). C’est aussi au Brésil qu’il a commencé à travailler de façon systématique sur Machiavel15 et sur ce qui devient vingt ans plus tard Le Travail de l’œuvre16. Lefort y est ensuite retourné à plusieurs reprises, dès la mi-1970 jusqu’au moins la fin des années 1990, à l’invitation de collègues de différentes universités et d’autres institutions brésiliennes, comme la fondation Artepensamento – dont le directeur, Adauto Novaes, était devenu un ami17. Au fil de ses voyages, Lefort n’a cessé de s’intéresser et commenter la politique brésilienne dans des nombreuses entretiens données à la presse et dans d’autres publications, tout comme il y noua des liens proches avec divers intellectuels brésiliens qu’il a conservés jusqu’à la fin de sa vie18.

Ce n’est donc pas un hasard si, sous la dictature militaire brésilienne (1964-1985), les travaux de Lefort ont suscité un intérêt particulier chez certains intellectuels brésiliens, nourrissant des réflexions nouvelles sur la gauche et la question démocratique dans le pays19. Un exemple emblématique en a été le groupe à l’origine du Seminário de Marx20, un collectif interdisciplinaire dédié à l’étude critique d’œuvres marxistes. Fondé en 1958 à l’USP, le Seminário est resté actif jusqu’à l’instauration du régime militaire à la suite du coup d’État de 1964, après lequel la plupart de ses organisateurs furent persécutés, voire exclus de l’université21. L’un des fondateurs du Seminário, José Arthur Giannotti – lui-même expulsé de l’USP en 1969 – affirma plus tard avoir été initié à une pensée systématique du politique grâce à Lefort22. Il s’était également inspiré, pour concevoir le Seminário, des réunions du groupe-revue Socialisme ou Barbarie (SB) auxquelles il avait pu assister23. Selon lui24, SB avait été pionnier en France dans l’élaboration d’une critique du stalinisme et du totalitarisme dans une perspective de gauche.

Le Seminário a su marquer une génération d’intellectuels brésiliens opposés à la dictature et engagés dans la construction d’une alternative démocratique pour le pays25. Il n’est pas surprenant donc que plusieurs de ses membres aient ensuite joué un rôle clé dans la vie politique de la Nouvelle République, notamment en aidant à fonder deux de ses grands nouveaux partis : le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) et le PT. On y retrouve par exemple Francisco Weffort et Paul Singer, futurs membres fondateurs du PT, à côté de tant d’autres26, dont Giannotti lui-même ; on y trouve aussi Fernando Henrique Cardoso (FHC), ami proche de Giannotti, ayant lui-aussi lu et connu Lefort27. FHC avait participé aux premières discussions autour du projet petista, mais a finalement été élu président du Brésil pour deux mandats (1995-2002), sous la bannière du PSDB, alors le principal adversaire politique du PT. Illustrant davantage l’ampleur de la dynamique d’échanges dans la période, Giannotti et Weffort eux-mêmes ont fini par quitter le PT dans les années 1990 – le premier devenant ensuite un intellectuel-moteur du PSDB, et le deuxième, ministre de la Culture sous FHC.

Une autre philosophe de l’USP et membre fondatrice du PT était également proche de l’équipe du Seminário, bien qu’elle n’en ait pas fait directement partie. Marilena de Souza Chaui a été elle aussi formée dans cette USP des années 1960 marquée par les échanges avec la France, où elle avait passé deux ans durant son doctorat, au moment de l’effervescence soixante-huitarde. Selon elle28, c’est à travers sa lecture de Merleau-Ponty qu’elle a découvert les textes Lefort. Elle a par la suite joué un rôle déterminant dans la diffusion de son œuvre au Brésil, comme le souligne Marco Aurélio Garcia29 (MAG) : autant par l’aide à la publication de certains des textes de Lefort en portugais30, qu’au travers l’animation d’un réseau d’intellectuels duquel il avait lui-même fait partie31.

MAG, encore un membre fondateur et l’un des principaux piliers du PT32, a lui aussi participé au réseau de Chaui, rencontré Lefort, et séjourné en France. Ayant habité à Paris en 1968, il y est retourné entre 1974 et 1979 pour échapper aux dictatures chilienne et brésilienne33, comme l’ont fait tant d’autres intellectuels et militants latino-américains34. MAG35 affirma plus tard que l’influence des idées de Lefort au Brésil s’est faite réellement sentir dans les années 1980, puisqu’elles ont alors dépassé le cadre universitaire pour atteindre les intellectuels et les groupes de gauche qui tentaient de se réorganiser, selon des nouveaux paradigmes, à l’aube de la dictature. Voici résumées les conditions de possibilité du « moment lefortien» vécu par la gauche brésilienne, telle la formule de Juarez Guimarães36, lui aussi un intellectuel petista reconnu.

Bien qu’ils n’aient pas constitué un groupe à proprement parler, Chaui, MAG et Guimarães faisaient partie du noyau d’intellectuels lié au PT, désignés les « socialistes indépendants », la « gauche sociale » ou bien « démocratique »37. Ils se retrouvaient dans leur appropriation de la « tradition » de pensée lefortienne, ainsi que dans leur critique des écueils de la social-démocratie européenne – sans pour autant avoir négligé ni les vicissitudes de la bureaucratie soviétique[38 ni « la dégénérescence théorique et pratique des partis autoproclamés révolutionnaires39 ». De là est née leur aspiration à une conception propre et opérante du socialisme et de la démocratie, fondée sur l’expérience sociale et politique des Brésiliens eux-mêmes.

Bien que peu nombreux par rapport aux autres groupes qui ont rejoint le PT à l’époque, ces intellectuels étaient néanmoins des figures publiques influentes, occupant des postes stratégiques – dans des grandes universités ou médias – et dont l’engagement a contribué à renforcer la visibilité et la crédibilité du parti, selon Rodrigues40. D’autre part, comme le rappelle Dulci41, ils ne cherchèrent pas devenir l’avant-garde d’un nouveau parti. Ils revendiquaient pour le PT le droit de s’organiser librement, insistaient sur la nécessité d’inventer une identité partisane proprement petista et proposaient, au-delà de leur apport par l’analyse de la réalité sociale et politique du pays, des mécanismes d’organisation remettant en question la forme-parti traditionnelle : noyaux de base, assemblées et rencontres démocratiques, garanties des droits des minorités, restrictions au cumul des mandats, entre autres. C’est pourquoi Dulci affirme que diverses tendances brésiliennes de la pensée démocratique et émancipatrice ont convergé vers le PT : allant du christianisme social, aux différents courants marxistes ou socialistes non marxistes, en passant par les démocratismes radicaux, et bien d’autres encore.

C’est précisément parce que la lecture de Lefort faite par ce groupe d’intellectuels brésiliens a dépassé son usage exclusif à l’université qu’elle s’est révélée fructueuse. Si l’effervescence démocratique traversant le pays s’exprimait sous des formes diverses, elle traduisait une tendance générale à la recherche de conceptions et de modes d’organisation politiques nouveaux, porteurs de revendications en faveur d’une plus grande autonomie[42. Cette aspiration s’est inscrite dans la manière dont différents mouvements de l’époque concevaient la démocratie43; elle a favorisé la convergence de certains de ces acteurs autour d’un projet commun : la création d’un parti nouveau. Un parti capable de traduire cette pluralité dans son fonctionnement interne. C’est ainsi qu’est né le PT, en 1980.

L’intérêt pour l’œuvre de Lefort, particulièrement vif au sein cette frange de la gauche brésilienne ayant connu son « moment lefortien » dans les années 1980, date ainsi d’avant la période de la transition démocratique et s’est prolongé au-delà. Comme le souligne Sérgio Cardoso44– qui a obtenu son master sous la direction de Lefort (1979), puis son doctorat sous celle de Chaui (1990) –, les conférences données par Lefort au Brésil entre 1970 et 1990 ont également marqué sa génération de philosophes à l’USP. L’intérêt continu de Lefort pour ce pays et des Brésiliens pour ses travaux a conduit ainsi d’autres intellectuels, arrivés en France après la transition, à suivre ses séminaires et, dans certains cas, mener des recherches sous sa direction45. Parmi eux figurent d’anciens doctorants à l’EHESS, comme Newton Bignotto (1989), dont le travail sur Machiavel a nourri ses réflexions sur le républicanisme, comme pour Cardoso46 ; ou encore José Luciano de Oliveira (1991), dont la recherche sur les mouvements prodémocratie a contribué à ses analyses sur l’émergence d’une nouvelle portée symbolique des droits de l’homme au sein de la société brésilienne47. Plus récemment encore, en 2024, la traduction en portugais de Le Travail de l’œuvre – présentée comme « l’interprétation des interprétations » de l’œuvre de Machiavel48 –, témoigne de l’intérêt toujours vif des lecteurs brésiliens pour les travaux de Lefort.

Sans reconstituer dans le détail l’histoire de la réception de Lefort au Brésil, cette juxtaposition d’images vise à illustrer la diversité des formes d’appropriation de sa pensée, qui s’est articulée, sans s’y limiter, autour de réseaux universitaires, militants et d’amitié. Elle a marqué l’époque sans pour autant « faire école », et a ainsi nourri les réflexions autour du renouvellement de la pensée et de la culture politiques brésiliennes. D’autant plus lorsqu’on prend en compte les contributions des intellectuels ici évoqués au moment des débats sur les contours que pouvait prendre une nouvelle république dans le pays49. Nonobstant, sur les plans historique et socio-politique, la gauche brésilienne ne saurait être réduite ni à l’approche de ces intellectuels, ni au seul PT. Néanmoins, la trajectoire de ce dernier intéresse car, perçu comme un parti innovant50en Amérique latine, il a su rapidement devenir une force hégémonique se réclamant de la gauche sur le plan national. Nous verrons dans la suite en quoi le PT a pu refléter cette nouvelle appropriation de la question démocratique.

Les droits de l’homme et la pensée de la gauche petista

L’importance croissante du PT au Brésil n’a rien d’étonnant si l’on considère que, en à peine vingt-deux ans d’existence (1980-2002), il était passé du statut de principal « parti d’opposition » sous les premiers gouvernements de la Nouvelle République à celui de véritable « parti de pouvoir »51. Ce tournant reflète une trajectoire de transformations plus longue, mais il s’est effectivement concrétisé avec l’arrivé au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2006, 2007-2010, puis à nouveau à partir de 2023) et de Dilma Vana Rousseff (2011-2014 et de 2015-2016). Le PT demeure le seul parti de la Nouvelle République à avoir mené avec succès autant de campagnes pour les élections présidentielles, ce qui témoigne du poids qu’il a acquis sur le plan national durant cette période. Pourtant, l’histoire de l’institutionnalisation partisane et des mandats petistas est loin de composer une fresque héroïque : elle est marquée par des épisodes de crise profonde, comme nous le verrons.

Dans ce sillage, nous verrons en quoi l’engagement des intellectuels pro-PT, en dialogue avec Lefort, a pu refléter l’appropriation petista de la question démocratique, tout en soulignant les défis demeurant quant à son assimilation. En effet, la nouvelle manière de concevoir le social et le politique, défendue par ces intellectuels et mise en pratique par les mouvements pro-démocratisation, rompt avec la tradition dominante des sciences humaines et sociales et de l’organisation politique au Brésil. Toutefois, elle n’a pas suffi à préserver le PT des aléas liés à la représentation démocratique et à l’usure du pouvoir actuel52. Bien que l’histoire du PT coïncide avec la formation d’une « scène politique » au Brésil, la relation entre la représentation politique et l’état social – ce dernier profondément marqué par d’importantes inégalités d’accès aux droits fondamentaux – reste, comme l’a souligné Lefort53, désarticulé. C’est dans ce cadre qu’apparaît l’une des distorsions produites par la représentation. Selon lui, l’évolution des partis peut témoigner plutôt d’un souci de conservation ou d’expansion propre, que d’un engagement continu au service de l’intérêt général. Voyons comment ce schéma peut éclairer le cas petista.

De la première moitié du XXe jusqu’aux années 1970, la production intellectuelle brésilienne, bien que riche et dynamique, est restée concentrée au sein de l’élite universitaire de la région Sud-Est du pays (où se situe notamment l’USP). La tradition intellectuelle alors prônée s’attachait, selon Pécaut54, à penser « l’architecture de la Nation ». Cela parce que, selon lui, malgré la diversité des traditions théoriques existantes, de nombreux intellectuels brésiliens partageaient une même ambition : identifier une forme d’organisation sociale capable de conduire le pays vers la « modernité ». En suivant la critique que Pécaut adresse à cette lecture excessivement holistique du social, on rejoint également la position de Lefort : dans la préface au livre d’Oliveira55, il reproche à ces approches d’avoir délaissé l’analyse du « peuple empirique ». La rupture opérée avec cette tradition, faite par les intellectuels évoqués en première partie, représente pour Pécaut le moment de « réévaluation de l’idée démocratique » au Brésil.

Cette réévaluation, nous l’avons vu, ne s’est pas restreinte aux salles de cours. Outre l’impact eu par des échanges universitaires voulus ou nécessaires à l’époque en raison de la répression montante, l’évolution du cadre géopolitique international et les particularités de la dictature militaire brésilienne ont aussi poussé à une redéfinition des repères de la gauche brésilienne, bien au-delà du monde universitaire, dans les années 1970-1980. D’une part, avant l’effondrement du bloc soviétique, selon MAG56, la crise polonaise et l’émergence de Solidarność ont nourri, chez des intellectuels et militants, l’idée qu’une voie alternative – ni communiste ni social-démocrate – était envisageable pour le pays. À ce cadre, s’ajoute encore selon Oliveira57 une répugnance accrue à l’égard de la pratique de la torture, qui apparaît comme de plus en plus scandaleuse, ce dans les milieux sociaux les plus divers comme aux yeux de l’opinion publique internationale.

C’est ainsi que, selon Lefort58, la notion de droits de l’homme, telle qu’elle fut appropriée par ce mouvement majeur et irréversible d’opposition au régime militaire, a favorisé l’essor d’une nouvelle forme de conscience morale chez les Brésiliens. Ce sentiment, qu’il considère comme antérieur à toute conscience du droit ou à sa traduction en jugement politique, témoignait d’une reconnaissance nouvelle des individus – jusque-là habitués aux inégalités structurant leur vie sociale – comme semblables. Cette reconnaissance rendait inopérante l’idée selon laquelle l’organisation de la société pourrait être forgée et imposée depuis l’extérieur de l’espace social qu’elle prétend déterminer.

D’autre part, le développementalisme impulsé par les militaires a accéléré les phénomènes d’urbanisation et d’industrialisation en cours, entraînant entre autres une croissance sans précédent du nombre d’employés dans le secteur industriel. Privés du droit à des organisations autonomes, victimes de la répression et contraints à des conditions de travail et de vie très précaires à l’aube de « l’âge d’or » de l’industrialisation brésilienne59, ces travailleurs ont eux aussi été parties prenantes de cette tendance à l’auto-organisation très en vogue durant les années 198060. Ce fut le cas des ouvriers issus du secteur automobile de l’ABC paulista61, dont Lula lui-même. Cette région est devenue le berceau du nouveau syndicalisme, un mouvement qui rompait avec le modèle syndical corporatiste et d’assistanat jusqu’alors en vigueur, en revendiquant l’autonomie et la représentation politique de facto des travailleurs, selon Secco62. Ces syndicalistes ont constitué l’un des noyaux fondateurs du PT, selon lui, aux côtés d’autres groupes, tels que ceux liés à la gauche catholique adepte de la théologie de la libération, ou bien des militants issus de différentes traditions de gauche sortis de la clandestinité, ou encore des intellectuels de la gauche sociale évoqués dans la partie précédente.

Mais les mouvements « des bases »63 ne voulaient pas d’architectes du parti – pour reprendre la formule de Pécaut64 – ou, selon leurs propres termes, de « maîtres de la vérité, dictateurs de règles pour les masses », selon Secco65. Il rajoute ainsi qu’il existait au sein du PT une certaine culture anti-intellectuelle, révélant que cette effervescence mouvementiste à l’origine de sa fondation n’était pas exempte de tensions, et traversée par des conflits. C’est en partie pour cette raison que beaucoup de rencontres entre intellectuels et nouveaux syndicalistes passaient par Lula66 – dont le rôle au sein du mouvement et ensuite du parti est devenu de plus en plus central. Autant dire que les garanties statutaires d’un fonctionnement partisan démocratique abordées en première partie – dont celle prônant le droit à la représentation politique de toute faction interne – ont toujours été à la fois prisées, mais aussi controversées au sein du PT67.

C’est dans cette dynamique que le groupe de Lula s’est rapidement imposé comme « le ciment de la construction et de la survie » du parti, en parvenant à instaurer un pacte de gouvernabilité interne qui a progressivement façonné « le PT à son image »68. Les travaux portant sur l’impact de ce groupe dans les transformations partisanes des années 1980-1990 sont nombreux. Parmi eux, l’intellectuel petista Rudá Ricci69 constate, à cette période, l’émergence d’un projet hégémonique, pragmatique et flexible – qu’il nomme lulismo70 – capable de s’imposer dans les luttes d’influence internes au PT, jusqu’à en assurer le contrôle bureaucratique. Ricci identifie les matrices discursives orientant les pratiques de certains militants impliqués dans ce processus, dont le pragmatisme syndical et l’avant-gardisme, ainsi que le bureaucratisme partisan, constituent des dimensions intéressantes à l’analyse développée ici en troisième partie.

Ricci part de la critique lefortienne sur la bureaucratie soviétique afin de proposer que le savoir organisationnel du PT à ses débuts adopte des principes contraires à la vision léniniste d’un parti de cadres. Et ce, parce que la lutte anticapitaliste était alors identifiée à la lutte contre le bureaucratisme et en faveur de la construction d’un pouvoir populaire – d’où la méfiance pointée par Secco71 à l’égard des « dictateurs de règles » pour les masses, ce qui constitue une évidence de l’émergence d’un nouveau sujet politique, si l’on suit Lefort72.

Cependant, Ricci rappelle que cette tendance organisationnelle antibureaucratique entrait en conflit avec celle du mouvement politique interne aux Commissions exécutives nationale et paulista du PT, qui était parvenu à imposer la construction d’une unité d’action et de contrôle sur la bureaucratie du parti. La dynamique du conflit entre ceux qui défendaient l’une ou l’autre des tendances organisationnelles du PT n’était pourtant pas irréductiblement contradictoire (à l’exception de certains cas entraînant des expulsions), mais ambivalente : le parti a toujours été traversé par des dynamiques internes tantôt plus autonomistes tantôt plus verticalistes73. Reste que, selon Ricci, l’option qui a prévalu dans les années 1990 fut celle d’une « organisation classique », la bureaucratique qui a façonné la logique organisationnelle du PT depuis lors.

Ainsi au début du XXIe siècle, il ne restait que peu d’éléments de la structure petista originelle : celle, sensible à la dynamique « des bases » et démocratique, qui avait non seulement admis, mais s’était aussi nourrie, du conflit entre ses multiples groupes et positions internes. Ce dynamisme originel, si emblématique selon Lefort74de la nouvelle culture politique émergeante au Brésil à la fin du XXe, s’est progressivement affaibli au sein du parti. Ce mouvement a coïncidé avec l’accélération de son processus d’institutionnalisation qui a pris la forme d’une centralisation et d’une hiérarchisation des structures décisionnelles du parti75, d’une professionnalisation des acteurs politiques ainsi que d’une rationalisation des fonctions partisanes76. Celles-ci ont été couplées à une financiarisation croissante, caractérisée par une dépendance accrue du parti aux ressources économiques extérieures, tant publics (par exemple les fonds partisans) que privés (par exemple les dons des entreprises)77 ; et une ouverture tous azimuts de sa politique d’alliances78– et cela, même avec des acteurs dont les intérêts ou l’agenda politique rentraient en conflit avec ceux du parti.

Ces phénomènes illustrent les transformations petistas déjà bien engagées au début du XXIe ayant fait l’objet de nombreuses crises et scissions internes – le parti étant critiqué car il donnait la priorité à une orientation davantage tournée vers la conservation ou l’expansion de sa structure, même lorsque cela se faisait au détriment de ses objectifs fondateurs. Nonobstant, ce processus a aussi largement contribué à la consolidation du PT comme acteur incontournable sur la scène politique nationale, favorisant ses succès électoraux croissants jusqu’au début des années 2010.

Compte tenu de ces transformations, au cours des deux premiers mandats de Lula, le modèle de gouvernance adopté – comme l’a fort bien décrit Singer79 – a reposé sur le maintien d’un pacte de conciliation d’intérêts, combiné à la mise en œuvre progressive de réformes visant à articuler croissance économique, stabilité macroéconomique et réduction des inégalités. Comme l’a mis en avant un autre analyste des gestions économiques du PT, Fabio Santos80, le contexte international favorable de l’époque, marqué par le boom des matières premières des années 2000, a stimulé la croissance, renforçant ainsi l’orientation néo-développementaliste des grands projets nationaux portés par le PT. Santos précise que cette dynamique s’est traduite par d’importants investissements dans l’industrie et des projets d’infrastructure en partenariat avec le secteur privé, et que ceux-ci ont amplement favorisé la création d’emplois dans un contexte où le gouvernement cherchait également à promouvoir la valorisation du SMIC. Nonobstant, sur le plan social, le projet phare petista qui a permis une amélioration indéniable des conditions de vie des Brésiliens les plus pauvres a été l’ensemble des politiques redistributives mises en œuvre par le gouvernement. Cette amélioration a contribué à consolider le glissement majeur de la base sociale de soutien électoral à Lula, qui est passée des classes moyennes aux classes les plus défavorisées81.

Pendant cette période d’ascension et consolidation du lulismo, les frontières entre le parti et le gouvernement se sont néanmoins progressivement estompées. Selon Ricci82, le PT avait attiré, voire absorbé, une grande partie des mouvements politiques progressistes les plus consolidés du pays. Cependant, il montre que cette intégration ne s’est que partiellement reflétée dans les processus décisionnels du gouvernement, où les conflits de position ont été de moins en moins représentés au fil des mandats. En autre, les grands projets de développement petistas n’ont pas suffi à relancer en profondeur le processus de réindustrialisation du pays. Ils ont au contraire renforcé la concentration des capitaux dans les secteurs liés à l’exportation de matières premières et à la construction civile83, ce qui rendait l’économie du pays vulnérable aux changements du cadre international. De plus, ce modèle s’est avéré non seulement écologiquement coûteux – générant une multiplication des conflits socio-environnementaux dans le pays84 –, mais aussi traversé par des pratiques de corruption, comme l’ont montré les grandes affaires de corruption apparues par la suite.

En effet, au cours des mandats de Lula et de Dilma, le gouvernement avait été à l’initiative d’un renouvellement institutionnel inédit en matière de lutte anticorruption, tout en ayant fait l’objet d’enquêtes et, dans certains cas, de poursuites judiciaires dans le cadre d’affaires majeures qui dominaient le débat public à l’époque85. Ce fut le cas des affaires révélées dans le cadre de l’Opération Lava Jato (2014-2021). Il s’agissait d’une vaste enquête anticorruption portant sur un système complexe de détournement de fonds publics – notamment ceux liés à la compagnie pétrolière nationale Petrobras, qui était au cœur des scandales –, qui a impliqué des entreprises du BTP, des banques, des institutions publiques, ainsi tous les principaux partis politiques représentés au Congrès national. L’Opération a pris fin à la suite des controverses juridiques et politiques sur la conduite des enquêtes86, mais elle a néanmoins mis en lumière l’ampleur de la corruption dans l’administration publique du pays. Dans ce contexte, ce furent non seulement divers membres du PT et de ses élus qui ont été poursuivis et parfois même condamnés pour corruption, mais aussi toute une série de politiciens issus de presque tous les autres partis politiques brésiliens. C’est dans cette perspective que Costanzo87 considère que la corruption peut être comprise comme l’un des piliers du maintien du présidentialisme de coalition conceptualisé par Abranches88.

Enfin, bien que la réduction de la pauvreté au cours de la période d’ascension du lulismo ait été significative, elle n’a pas non plus suffi à surmonter les inégalités structurelles, tant socioéconomiques qu’en matière d’accès aux services publics fondamentaux, en particulier dans les domaines de la mobilité urbaine, de la santé et de la sécurité89. Ces lacunes ont progressivement gagné en visibilité dans le débat public au cours des années 2010 ; et la manière de gouverner du « PT de pouvoir » a dès lors fait l’objet de nombreuses critiques, tant à droite qu’à gauche de l’échiquier politique national. Le Brésil a ainsi connu un nombre croissant de mobilisations dénonçant les corollaires néfastes de certains projets emblématiques – d’infrastructure, par exemple – des gouvernements petistas, culminant avec les Journées de juin 2013. Ces manifestations, rassemblant divers groupes contestataires, s’inscrivent dans le sillage des mouvements d’occupation et révoltes de la décennie, d’Occupy Wall Street au(x) printemps arabe(s). Elles ont mis en évidence les dysfonctionnements de la gestion des gouvernements fédéral et fédérés brésiliens, selon Cocco et Cava90. Et elles ont aussi révélé, selon Secco91, que les impasses du pacte social-rentier qui avait jusque-là soutenu les gouvernements petistas, n’étaient plus tenables.

Le PT a alors traversé la crise la plus profonde de son histoire, marquée par une succession d’événements d’une gravité croissante. La crise politico-institutionnelle déclenchée à la suite des Journées de juin 2013 a atteint son paroxysme avec la destitution de Dilma92 (2016), marquant également un tournant dans le modèle d’arrangement institutionnel qui avait jusque-là prévalu, selon Abranches93. L’évolution des enquêtes menées dans le cadre de l’Opération Lava Jato, bien qu’entourée de controverses, a culminé avec l’emprisonnement de Lula (2018-2019). Ses condamnations, qui l’ont empêché de se présenter à l’élection présidentielle de 2018, ont toutefois été annulées par la Cour suprême fédérale (Supremo Tribunal Federal, STF) en 2021. Dans ce contexte, dès 2016, le PT a subi un tel effondrement électoral que certains analystes, face à ces événements, ont été amenés à croire que le parti était irrémédiablement « fini ». Pourtant, le PT est parvenu à regagner la présidence en 2023, à la suite de la victoire de Lula à l’élection présidentielle de 2022 face au président sortant, Bolsonaro. Cette fois-ci, le PT revient au pouvoir dans un Brésil profondément transformé, où les inégalités persistantes ont été exacerbées par la crise économique de 201494 et par la pandémie de COVID-19 en 202095. À cela s’ajoute un contexte international nettement moins favorable et un système politique beaucoup moins conciliant. Il reste à voir comment le PT répond à ces nouveaux défis de gouvernance, et nous le ferons ici à partir d’un cas spécifique : la mobilisation de travailleuses et travailleurs survenue l’année du centenaire de Lefort.

L’impensé du PT en une image

Nous l’avons vu, le moment lefortien vécu par une partie de la gauche brésilienne a constitué un tournant décisif dans la scène politique nationale, inspirant des nouvelles réflexions sur la question démocratique parmi certains intellectuels impliqués dans la fondation du PT. Ce processus n’a cependant pas suffi à prémunir le PT des aléas liés à l’assimilation de cette question dans son propre fonctionnement, comme l’ont montré les quelques évolutions organisationnelles et stratégiques évoquées dans la deuxième partie de l’article. De plus, depuis son retour au pouvoir en 2023, le PT est confronté à un scénario beaucoup moins favorable. Le contexte international qui a permis à l’économie brésilienne de connaître un essor dans les années 2000 a complètement changé, et le pays continue de faire face à de nombreux obstacles à sa consolidation démocratique.

Ces obstacles ne se manifestent pas seulement dans la menace que représente la montée en puissance de groupes ouvertement antidémocratiques – ces groupes se sont précisément inspirés de problèmes réels pour mobiliser les Brésiliens et gagner progressivement du terrain sur la scène politique nationale. Nous faisons ici référence aux problèmes structurels persistants dans le pays, évoqués dans la deuxième partie de l’article : crises de sécurité publique et environnementale, corruption endémique et inégalités socio-économiques profondément enracinées, ainsi que des inégalités dans l’accès aux droits civils, politiques et sociaux les plus fondamentaux. Selon l’analyse de Lefort sur le cas brésilien96, ces défis montrent que le paradigme propre à la nouvelle culture politique des années 1980 ne s’est pas généralisé et que les pouvoirs publics n’ont pas été jusqu’ici en mesure de garantir l’universalisation de ces droits de manière stable et durable.

Ce constat éclaire le la trajectoire petista. Le PT fut en effet un acteur central de l’effervescence démocratique des années 1980, comme aussi, une fois au pouvoir, le moteur d’indéniables réformes ayant relevé nombre de ces défis, en particulier durant les mandats de Lula et Dilma. Toutefois, comme sa matrice novatrice, d’orientation socialiste et démocratique, est restée imprécise, tant dans son sens que dans sa mise en œuvre – et ceux-ci ont été rapidement remis en question dès l’entrée du PT dans le jeu électoral dans les années 1980, comme l’a souligné Degrave97. Par ailleurs, nous avons vu que la richesse constitutive du PT a également engendré des nombreuses tensions internes. Celles-ci s’inscrivent dans le processus d’institutionnalisation petista qui a contribué, en même temps, à la bureaucratisation du parti et à son succès électoral. C’est en prenant acte de ces ambivalences, qui rythment l’histoire du parti, que nous proposons ici une lecture d’une image contemporaine qui semble révélatrice de l’impensé petista.

Actuellement, une proposition d’amendement à la Constitution (dite PEC) déposée par la députée fédérale Erika Hilton (Parti socialisme et liberté, PSOL-SP) est en cours d’examen au Congrès national brésilien. Cette PEC (n°8/2025, dans le jargon « PEC contre le 6x1 ») préconise une modification de la prévision du système de roulement « 6x1 » du Code du travail. En résumé, l’organisation actuelle du temps de travail hebdomadaire d’un salarié brésilien prévoit seul un jour de congé pour six jours travaillés, dans un cadre où la durée légale du temps plein est fixée à 44 heures par semaine. La PEC d’Hilton vise à instaurer une semaine de travail de quatre jours, soit 36 heures, avec trois jours de repos98. Une proposition audacieuse, mais qui est née dans le sillage d’une mobilisation apparue en 2023, et qui ambitionnait lancer le débat sur les conditions de travail très précaires des Brésiliennes et Brésiliens.

L’initiative d’Hilton a été relayée par une pétition en ligne ayant recueilli plus de 2,7 millions de signatures entre fin 2023 et 2024, lancée par le Movimento Vida Além do Trabalho (à savoir, le mouvement pour une vie qui ne se limite pas au travail, VAT). Le VAT a été fondé par Ricardo Azevedo, surnommé « Rick », un trentenaire salarié de petits commerces de Rio de Janeiro. En septembre 2023, Rick a connu un grand succès sur TikTok en partageant sa routine de travail épuisante et les problèmes psychologiques qui en découlaient. Fort de sa notoriété sur les réseaux, il a créé un groupe d’entraide et d’organisation des travailleurs sur WhatsApp autour de la revendication d’une réduction de la semaine de travail99 – tout ceci, au départ, sans soutien institutionnel, qu’il soit syndical ou partisan. Ce groupe a rapidement gagné en popularité, et a essaimé dans de nombreux États brésiliens. Le VAT est ainsi né d’une mobilisation indépendante, centrée sur l’interaction via les réseaux. Cette interaction a permis de partager les expériences des salariés brésiliens, inscrivant ainsi dans le débat public un objectif programmatique classique des mobilisations des travailleurs dans le pays. C’est-à-dire, la demande pour des conditions de travail décentes, en appelant à un « débat public ouvert et transparent »100, intercatégoriel et interinstitutionnel.

À la suite du succès de la pétition du VAT, Rick est rentré en contact avec des parlementaires à la Chambre des députés, dont Hilton du PSOL101. Il a ainsi entamé un dialogue avec ce parti, historiquement fondé par d’anciens petistas ayant quitté – ou ayant été expulsés du PT – en raison de leur opposition au premier gouvernement Lula (2004), mais qui fait aujourd’hui partie de la base parlementaire de soutien du gouvernement petista. Rick s’est finalement présenté comme candidat, sous les couleurs du PSOL, au conseil municipal de Rio en octobre 2024. Nouveau venu dans la politique institutionnelle, et disposant du plus faible financement électoral parmi les candidats de son parti102, il est pourtant devenu le candidat le mieux élu du PSOL-RJ (29.364 voix). Il a ainsi été le 12e conseiller municipal (vereador) le mieux élu sur un total de 51 élus, étant le 2e issu d’un parti se réclamant de gauche, derrière seulement Tainá de Paula, du PT (49.986)103.

Tout au long du moment qui va des premiers succès de la pétition du VAT, à la rédaction du projet contre le 6x1 d’Hilton et au lancement de la campagne pour recueillir les signatures nécessaires à sa présentation en tant que PEC au Congrès, les réactions des petistas ont été diverses. Certains ont exprimé leur soutien à cette initiative, mais beaucoup d’autres leurs réserves. Rick a lui-même critiqué, d’une part, le manque de soutien syndical à l’initiative – citant notamment la position réservée de la Centrale unique des travailleurs (CUT) –, et d’autre part, le soutien mitigé des petistas, soulignant le silence du gouvernement et le fait que, jusqu’en début novembre 2024, seulement la moitié du groupe petista à la Chambre avait signé le projet de PEC d’Hilton104.

Moins d’une semaine plus tard, tout le groupe parlementaire petista avait signé le projet, et le parti a même affirmé, sans pourtant citer le VAT, que la PEC d’Hilton « venait renforcer les revendications historiques du PT contre le 6x1 »105. Cependant, le gouvernement de Lula hésitait encore à l’appuyer, craignant l’avancée de la proposition sans négociation préalable avec le patronat106, mais aussi les coûts d’une telle entreprise au Congrès pour les accords en vue des élections générales de 2026107. C’est dans ce sillage que nous reviendrons sur trois réserves formulées par des petistas ou de leurs proches à la PEC d’Hilton, recensées par Orofino108. Elles illustrent à la fois la difficulté, anticipée par Lefort, qu’aurait la gauche à assimiler pleinement la nouvelle culture politique qu’elle a pourtant contribué à créer ; tout comme certaines ambivalences qui jalonnent l’histoire du parti.

La première de ces réserves portait sur l’idée que le VAT serait un « cheval de Troie » pour critiquer le gouvernement Lula. Pour illustrer ceci, lors d’un entretien à un journal numérique proche du PT, le président du petit Parti de la cause ouvrière (PCO) a déclaré que le mouvement avait une « nature putschiste », « tout comme les Journées de juin 2013 »109. Bien que ce récit semble plus un cri de ralliement en faveur du gouvernement et qu’il ne soit pas partagé par le PT, Orofino110 rappelle qu’il n’est pas rare que des partisans utilisent des journaux proches pour émettre des réserves non-officielles. D’autant plus que la déclaration réactive une critique assez répandue à l’encontre des soulèvements de 2013, qui n’étaient pas proprement anti-PT, mais contre lesquels nombreux petistas s’en étaient prononcés, comme rappelle Cava111. Le fait est qu’à l’heure où le gouvernement et le parti ne cessent de se heurter aux reproches quant à leur éloignement des « bases petistas originelles » – une question soulevée y compris par divers petistas –, lorsqu’ils se mettent à l’écart des mouvements indépendants naissants, ils manquent une occasion d’en (re) nouer des liens, et d’être porteur des demandes venues « des bases ». D’autant plus lorsque celles-ci sont cohérentes avec le programme politique partisan, selon le PT lui-même. Enfin, ils laissent la porte ouverte à d’autres forces politiques, qu’elles soient en opposition ou en faveur de ce programme, pour s’en emparer.

Plus répandue, la deuxième réserve concernait le fait qu’une réduction du système 6x1 aurait des effets dévastateurs sur l’économie brésilienne, répercutant les inquiétudes exprimées par le gouvernement à ce sujet. Pourtant, la PEC vise précisément à ouvrir ce débat. Alors que plusieurs études montrent que l’assouplissement des obligations contractuelles des employeurs, autorisé par la réforme du Code du travail de 2017 sous Michel Temer, a aggravé la précarité des travailleurs brésiliens112, il existe peu de travaux empiriques ou de projections sur les impacts, positifs ou négatifs, d’une réduction du 6x1 au Brésil113. C’est pourquoi, selon Orofino114, cette deuxième réserve reflète davantage une crainte concernant l’impact de l’appui du gouvernement à la PEC parmi certains groupes d’intérêts au Congrès et sur le marché, qu’elle n’ouvre un véritable débat sur ses effets économiques. D’autant plus que cet argument rappelle l’alarmisme des opposants à la PEC régularisant le travail des professionnels domestiques sous Dilma en 2013, ou aux négociations pour l’augmentation réelle du SMIC brésilien sous Lula, en 2006.

Ce qui nous amène enfin à la dernière des trois réserves formulées par des petistas ou proches à l’encontre de la proposition de PEC contre le 6x1. Mi-novembre 2024, le ministre du Travail et de l’Emploi de Lula, Luiz Marinho, a déclaré que la réduction du temps de travail devait – selon le ministère – être traitée dans le cadre des conventions collectives négociées entre syndicats et employeurs115, sans recourir à une modification constitutionnelle. Cette prise de position a suscité de vives réactions, pointant sa contradiction apparente avec le parcours même de Marinho.

Nous avons souligné plus tôt dans cet article l’importance des nouveaux syndicalistes dans la fondation du PT. Marinho en fut l’un des acteurs clés : élu à trois reprises président du Syndicat des métallurgistes de l’ABC, il a été ensuite président de la CUT, et joua un rôle déterminant dans la structuration du syndicalisme lié au parti – qui prônait, rappelons-le, l’organisation autonome des travailleurs. Par ailleurs, ayant déjà été ministre du Travail sous le premier mandat de Lula, il fut également chargé des négociations interinstitutionnelles ayant conduit à la référée revalorisation du SMIC en 2006. Une mesure d’abord adoptée par décret, puis convertie en loi (n° 11.321/2006) après avoir été discutée et approuvée par le Congrès, démontrant ainsi l’importance accordée à l’ancrage juridique des droits des travailleurs.

C’est en tenant compte de ce parcours que la réserve du ministre suscita l’étonnement. Une interprétation possible est qu’il redoutait un plus grand affaiblissement du rôle occupé par le syndicalisme dans la médiation des conflits du travail, fait mis en évidence par l’appui du ministère et du gouvernement à des projets visant à renforcer les structures syndicales116. Donner la priorité à des conventions collectives négociées semble toutefois être une posture déconnectée de la réalité sociale du pays : au cours de la dernière décennie, le nombre de travailleurs syndiqués au Brésil a chuté de manière significative, passant de 14,6 millions (en 2013) à 8,4 millions (2023)117. Cette baisse reflète une réduction des ressources et du pouvoir d’action des syndicats, qui s’explique par différentes raisons, liées entre autres à la transformation de la composition du travai118, à la fragmentation et à la baisse du financement syndical119, celui-ci aggravé à la suite de la suppression de la contribution syndicale obligatoire du fait de la réforme Temer. Ce phénomène est aussi lié à une crise plus générale de la représentation syndicale120, encore aggravée par un récent scandale de fraudes à la Sécurité sociale121.

Dans ce cadre, la réserve exprimée par le ministre témoigne de la difficulté du gouvernement à intégrer les revendications de mobilisations indépendantes. Ces dernières, n’étant pas en contradiction avec l’agenda syndical, finissent par apparaître comme juxtaposées, surtout lorsque la position ministérielle est perçue comme une tentative de ne pas laisser perdre davantage de terrain institutionnel aux syndicats. À l’heure où ces derniers sont confrontés au besoin d’une redéfinition du rôle à jouer face aux défis posés par un monde du travail transformé, la posture du ministère semble paradoxalement contribuer au sentiment d’un écart entre les priorités syndicales et les demandes des mobilisations. Ceci alors même que diverses centrales et syndicats ont endossé la fin du 6x1122. Face aux nombreuses critiques, Marinho a nuancé ses propos, tout en précisant qu’un changement à cet égard ne serait pas immédiat123. Quant à la PEC, à la fin de la rédaction de cet article en mai 2025, elle suit toujours son chemin législatif, bien que son examen soit pour l’instant à l’arrêt.

Dans une manière de volte-face, le 30 avril dernier Lula a déclaré que le gouvernement soutiendrait la PEC contre le 6x1124. Ceci advient au moment où la cote de popularité de Lula s’effondre125. Cette baisse est particulièrement préoccupante pour le PT, car elle touche pour la première fois ses principales bases sociales de soutien électoral depuis 2006126. Si le gouvernement et le PT ne semblent pas avoir une stratégie univoque pour faire face à cette crise, leur analyse du problème sous-tend une conviction d’une incompréhension généralisée des bienfaits de leur gestion127. Sous Lula III, et selon lui, sa crise de popularité serait plutôt le résultat d’un problème de communication, que de gestion ou de fond. D’où la tentative d’adresser les demandes pour des meilleures conditions de travail par une déclaration officielle à la veille du 1er mai. L’analyse de cette image de l’impensé petista révèle que ce revirement n’en est, en effet, pas un : il témoigne plutôt de l’ambivalence soulignée par Lefort de l’assimilation par la gauche du paradigme de l’indétermination démocratique. Je finis ainsi en revenant à la proposition de ce numéro : si c’est par le PT que j’ai été amenée à connaître Lefort, c’est au travers de son apport que je tente de mieux comprendre le PT.

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    1

    Cet article est le fruit d’une présentation faite pour la table ronde « Une pensée à l’œuvre », dans le cadre de la journée « Claude Lefort : Une pensée pour le XXIe ? », organisée par Gilles Bataillon avec le soutien du CESPRA, le 28 nov. 2024 à la Maison de l’Amérique latine, à Paris. Je tiens à remercier Céline Canton pour sa relecture, et Gilles Bataillon pour ses conseils, sa relecture et pour l’idée du titre, qui renvoie non par hasard à « IV. L’impensé de l’Union de la gauche », in : Claude Lefort, L’invention démocratique. Les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard, 1981, p. 134-165.

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    2

    Gilles Bataillon, « Les inédits de Claude Lefort. Jalons d’une œuvre de pensée », Po&sie, Paris, Éditions Belin/Humensis, n°190, 2024, p. 103-122.

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    3

    Bruno V. P. S. Melo, Uma coluna ausente : Lefort leitor de Merleau-Ponty. Filosofia existencial e o pensamento político, Thèse de doctorat en philosophie, Programa de Pós-Graduação Filosofia, Faculdade de Filosofia e Ciências Humanas, Universidade Federal de Minas Gerais (UFMG), Belo Horizonte, 11 juil. 2022.

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    4

    À ce propos, je vous renvoie vers les différentes tables-rondes du Colloque Claude Lefort: a invenção democrática hoje (USP), du 13 au 16 octobre 2015. URL : <https://filosofia.fflch.usp.br/node/867>, dernier accès : 11/04/2025. Aussi au dossier publié par la suite du colloque, Cf. Sérgio Cardoso, Silvana de Souza Ramos (org.), « Dossiê Claude Lefort », Cadernos de Ética e Filosofia Política, vol. 1, n°32, août 2018. URL : <https://revistas.usp.br/cefp/issue/view/10784>, dernier accès : 27/04/2025. Et finalement au récent travail de recension des inédits fait par : Gilles Bataillon, « Les inédits de Claude Lefort. Jalons d’une œuvre de pensée », Paris, Belin/Humensis, 2024.

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    5

    Adjectif se rapportant à ce qui est propre au PT brésilien.

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    6

    Claude Lefort, « Les droits de l’homme et la pensée politique de gauche au Brésil », Problèmes d’Amérique Latine, Eska, n°98, [1992] 2015/3, p. 11-20. DOI : <https://doi.org/10.3917/pal.098.0011>, dernier accès : 22/11/2024.

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    7

    Nous citons ici Marilena Chaui, qui, selon Newton Bignotto, s’inspire de Lefort pour développer une théorie de la démocratie adaptée au contexte brésilien. Cf. Newton Bignotto, « Le Brésil à la recherche de la démocratie », Problèmes d’Amérique latine, n° 98(3), 2015, p.21-36. URL : <https://doi-org.ezproxy.campus-condorcet.fr/10.3917/pal.098.0021>, dernier accès : 22/05/2025. ; Marilena Chaui, « Prefácio », in : Claude Lefort, A invenção democrática A invenção democrática - Os limites da dominação totalitária, São Paulo, Editora Brasiliense, 1983, p.11. (Nos traductions)

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    8

    Aujourd’hui poursuivis devant la Cour suprême fédérale (Supremo Tribunal Federal, STF) pour avoir tenté d’entraver la transition démocratique vers le président élu Lula en 2022, ils ont envisagé divers moyens, y compris le recours à la violence, afin de maintenir Bolsonaro au pouvoir malgré sa défaite électorale. Cf. Fernanda Vivas, Márcio Falcão, « Bolsonaro vira réu por tentativa de golpe de Estado com unanimidade dos votos na 1ª Turma do STF », G1 – TV Globo, Brasília, 26 mar. 2025. URL : <https://g1.globo.com/politica/noticia/2025/03/26/turma-do-stf-forma-maioria-para-tornar-reus-bolsonaro-e-mais-7-por-tentativa-de-golpe-de-estado.ghtml>, dernier accès : 22/05/2025.

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    9

    Je paraphrase ici : Claude Lefort, « Lettre de Paris » [paru originellement dans la revue Kontinent Skandinavia, [1979], Po&sie, Paris, Éditions Belin/Humensis, n°190, 2024, p. 87-91, p.87.

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    10

    Je paraphrase ici : Ibidem, Claude Lefort, « Lettre de Paris » [paru originellement dans la revue Kontinent Skandinavia, 1979], Po&sie, Paris, Éditions Belin/Humensis, n°190, 2024, p.90.

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    11

    Je paraphrase ici : Claude Lefort, « Démocratie et représentation », in : Daniel Pécaut, Bernardo Sorj (dir.), Métamorphoses de la représentation politique au Brésil et en Europe, Paris, Éditions du CNRS, 1991, p. 223-232, p.232.

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    12

    Je paraphrase ici : Claude Lefort, Essais sur le politique, XIXème – XXème siècles, Paris, Seuil, 1986, p.20.

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    13

    Sérgio Cardoso, « Claude Lefort, ação e crítica (o fio da meada) », in : Sérgio Cardoso, Silvana de Souza Ramos (dir.), « Dossiê Claude Lefort », Cadernos de Ética e Filosofia Política, vol. 1, n°32, 2018.

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    14

    Gilles Bataillon, « Les inédits de Claude Lefort. Jalons d’une œuvre de pensée », Po&sie, Paris, Éditions Belin, 2024.

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    15

    Arthur Hussne, « Sobre o percurso político do jovem Lefort », Revista Rosa [En ligne], vol. 1, n°3, 27 sep. 2020, s./p. URL : <https://revistarosa.com/1/sobre-o-percurso-politico-do-jovem-lefort>, dernier accès : 11/04/2025.

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    16

    Claude Lefort, Le Travail de l’œuvre Machiavel, Paris, Gallimard, 1972.

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    17

    Gilles Bataillon, « Les inédits de Claude Lefort. Jalons d’une œuvre de pensée », Po&sie, Paris, Éditions Belin/Humensis, 2024 ; Sérgio Cardoso et Silvana de Souza Ramos (dir.), « Dossiê Claude Lefort », Cadernos de Ética e Filosofia Política, vol. 1, n°32, août 2018.

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    18

    Gilles Bataillon, « Les inédits de Claude Lefort. Jalons d’une œuvre de pensée », Po&sie, Paris, Éditions Belin/Humensis, 2024. 

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    19

    Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015, s./p. URL : <https://filosofia.fflch.usp.br/node/867>, dernier accès : 11/04/2025.

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    20

    Dont José Arthur Giannotti, Bento Prado Jr., Fernando Henrique Cardoso, Octavio Ianni, Francisco Weffort, Roberto Schwarz, Ruy Fausto, Paul Singer, etc. Cf. Roberto Schwarz, « Um seminário de Marx  », Seqüências brasileiras – ensaios, São Paulo, Companhia das Letras, 1999, p. 86-105. Plus récemment, Schwarz, Emir Sader, João Quartim de Moraes et Giannotti ont publié un ouvrage de récits sur leur expérience du Seminário, cf. Nós que amávamos tanto O capital: leituras de Marx no Brasil, São Paulo, Boitempo Editorial, 2017.

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    21

    Écartés par le régime pour des raisons politiques justifiées par des motifs de « sécurité nationale », plusieurs de ces intellectuels s’exilèrent ou poursuivirent leurs activités à l’étranger. Parmi ceux qui furent exclus issus du Seminário, FHC, Giannotti, Weffort, Ianni et Singer cofondèrent le prestigieux Centro Brasileiro de Análise e Planejamento (CEBRAP), financé par la Fondation Ford, aux côtés d’autres chercheurs. Cf. Bernardo Sorj, A construção intelectual do Brasil contemporâneo: da resistência à ditadura ao governo FHC [En ligne], Rio de Janeiro, Centro Edelstein de Pesquisas Sociais, 2008. URL : <https://static.scielo.org/scielobooks/3nwpf/pdf/sorj-9788599662472.pdf>, dernier accès : 22/05/2025.

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    22

    José Arthur Giannotti, et al. « Cheminement et aléas d’un travail », Rue Descartes, n°76, 2012, p.56-79. URL : <https://doi-org.ezproxy.campus-condorcet.fr/10.3917/rdes.076.0056>, dernier accès : 22/05/2025.

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    23

    Lors de son séjour en France entre 1956 et 1957 dans le cadre de son post-doctorat à l’université Paris-Sud XI.

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    24

    Folha de São Paulo, « USP homenageia Claude Lefort », Folha de São Paulo, São Paulo, 06 nov. 1999, s./p. URL : <https://www1.folha.uol.com.br/fsp/ilustrad/fq0611199916.htm>, dernier accès : 22/05/2025.

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    25

    Roberto Schwarz, « Um seminário de Marx  », Seqüências brasileiras – ensaios, São Paulo, Companhia das Letras, 1999.

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    26

    Autre que ceux déjà cités, nous avons Mário Pedrosa, Sérgio Buarque de Holanda, Paulo Freire, Antonio Candido, Lélia Abramo, Hélio Pellegrino, José Álvaro Moisés (ayant quitté le PT après), les frères Eder et Emir Sader, et, plus tard, Florestan Fernandes. À ce propos, cf. Luiz Dulci, « Os intelectuais e a criação do PT » in : Flavio Aguiar (dir.), Antonio Candido. Pensamento e militância, São Paulo, Expressão Popular/Fundação Perseu Abramo, 2ème éd., 2022, p.171-180. ; Lincoln Secco, Gramsci e a Revolução, São Paulo, Ed. Alameda, 2006.

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    27

    Gilles Bataillon, « Les inédits de Claude Lefort. Jalons d’une œuvre de pensée », Po&sie, Paris, Éditions Belin/Humensis, 2024.

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    28

    Homero Silveira Santiago, Paulo H. F. Silveira, «  Percursos de Marilena Chaui: filosofia, política e educação », Educação e Pesquisa, n°42, janv.-mars 2016. URL : <https://doi.org/10.1590/S1517-97022016420100201>, dernier accès : 22/05/2025.

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    29

    Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015, s./p. URL : <https://filosofia.fflch.usp.br/node/867>, dernier accès : 11/04/2025.

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    30

    Je fais ici une parenthèse anecdotique qui m’évitera le recueil de tous les textes de Lefort parus en portugais. C’est à travers mes lectures de Chaui que j’ai découvert Lefort, notamment via la première édition brésilienne de L’invention démocratique, qu’elle coordonne et présente, cf. Claude Lefort, A invenção democrática A invenção democrática - Os limites da dominação totalitária, São Paulo, Editora Brasiliense, 1983. Elle a aussi collaboré à la traduction et publication des : Idem, As formas da história : ensaios de antropologia política [« Les formes de l’histoire », 1978], São Paulo, Brasiliense, 1979.

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    31

    Claudia Hilb, « Nuestros años Lefort. Notas sobre la recepción de Claude Lefort en la Argentina de la transición à la democracia », in :  Sérgio Cardoso et Silvana de Souza Ramos (dir.), « Dossiê Claude Lefort », Cadernos de Ética e Filosofia Política, vol. 1, n°32, août 2018, p.140-150.

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    32

    Il a aussi été président du PT en 2006-2007, conseiller spécial aux affaires internationales de Lula et Dilma (2006-2016, jusqu’à la veille de son décès), et figurait dans l’entourage très proche de Lula.

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    33

    Lamia Oualalou, « Leia na íntegra o perfil de Marco Aurélio Garcia », OperaMundi [En ligne], 19 fév. 2009. URL : <https://operamundi.uol.com.br/politica-e-economia/16595/leia-na-integra-o-perfil-de-marco-aurelio-garcia>, dernier accès : 11/04/2025.

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    34

    Helecine Rodrigues da Silva, « Os exílios dos intelectuais brasileiros e chilenos, na França,durante as ditaduras militares : uma história cruzada », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Débats, 07 juin 2007. URL : <https://journals.openedition.org/nuevomundo/5791>, dernier accès : 11/04/2025.

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    35

    Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015, s./p. URL : <https://filosofia.fflch.usp.br/node/867>, dernier accès : 11/04/2025.

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    36

    Juarez Guimarães, « A revolução democratica e o momento lefortiano da democracia brasleira », in : Sérgio Cardoso, Silvana de Souza Ramos (org.), « Dossiê Claude Lefort », Cadernos de Ética e Filosofia Política, vol. 1, n°32, août 2018, p. 123-139.

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    37

    Dans l’ordre des expressions citées : Luiz Dulci, « Os intelectuais e a criação do PT », in : Flavio Aguiar (dir.), Antonio Candido. Pensamento e militância, São Paulo, Expressão Popular/Fundação Perseu Abramo, 2ème éd., 2022; Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015 ; Felipe H. G. Silva, Democracia e Socialismo no Partido dos Trabalhadores (1987-1991), mémoire de master en histoire sociale, Programa de Pós-Graduação em História social, Pontificia Universidade Catolica de São Paulo, São Paulo, 2012.

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    38

    Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015.

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    39

    Luiz Dulci, « Os intelectuais e a criação do PT », in : Flavio Aguiar (dir.), Antonio Candido. Pensamento e militância, São Paulo, Expressão Popular/Fundação Perseu Abramo, 2ème éd., 2022, p.171. (Nos traductions).

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    40

    Leôncio Martins Rodrigues, « La composition sociale des cercles dirigeants du Parti des Travailleurs », in : Daniel Pécaut, Bernardo Sorj (dir.), Métamorphoses de la représentation politique au Brésil et en Europe, Paris, Éditions du CNRS, 1991, p.271-293.

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    41

    Je paraphrase ici : Luiz Dulci, « Os intelectuais e a criação do PT », in : Flavio Aguiar (dir.), Antonio Candido. Pensamento e militância, São Paulo, Expressão Popular/Fundação Perseu Abramo, 2ème éd., 2022, p.173-174.

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    42

    Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015.

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    43

    Je paraphrase ici : Claude Lefort, « Pour une sociologie de la démocratie », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 21année, n° 4, 1966, p.750-768, p.750.

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    44

    Sérgio Cardoso, « Claude Lefort, ação e crítica (o fio da meada) », in : Sérgio Cardoso, Silvana de Souza Ramos (dir.), « Dossiê Claude Lefort », Cadernos de Ética e Filosofia Política, vol. 1, n°32, août 2018.

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    45

    Ruy Fausto, « Uma entrevista inédita com Claude Lefort », Revista Fevereiro. Política, teoria, cultura [En ligne], 27 avr. 2004, s./p. URL : < https://www.revistafevereiro.com/?r=02&t=05>, dernier accès : 17/04/2025.

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    46

    Voir, plus récemment : Sérgio Cardoso, Maquiavelianas: lições de política republicana, São Paulo, Editora 34, 2022, préfacé par Newton Bignotto. Et aussi: Newton Bignotto, O jovem Maquiavel: O aprendizado da política, São Paulo, Bazar do Tempo, 2024.

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    47

    José Luciano Gois de Oliveira, Imagens da democracia: os direitos humanos e o pensamento político de esquerda do Brasil, São Paulo, Editora Pindorama, 1996, préfacé par Lefort.

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    48

    Claude Lefort, O trabalho da obra Maquiavel, Belo Horizonte/São Paulo, Editora UFMG/ Todavia, 2024.

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    49

    Newton Bignotto, « Le Brésil à la recherche de la démocratie », Problèmes d’Amérique latine, n° 98, 2015.

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    50

    Margareth Keck, A lógica da diferença: o Partido dos Trabalhadores na construção da democracia brasileira, São Paulo, Ática, 1991. ; Rachel Meneguello, PT: a formação de um partido (1979-1982), Rio de Janeiro, Paz e Terra, 1989.

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    51

    Nous reprenons ici la typologie d’Enders, tout en reconnaissant qu’elle mérite d’être nuancée à la lumière des débats sur l’évolution du PT. Selon Goirand, le PT des années 1980 se caractérisait comme un parti de contestation, critique des institutions et centré sur ses bases militantes. À partir des années 1990, il s’est progressivement institutionnalisé, devenant un acteur du système partisan sans en remettre en cause les fondements, ce qui correspondrait, dans la classification d’Enders, à un parti d’opposition. Cf. Armelle Enders, « La gauche brésilienne et le pouvoir, de Getúlio Vargas au gouvernement Lula », Problèmes d’Amérique latine, Eska, nº55, 2004/2005, p. 89-114. ; Camille Goirand, Le Parti des travailleurs au Brésil. Des luttes sociales aux épreuves du pouvoir, Paris/Aix-en-Provence, Editions Khartala/Sciences Po Aix, 2019.

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    52

    Claude Lefort, « IV. L’impensé de l’Union de la gauche », L’invention démocratique. Les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard, 1981, p.134.

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    53

    Claude Lefort, « Démocratie et représentation », in :  Daniel Pécaut, Bernardo Sorj (dir.), Métamorphoses de la représentation politique au Brésil et en Europe, Paris, CNRS Éditions, 1991, p. 223-232.

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    54

    Daniel Pécaut, Entre le Peuple et la Nation : Les intellectuels et la politique au Brésil, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 1995.

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    55

    Claude Lefort, « Les droits de l’homme et la pensée politique de gauche au Brésil », Problèmes d’Amérique latine, Eska, n°98, [1992] 2015/3.

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    56

    Marco Aurélio Garcia, « Claude Lefort e a transformação democrática na América Latina », [vidéo] Conférence lors du Colloque international Claude Lefort: a invenção democrática hoje, organisé par l’Universidade de São Paulo au Brésil, le 14 oct. 2015.

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    57

    José Luciano. Gois de Oliveira, Imagens da democracia: os direitos humanos e o pensamento político de esquerda no. Brasil, Recife, Pindorama, 1996. Sur ce point, je vous conseille le film Je suis toujours là (Ainda estou aqui, 2024), réalisé par Walter Salles, paru en France en janvier 2025 et qui a remporté l’Oscar de Meilleur film international en mars 2025.

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    58

    Je paraphrase, dans ce paragraphe : Claude Lefort, « Les droits de l’homme et la pensée politique de gauche au Brésil », Problèmes d’Amérique latine, Eska, n°98, [1992] 2015, p.15.

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    59

    Celso Rocha de Barros, PT, uma história, São Paulo, Companhia das Letras, 2022.

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    60

    José Murilo de Carvalho, Cidadania no Brasil. O longo caminho, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 18ème réed., [2001] 2014, p. 188.

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    61

    Région industrielle du sud-est de l’État de São Paulo, comprenant sept municipalités.

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    62

    Lincoln Secco, História do PT, São Paulo, Cotia SP : Ateliê Editorial, 5ème éd., [2011] 2018.

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    63

    Dont ceux du nouveau syndicalisme et les divers mouvements populaires urbains ou paysans et ruraux, etc.

    Retour vers la note de texte 22205

    64

    Daniel Pécaut, Entre le Peuple et la Nation : Les intellectuels et la politique au Brésil, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 1995.

    Retour vers la note de texte 22206

    65

    Lincoln Secco, Gramsci e a Revolução, São Paulo, Ed. Alameda, 2006. (Nos traductions)

    Retour vers la note de texte 22207

    66

    Philippe Degrave, Le Parti des Travailleurs brésilien, De son émergence à la conquête du Planalto (1979-2002), Thèse de doctorat en sciences économique et politique, UFR de Droit, Sciences économique et politique, Credespo, Université de Bourgogne, vol. 1 et 2, 16 déc. 2016, p.222.

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    67

    Lincoln Secco, História do PT, São Paulo, Cotia SP : Ateliê Editorial, 5ème éd., [2011] 2018.

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    68

    Les deux citations, cf. Pedro José Floriano Ribeiro, Dos sindicatos ao governo: a organização nacional do PT de 1980 a 2005, Thèse de doctorat en sciences politiques, Programa de Pós-Graduação em Ciência Política, Centro de Educação e Ciências Humanas, Universidade Federal de São Carlos (UFSCar), São Carlos, 2008, p.179-180. (Nos traductions)

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    69

    Rudá Ricci, Lulismo. Da era dos movimentos sociais à ascensão da nova classe média brasileira, Brasília/Rio de Janeiro, Fundação Astrojildo Pereira/Editora Contraponto, 2e éd., 2013, p. 52-53.

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    70

    La notion de lulismo est polysémique, faisant l’objet de débats auxquels ont contribué, pour n’en citer que quelques-uns, Luis Wenerck Viana, Francisco de Oliveira, Marcos Nobre, Ruy Braga, Rudá Ricci, Bruno Cava et Giuseppe Cocco. Son usage précède donc sa popularisation par suite de la formulation qui lui donne André Singer, et nous présentons ici celle de Ricci afin d’en reprendre la critique avancée par cet auteur sur l’effet de ce processus sur la transformation du PT.

    Retour vers la note de texte 22212

    71

    Lincoln Secco, Gramsci e a Revolução, São Paulo, Ed. Alameda, 2006.

    Retour vers la note de texte 22213

    72

    Claude Lefort, « Les droits de l’homme et la pensée politique de gauche au Brésil », Problèmes d’Amérique latine, Eska, n°98, [1992] 2015/3.

    Retour vers la note de texte 22214

    73

    J’emprunte ici l’idée forgée par Cava et Cocco quant aux deux dimensions, sauvage et de pouvoir, du lulismo : Giuseppe Cocco, Bruno Cava, O enigma do disforme: neoliberalismo e biopoder no Brasil global, Rio de Janeiro, Mauad, 2018.

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    74

    Claude Lefort, « Les droits de l’homme et la pensée politique de gauche au Brésil », Problèmes d’Amérique latine, Eska, n°98, [1992] 2015/3.

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    75

    Oswaldo M. E. do Amaral, As transformações na organização interna do Partido dos Trabalhadores entre 1995 e 2009, Thèse pour obtenir le grade de Docteur présentée au Programme de Post-Graduation en science politique de l’université de l’État à Campinas, São Paulo, Campinas, déc. 2010.

    Retour vers la note de texte 22217

    76

    Rudá Ricci, Lulismo. Da era dos movimentos sociais à ascensão da nova classe média brasileira, Brasília/Rio de Janeiro, Fundação Astrojildo Pereira/Editora Contraponto, 2e éd., 2013.

    Retour vers la note de texte 22218

    77

    Pedro José Floriano Ribeiro, Dos sindicatos ao governo: a organização nacional do PT de 1980 a 2005, Thèse de doctorat en sciences politiques, Programa de Pós-Graduação em Ciência Política, Centro de Educação e Ciências Humanas, Universidade Federal de São Carlos (UFSCar), São Carlos, 2008.

    Retour vers la note de texte 22219

    78

    Philippe Degrave, Le Parti des Travailleurs brésilien, De son émergence à la conquête du Planalto (1979-2002), Thèse de doctorat en sciences économique et politique, UFR de Droit, Sciences économique et politique, Credespo, Université de Bourgogne, vol. 1 et 2, 16 déc. 2016.

    Retour vers la note de texte 22220

    79

    André Singer, Os Sentidos do Lulismo. Reforma gradual e pacto conservador, São Paulo, Companhia das Letras, 2012.

    Retour vers la note de texte 22221

    80

    Fabio L. B. Dos Santos, Uma história da onda progressista sul-americana (1998-2016), São Paulo, Editora Elefante, 2019.

    Retour vers la note de texte 22222

    81

    André Singer, Os Sentidos do Lulismo. Reforma gradual e pacto conservador, São Paulo, Companhia das Letras, 2012.

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    82

    Rudá Ricci, Lulismo. Da era dos movimentos sociais à ascensão da nova classe média brasileira, Brasília/Rio de Janeiro, Fundação Astrojildo Pereira/Editora Contraponto, 2e éd., 2013.

    Retour vers la note de texte 22224

    83

    Fabio L. B. Dos Santos, Uma história da onda progressista sul-americana (1998-2016), São Paulo, Editora Elefante, 2019.

    Retour vers la note de texte 22225

    84

    Maristella Svampa, « Consensus des matières premières, tournant éco-territorial et pensée critique en Amérique latine », Alternatives Sud, vol. 20, n°33, 2013. URL : <https://www.cetri.be/IMG/pdf/02-2.pdf>, dernier accès : 22/05/2025.

    Retour vers la note de texte 22226

    85

    À ce propos, cf. Leonardo Avritzer, Newton Bignotto, Juarez Guimarães, Heloisa Starling (dir.), Corrupção: ensaios e críticas, Belo Horizonte, Editora UFMG, 2e éd., 2012. ; Leonardo Avritzer, Fernando Filgueiras (dir.), Corrupção e sistema político no Brasil, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 2011.

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    86

    En raison des critiques relatives aux violations des garanties procédurales d’un procès équitable et à l’instrumentalisation politique des procédures judiciaires par certains acteurs des systèmes judiciaire et d’enquête. Nonobstant, cette dissolution a été acté sous Bolsonaro, qui y trouvait lui-aussi des intérêts politiques. Cf. Felipe Betim, « Lava Jato sai de cena sob um Brasil em silêncio », El País, [En ligne], 04 fév. 2021. URL : <https://brasil.elpais.com/brasil/2021-02-04/lava-jato-sai-de-cena-sob-um-brasil-em-silencio.html>, dernier accès : 22/05/2025.

    Retour vers la note de texte 22228

    87

    Daniela Costanzo, « Centrão e empreiteiras no impeachment de Dilma Rousseff », Cad. CRH, Salvador, v. 37, p. 1-27, e024017, 2024. URL : <http://dx.doi.org/10.9771/ccrh.v37i0.58693>, dernier accès : 25/05/2025.

    Retour vers la note de texte 22229

    88

    Modèle d’arrangement institutionnel du système politique où le président nécessite former des alliances avec différents partis représentés au Congrès afin de pouvoir gouverner. Cf. Sérgio Abranches, Presidencialismo de coalizão: Raízes e evolução do modelo político brasileiro, São Paulo, Companhia das Letras, 1ª éd., 2018.

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    89

    André Singer, Fernando Rugitsky, « Governo Lula – Ano I – Economia », A terra é redonda, 19 déc. 2023. URL : <http://aterraeredonda.com.br/governo-lula-ano-i-economia>, dernier accès : 22/05/2025.

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    90

    Giusep Giuseppe Cocco, Bruno Cava, O enigma do disforme: neoliberalismo e biopoder no Brasil global, Rio de Janeiro, Mauad, 2018.

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    91

    Lincoln Secco, História do PT, São Paulo,  Ateliê editorial, 2018, p. 266-267.

    Retour vers la note de texte 22233

    92

    Nous ne suggérons pas un lien de causalité direct entre ces événements, mais plutôt la continuité d’un processus de crise.

    Retour vers la note de texte 22234

    93

    Sérgio Abranches, Presidencialismo de coalizão: Raízes e evolução do modelo político brasileiro, São Paulo, Companhia das Letras, 1e éd., 2018.

    Retour vers la note de texte 22235

    94

    Laura Carvalho, Valsa brasileira: Do boom ao caos econômico, São Paulo, Editora Todavia S.A., 2018.

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    95

    Laura Carvalho, Curto-circuito: O vírus e a volta do Estado, São Paulo, Editora Todavia S.A., 2020.

    Retour vers la note de texte 22237

    96

    Claude Lefort, « Les droits de l’homme et la pensée politique de gauche au Brésil », Problèmes d’Amérique latine, Eska, n°98, [1992] 2015, p.< 14.

    Retour vers la note de texte 22238

    97

    Philippe Degrave, Le Parti des Travailleurs brésilien, De son émergence à la conquête du Planalto (1979-2002), Thèse de doctorat en sciences économique et politique, UFR de Droit, sciences économique et politique, Credespo, université de Bourgogne, vol. 1 et 2, 16 déc. 2016.

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    98

    Poder 360, « PEC do fim da escala 6x1 alcança assinaturas necessarias », Poder360 [En ligne], 13 nov. 2024. URL : <https://www.poder360.com.br/poder-congresso/pec-do-fim-da-escala-6-x-1-alcanca-assinaturas-necessarias/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    99

    Layane Serrano, « “Minha missão é acabar com a escala 6x1”, diz criador do Movimento VAT (Vida Além do Trabalho) », Exame. [En ligne], 12 janv. 2024. URL : <https://exame.com/carreira/minha-missao-e-acabar-com-a-escala-6x1-diz-criador-do-movimento-vat-vida-alem-do-trabalho/?utm_source=copiaecola&utm_medium=compartilhamento>, dernier accès : 22/05/2025.

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    100

    Beatriz Alves, « Quem é Rick Azevedo, vereador eleito que fundou o movimento contra escala 6x1 », CNN Brasil [En ligne], São Paulo, 12 nov. 2024, s./p. URL : <https://www.cnnbrasil.com.br/politica/quem-e-rick-azevedo-vereador-eleito-que-fundou-movimento-contra-escala-6x1/>, dernier accès : 22/05/2025. (Nos traductions)

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    101

    Canal UOL, « Líder de movimento critica PT por falta de adesão à PEC da escala 6x1 », Entretien avec Rick Azevedo [vidéo], UOL News 2ª edição [En line], 07 nov. 2024. URL : <https://economia.uol.com.br/noticias/redacao/2024/11/07/vereador-critica-pt-e-esquerda-por-pec-da-escala-6x1-o-que-ta-faltando.htm?cmpid=copiaecola>, dernier accès : 22/05/2025.

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    102

    Vittoria Alves, « Conheça Rick Azevedo: TikToker foi quem menos recebeu dinheiro para a campanha, mas foi o vereador mais votado do PSOL », O Globo [En ligne], 10 oct. 2024. URL : <https://oglobo.globo.com/rio/noticia/2024/10/10/conheca-rick-azevedo-tiktoker-foi-quem-menos-recebeu-dinheiro-para-a-campanha-mas-foi-o-vereador-mais-votado-do-psol.ghtml>, dernier accès : 22/05/2025.

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    103

    Felipe Lucena, « Conheça Rick Azevedo, vereador mais votado do PSOL nas eleições deste ano », Diário do Rio [En ligne], Rio de Janeiro, 07 oct. 2024. URL : <https://diariodorio.com/conheca-rick-azevedo-vereador-mais-votado-do-psol-nas-eleicoes-deste-ano/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    104

    Canal UOL, « Líder de movimento critica PT por falta de adesão à PEC da escala 6x1 », Entretien avec Rick Azevedo [vidéo], UOL News 2ª edição [En line], 07 nov. 2024.

    Retour vers la note de texte 22246

    105

    Partido dos Trabalhadores, « Pauta histórica do PT, fim da escala 6×1 no trabalho domina discussões no país », Partido dos Trabalhadores – Site offitiel [En ligne], 12 nov. 2024, s./p. URL : <https://pt.org.br/pauta-historica-do-pt-fim-da-escala-6x1-no-trabalho-domina-discussoes-no-pais/?__goc_wbp__=117907002e9-lGUV52aiCMrQvcx_1GymKZOo>, dernier accès : 22/05/2025. (Nos traductions)

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    106

    Jussara Soares, Emilly Behnke, « Apesar de amplo apoio petista, governo ainda não encampa PEC », CNN Brasil [En ligne], 12 nov. 2024. URL : <https://www.cnnbrasil.com.br/politica/governo-pec-fim-escala-6-x-1-avaliacao/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    107

    Calma Urgente!, « Unidos descansaremos », Présentateurs : Bruno Torturra, Alessandra Orofino, Gregorio Duvivier, [S.l.], Estúdio Fluxo, 19 nov. 2024. Podcast. URL : <https://www.youtube.com/watch?v=tCu0yEPgf9w>, dernier accès : 22/05/2025.

    Retour vers la note de texte 22249

    108

    Calma Urgente!, « Unidos descansaremos », Présentateurs : Bruno Torturra, Alessandra Orofino, Gregorio Duvivier, [S.l.], Estúdio Fluxo, 19 nov. 2024.

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    109

    Brasil247, « “O movimento para acabar com a escala 6x1 é de natureza golpista", diz Rui Costa Pimenta », Brasil247 [En ligne], 16 nov. 2024. URL : <https://www.brasil247.com/entrevistas/o-movimento-para-acabar-com-a-escala-6x1-e-de-natureza-golpista-diz-rui-costa-pimenta>, dernier accès : 22/05/2025. (Nos traductions)

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    110

    Calma Urgente!, « Unidos descansaremos », Présentateurs : Bruno Torturra, Alessandra Orofino, Gregorio Duvivier, [S.l.], Estúdio Fluxo, 19 nov. 2024.

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    111

    Bruno Cava, La multitud se fue al desierto, Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Quadrata, 2016.

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    112

    Parmi lesquels, le récent travail : Nikita Kohli, « The Role of Unions in Labor Markets with Informality: Evidence from Brazil », Development impact [En ligne], 22 fév. 2025. URL : <https://www.nikitakohli.com/research>, dernier accès : 22/05/2025.

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    113

    Foro de Teresina, « Bombas em Brasília, execução em São Paulo e o país do 6 x 1 », Présentateurs : Fernando de Barros e Silva, Ana Clara Costa, Celso Rocha de Barros, [S.l.], revista piauí, 15 nov. 2024. Podcast. URL : <https://www.youtube.com/watch?v=MtscvOAyTt4&rco=1>, dernier accès : 22/05/2025.

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    114

    Calma Urgente!, « Unidos descansaremos », Présentateurs : Bruno Torturra, Alessandra Orofino, Gregorio Duvivier, [S.l.], Estúdio Fluxo, 19 nov. 2024.

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    115

    Poder 360, « Internautas criticam ministro do Trabalho por fala sobre escala 6x1 », Poder 360 [En ligne], 11 nov. 2024. URL : <https://www.poder360.com.br/poder-economia/internautas-criticam-ministro-do-trabalho-por-fala-sobre-escala-6x1/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    116

    Victoria Abel, « Entrevista: nova contribuição sindical será apresentada por deputado em acordo com governo, diz ministro do Trabalho », O Globo [En ligne], Brasília, 13 jan. 2025. URL : <https://oglobo.globo.com/economia/noticia/2025/01/13/entrevista-nova-contribuicao-sindical-sera-apresentada-por-deputado-em-acordo-com-governo-diz-ministro-do-trabalho.ghtml>, dernier accès : 22/05/2025.

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    117

    Daniela Amorim, « Sindicatos brasileiros perderam 6,2 milhões de trabalhadores filiados em uma década, diz IBGE », CNN Brasil [En ligne], 21 juin 2024. URL : <https://www.cnnbrasil.com.br/economia/macroeconomia/sindicatos-brasileiros-perderam-62-milhoes-de-trabalhadores-filiados-em-uma-decada-diz-ibge/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    118

    Giuseppe Cocco, « Le Brésil, entre la catastrophe et la nouvelle composition du travail », Condition humaine/Conditions politiques, n°5, 20 avr. 2023, s/p. URL : <https://revues.mshparisnord.fr/chcp/index.php?id=1029>, dernier accès : 22/05/2025.

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    119

    Hamilton Ferrari, Giulia Colombo, « Trabalhadores pagam R$ 2,2 bi a menos com fim de imposto sindical », Poder 360 [En ligne], 17 mai 2025. URL : <https://www.poder360.com.br/poder-economia/trabalhadores-pagam-r-22-bi-a-menos-com-fim-de-imposto-sindical/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    120

    Agência Pulsar, « “A crise de representatividade dos sindicatos é um problema de todas as instituições democráticas ”, afirma pesquisador », Agência Pulsar [En ligne], 03 mai 2024. URL : <https://agenciapulsarbrasil.org/a-crise-de-representatividade-dos-sindicatos-e-um-problema-de-todas-as-instituicoes-democraticas-afirma-pesquisador/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    121

    Une enquête de la Police fédérale a révélé un système de fraude où des associations prélevaient illégalement des cotisations sur les pensions des retraités, en falsifiant leur consentement. Ce scandale, bien qu’instrumentalisé, n’est ni un cas isolé de corruption sous un président en particulier (Lula ou Bolsonaro), ni un dysfonctionnement ponctuel, mais un exemple de pratiques systématiques de détournement impliquant partis politiques et institutions publiques. Il alimente la colère d’une population déjà fragilisée par les inégalités et les effets de la corruption. Sur l’enquête, cf. Redação G1, « O que a PF descobriu na investigação das fraudes no INSS », Globo – G1 [En ligne], 29 avr. 2025. URL : <https://g1.globo.com/politica/noticia/2025/04/29/o-que-a-pf-descobriu-na-investigacao-das-fraudes-no-inss.ghtml>, dernier accès : 22/05/2025.

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    122

    Bruno Bocchini, « Ato em SP une centrais sindicais e governo pelo fim da escala 6x1 », Agência Brasil [En ligne], 01 mai 2025. URL : <https://agenciabrasil.ebc.com.br/politica/noticia/2025-05/ato-em-sp-une-centrais-sindicais-e-governo-pelo-fim-da-escala-6x1>, dernier accès : 22/05/2025.

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    123

    Juliana Sayuri, « Marinho chama escala 6x1 de ‘cruel’, mas diz que mudança imediata é remota », UOL Noticias [En ligne], 10 mai 2025. URL : <https://noticias.uol.com.br/politica/ultimas-noticias/2025/05/10/escala-6x1-e-cruel-diz-ministro-do-trabalho.htm?cmpid=copiaecola>, dernier accès : 22/05/2025.

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    124

    Poder 360, « Leia a íntegra do pronunciamento de Lula sobre o Dia do Trabalho », Poder 360 [En ligne], 30 avr. 2025. URL : <https://www.poder360.com.br/poder-governo/leia-a-integra-do-pronunciamento-de-lula-sobre-o-dia-do-trabalho/>, dernier accès : 22/05/2025.

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    125

    Selon différents instituts de sondage, dont Genial/Quaest (pour la fin janvier 2025) et Datafolha (pour la mi-février 2025). Cf. Agence France-Presse, « Popularidade de Lula cai a níveis inéditos em seus três mandatos », UOL Notícias/AFP [En ligne], 14 fév. 2025. URL : <https://noticias.uol.com.br/ultimas-noticias/afp/2025/02/14/popularidade-de-lula-cai-a-niveis-ineditos-em-seus-tres-mandatos.htm>, dernier accès : 22/05/2025.

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    126

    Ce constat est fait par André Singer et, bien que l’année 2006 soit considérée comme le tournant, ce réalignement électoral était déjà perceptible depuis 2002. Cf. André Singer, Os Sentidos do Lulismo. Reforma gradual e pacto conservador, São Paulo, Companhia das Letras, 2012.

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    127

    CNN Brasil, « “Há um erro no governo na questão da comunicação e eu sou obrigado a fazer as correções necessárias”, diz Lula », CNN Brasil [En ligne], 06 déc. 2024. URL : <https://www.cnnbrasil.com.br/politica/ha-um-erro-no-governo-na-questao-da-comunicacao-e-eu-sou-obrigado-a-fazer-as-correcoes-necessarias-diz-lula/>, dernier accès : 22/05/2025.

    Pour citer cette publication

    Escosteguy-Medronho, Adriana (dir.), « L’impensé du Parti des travailleurs brésilien », Politika, mis en ligne le 01/12/2025, consulté le 01/12/2025 ;

    URL : https://www.politika.io/fr/article/limpense-du-parti-travailleurs-bresilien